Un Dumas méconnu, à lire !!!!

Résumé
L'histoire du bâtard de Mauléon est rédigée par le chroniqueur Jehan Froissart tient son récit de Agénor de Mauléon et de son écuyer, Musaron, plus ami qu’écuyer vu la franchise qu’il se permet avec le chevalier qui lui ont accordé l’hospitalité dans leur chambre, devant sa curiosité admirative le chevalier a accepté de lui raconter ses souvenirs.

L'histoire débute alors qu'Agénor de Mauléon et son fidèle écuyer Musaron se dirigent vers le Portugal, pour y rejoindre Frédéric, Grand Maître de Saint-Jacques, frère de don Pedro, roi d'Espagne. Agénor rencontre sur sa route un Maure et sa suite, dont une litière aux rideaux fermés qui l'intrigue fort. Ce Maure, Mothril, vient chercher Frédéric pour le conduire à Séville, chez le roi. Agénor les accompagne; il perce alors le secret de la litière: Aïssa, fille adoptive de Mothril, s'y trouve. Lorsque leurs regards se croisent, c'est le coup de foudre. Les tentatives des deux amoureux pour se retrouver serviront de trame de fond à ce roman guerrier.

Le roi Don Pedro avait épousé autrefois Blanche de Bourbon, sœur de Charles V, roi de France; dès le lendemain de la noce, il la fit enfermer. Il l'accuse d'avoir été la maîtresse de son frère Frédéric. Dès l'arrivée de celui-ci à Séville, le roi, conseillé par Mothril et encouragé par Maria Padilla, sa maîtresse, le fait assassiner. Agénor se rend vite auprès de la reine Blanche pour la mettre à l'abri. Trop tard: Mothril l'a assassinée. Agénor recueille son dernier vœu: raconter sa fin au roi Charles.

En chemin, Agénor a l'occasion de sauver la vie d'Henri de Transtamare, autre frère de don Pedro, qui revendique le trône d'Espagne. Ils se rendent ensemble auprès de Charles. Le roi commande à du Guesclin, Grand Connétable de France, de mener son armée guerroyer en Espagne auprès d'Henri. À Bordeaux, Henri découvre que le prince de Galles, fils du roi Édouard III, apportera l'aide de l'armée anglaise à don Pedro…..


Avis:

Alexandre Dumas a traité toute l’histoire, en tout cas de l’antiquité à la période contemporaine, cette fois il s’attaque au Moyen Âge et si on est majoritairement en Espagne qu’il décrit comme un pays aride dont il nous fait ressentir la chaleur, comme pour les autres périodes de l’histoire qu’il a traitées, il restitue l’époque et ses enjeux, le trône d’Espagne au main d’un allié de la France ou d’un allié de l’Angleterre en pleine Guerre de cent-ans. On retrouve aussi sa manière de mettre en scène les personnages, Mauléon est le chevalier parfait, courageux et droit, Musaron, comme souvent chez Dumas est plus l’ami que le serviteur du héros et c’est cette amitié qui permet à l’écuyer de parler avec une certaine franchise, Morthil, conseiller de Don Pedro et chef des Sarrasins, est autant intelligent qu’il n’est fourbe et trouve une solution à chaque revers, c’est lui l’antagoniste principal plus que Don Pedro qui est plus une marionnette entre ses mains, Aïssa est vraiment le seul personnage “infidèle” positif, elle et Mauléon tombent amoureux immédiatement et l’enjeu du roman, outre la guerre contre Don Pedro, est pour les deux amoureux d’être enfin réunis. Si les personnages de Dumas semblent au premier abord des archétypes, il leur donne une épaisseur qui les rend complexes quand on les regarde mieux et surtout nous les rend mémorables, par exemple Maria Padilla, maîtresse de Don Pedro, présentée au début du roman comme une femme maléfique qui est responsable par sa jalousie de la mort de Frédéric et de Blanche, mais au fur et à mesure du roman, on voit sa personnalité évoluer et elle représente plus l’opposition aux Maures dont elle voit l’influence négative sur le roi.

Autre personnage historique important: Bertrand du Guesclin que Dumas nous présente comme un fin stratège, gardant son calme pendant les pires tensions, sans perdre sa détermination à accomplir son devoir, il y a des scènes comme celle où du Guesclin et son armée vont jusqu’à assiéger le pape à Avignon pour que celui-ci finance la campagne militaire en Espagne, scène historique réelle, mais Dumas y ajoute de l’humour, le pape est d’accord de soutenir la France et de reconnaître Henri comme un roi légitime puisque Don Pedro gouverne sous l’influence des Maures, ennemis des chrétiens, mais de là à financer la campagne, qui n’enlève rien à la tension de ce passage et aussi la scène où, capturé, il fixe lui-même le prix de sa rançon, je ne sais pas si c’est historique, mais j’adore cette scène et ça donne encore de la chair au personnage.

Les points négatifs que je trouverais à dire sur ce roman viennent peut-être de l’édition dû à certaine coquilles et il y a quelques baisses de rythmes.

Comme toujours Dumas restitue la période comme si il en avait été témoin, comme toujours les personnages ne sont pas des fiches historiques, mais des personnages, fictifs ou historiques, bons ou mauvais, avec toute leur complexité et puis ce roman n’est pas le plus connu, bien qui’ il soit écrit dans la période de ses succès, mais il a les mêmes qualités, sa manière de nous raconter cette période historique car quand on parle de la guerre de cent ans on parle surtout de l’affrontement entre les français et les anglais sur le territoire français, voir ce conflit transposé en Espagne, les anglais soutenant Don Pedro et les français son demi-frère Henri. À lire, si vous le trouvez ou en espérant qu’il soit réédité avec un texte sans les coquilles et un travail d’édition, notes, analyse.

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  Le bâtard de Mauléon [Texte imprimé] Alexandre Dumas

  de Dumas, Alexandre
  Alteredit / Héros, cape et épée
  ISBN : 9782846331647 ; 4,20 € ; 18/09/2008 ; 660 p. ; Broché

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