Walking Dead, Tome 12 : Un monde parfait
de Robert Kirkman (Scénario), Charlie Adlard (Dessin)

critiqué par CC.RIDER, le 27 février 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un très bon redémarrage
Le groupe de Rick ne compte plus qu'une petite douzaine de survivants qui cherchent à remonter sur Washington qui serait l'épicentre de la catastrophe si l'on se base sur les affirmations d'Eugène Porter. Malheureusement, un détail permet de découvrir que ce pseudo savant n'est qu'un mythomane qui les a emmenés sur une fausse piste. Les vivres commencent à manquer quand le groupe rencontre un certain Aaron qui leur propose de les introduire dans une communauté prospère, bien à l'abri derrière de hauts murs. Après tous ces mois passés sur les routes, les survivants entrevoient la possibilité de revenir enfin à une vie normale. Mais en sont-ils encore capables ? Et ce qu'on leur propose ne cache-t-il pas quelque chose ?
Dans ce douzième tome, la saga de « Walking Dead » repart dans une direction totalement nouvelle. Le lecteur va faire connaissance avec tous les nouveaux personnages de cette petite communauté en apparence prospère et insouciante et en particulier leur chef, Douglas qui n'est pas insensible au charme d'Andrea. Nul doute que l'intérêt est relancé avec un nouvel environnement, de nouveaux rapports humains et une situation tout à fait propice à déstabiliser nos héros. C'est d'ailleurs le jeune Carl qui se montre le plus méfiant. Un épisode avec un minimum de violence, ce qui repose un peu, une sorte d'interlude dans cette grande fresque pleine de fureur et de rebondissements. Un très bon redémarrage.
Paranoïa 7 étoiles

Le voyage vers Washington n’était qu’un leurre. Aucune aide ne les attend là-bas et on imagine aisément la déception engendrée par cette nouvelle. Heureusement, une communauté pacifique vivant à proximité de la ville est prête à les accueillir. Une nouvelle vie commence. Mais les survivants ont du mal à reprendre une vie « normale ». On ne baisse pas la garde aussi facilement après avoir vécu aussi longtemps en enfer. Le lecteur n’est pas dupe, cette apparente tranquillité n’est qu’une façade. Rick et ses amis ont trop souffert et pour eux, la paix n’existe plus.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 22 février 2014


Non, pourquoi ? 6 étoiles

Au contraire de tous ces déja-zombies, Rick n'est pas mort. Non; car lui a su tirer le voile de manière théâtrale, puis apercevoir la faille de trop dans cette communauté de rêve à l'intérieur de laquelle l'a invité il y a peu, lui et ses amis, le mystérieux Aaron. Une sorte de meilleur des mondes ou règne un pacte non-dit: en effet tout le monde doit être d'accord avec tout le monde afin que débute tout contrat, vaille que vaille. D'ailleurs ces gens-là se comportent ainsi que ces ex-alcooliques désormais puritains qui ne supportent plus ne serait-ce que la vue d'un verre de bière, ils voient soudain le diable dans le reflet. Mais alors et l'humanité, et tout le reste derrière ?

Ici les auteurs ont su tirer profit du thème de départ de la célèbre série; soit l'apocalypse nucléaire ravageur ou non, mais ou l'on note en tout cas parmi d'autres l'ombre du séduisant visage de Satan, sinon bien celui de la fin du monde. Quelques piques viennent enfin abreuver cette satire light du "politiquement correct", tandis qu'une grappe de cases rafraîchit agréablement une histoire souvent plausible/probable (cependant pas toujours crédible selon les épisodes.) Ainsi Michonne la métis est perturbée par ces dialogues superficiels et très infinis de ses distinguées collègues femelles proférés une coupe à la main lors de la fête - en dépit du fait que les USA sombrent absolument - et on se demande si le jeune Spencer ne serait pas bipolaire vu son comportement... Plutôt corrosif.

Antihuman - Paris - 41 ans - 8 décembre 2012


Un Eden lourd de secrets 8 étoiles

Le thème de l’Eden épargné par l’apocalypse avait été abordé dès le tome 2, mais n’était qu’une ébauche vite interrompue par la présence des rôdeurs qui avait obligé Rick et ses compagnons à prendre la fuite. Il avait été repris avec le tome suivant avec la découverte du centre pénitencier abandonné, auquel ils avaient pu recréer une petite société autarcique, mais par la suite mis à sac par la communauté de Woodbury et son Gouverneur. Du déjà-vu sans doute, mais sous un autre angle ici : le lieu est déjà occupé, rien n’est à construire, il va juste falloir apprendre à s’intégrer …Il s’agit d’un tome intermédiaire de « respiration », où les protagonistes connaissent un moment de répit par rapport à la violence du monde extérieur, avec peu de scènes choc. Le suspense est plus psychologique, et l’enjeu se situe cette fois au sein de la communauté où des fissures apparaissent sous le vernis d’une nouvelle utopie sociale…

Côté dessin, on apprécie toujours ce trait nerveux et pragmatique, bien adapté au scénario toujours captivant. Par un cadrage particulier, une attitude, ou une zone d’ombre plus marquée, Adlard sait très bien révéler les états d’âme des personnages. Face à la force de l’intrigue et la densité des personnages, le noir et blanc paraît aller de soi.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 24 novembre 2012