Le Temps de Franco de Michel Del Castillo
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Une vision renouvelée de la guerre civile espagnole
On connaît Michel del Castillo, français d'origine espagnole par sa mère, elle-même actrice de la Deuxième République Espagnole. Républicain lui-même, ayant eu à souffrir du régime de Franco, del Castillo a voulu comprendre l'ouragan dans lequel sa vie a été prise dès son plus jeune âge.
Il a donc, à la fois, fait appel à ses souvenirs d'enfance et lu, abondamment, les meilleurs historiens. Le livre qui résulte de ce double mouvement est une biographie de Franco et une histoire de l'Espagne de ces temps troublés. Pour del Castillo, rejoignant en cela les conclusions de nombre d'historiens, le régime de Franco n'a pas été d'essence fasciste. Il a été un régime conservateur, traditionnel et autoritaire, viscéralement anti-communiste. Il s'est montré, pendant la guerre civile et après la victoire, d'une extrême dureté et follement répressif, responsable de massacres, de meurtres et d'exécutions sommaires. Mais il a également permis la modernisation de l'Espagne, son apaisement et sa transition vers une monarchie constitutionnelle qui est une démocratie authentique. Cette thèse contrecarre l'idée traditionnellement répandue en France qui fait de Franco l'alter ego de Mussolini et d'Hitler, idée largement portée par les réfugiés espagnols (Picasso, Casals et autres) ayant trouvé, malgré des conditions d'accueil désastreuses, en France une terre d'asile.
L'autre côté du tableau dressé par del Castillo est tout aussi sombre: la République Espagnole de 1931 à 1936 a été un édifice divisé entre de multiples clans, incapable de maîtriser les plus violents d'entre eux responsables, dès 1931, d'exactions terribles, progressivement soumis à la loi des communistes manipulés par les envoyés soviétiques.
Del Castillo estime à 100 000, 50 000 de chaque côté, les victimes d'exécutions sommaires perpétrées hors de toute normalité judiciaire. Les deux camps ont été victimes de leurs extrêmistes: la phalange d'un côté, les communistes de l'autre. Cette position renvoyant dos à dos les deux parties a valu à l'auteur la violente vindicte de ceux qui se présentent comme le héritiers des réfugiés espagnols, porteurs de la thèse du Franco fasciste et dictateur.
La lecture de ce livre vient à point quand on constate que, en Espagne même, le débat n'est pas clos. L'ex-premier ministre Zapatero et le juge Garzon ont tenté de revenir sur la loi d'amnistie de 1977 en faisant faire le procès des seuls crimes du franquisme. Michel del Castillo ne se transforme pas en soutien de Franco. Il a voulu comprendre le personnage, son ascension, ses idées, ses politiques, sa réussite. Cette compréhension passe par celle de l'Espagne, de son histoire et de ses traditions, comme de celle des adversaires de Franco. C'est en cela que le livre de del Castillo, récit et non livre d'histoire, est d'un fabuleux intérêt.
Les éditions
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Le temps de Franco [Texte imprimé], récit Michel Del Castillo
de Del Castillo, Michel
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253129608 ; 8,40 € ; 17/11/2010 ; 448 p. ; Broché
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Livre salutaire
Critique de Jacquesrenard (, Inscrit le 12 avril 2018, 29 ans) - 12 avril 2018
Malgré la disparition du communisme, encore aujourd'hui, le fait de vouloir rétablir la vérité historique, de faire preuve de neutralité vaut d'être immédiatement accusé d'être un fan de Franco. C'est exaspérant et hypocrite. Il est hypocrite de dénoncer les crimes de Franco et des franquistes tout en passant sous silence les crimes des républicains. Soit on dénonce les crimes des deux camps soit on se tait et on évite les leçons de morale.
Et attention, il ne s'agit pas d'être relativiste (je suis le premier à hair le relativisme) et de dire que tout le monde se vaut. Il s'agit juste d'être honnête. Il est indéniable que la gauche espagnole a une lourde responsabilité dans la guerre civile. On ne peut pas nier les faits.
A titre personnel, je ne peux que recommander de lire un livre sur le sujet de la guerre civile espagnole. Je conseille vivement de lire "La guerre d'Espagne : L'histoire face à la confusion mémorielle" de l'historien Stanley Payne (l'un des plus grands historiens du sujet; Ses ouvrages étaient interdits sous l'Espagne franquiste. Donc difficile de l'accuser de parti pris pro Franco).
Et l'ouvrage de référence: "The Spanish Civil War" de l'historien Hugh Thomas (la dernière édition). C'est le meilleur livre sur le sujet. Le seul problème c'est que c'est un livre très détaillé et donc assez difficile à lire.
Les mots ont un sens. Dire que Franco était un fasciste est faire preuve d'une ignorance crasse sur la signification de ce mot. Le problème c'est que le mot fascisme a tellement été utilisé à tort et à travers (c'était une stratégie voulue des communistes d'accuser leurs opposants d'être fasciste) que ce mot a perdu tout sens aujourd'hui. Mais si on parle du fascisme historique, il est clair que Franco ne correspond pas aux critères du fascisme. Aucun historien sérieux ne considère Franco comme un fasciste ni que son régime était totalitaire. Dire cela ne change rien à la nature du régime de Franco à savoir une dictature. Dire que Franco n'était pas un fasciste ne veut pas dire nier ses crimes ou nier le fait qu'il était un dictateur.
Je suis très surpris par la critique de Camarata qui est d'une totale mauvaise foi. Reconnaitre les crimes des communistes c'est de l'anti communisme ? Bah suivant cette logique absurde jusqu'au bout: reconnaitre la shoah c'est de l'antinazisme primaire. C'est juste pitoyable. Il est étonnant de voir la complaisance actuelle qui règne en Occident (et particulièrement en France) envers les crimes communistes (et plus généralement les crimes de régimes de gauche). Il est clair qu'il y a une différence de traitement entre les dictatures de droite et de gauche. A titre personnel, je dénonce les deux. Je ne vois pas de raison de critiquer les premières si c'est pour être complaisant avec les secondes. C'est juste incohérent et hypocrite. Camarata devrait lire les historiens sur le sujet avant de dire n'importe quoi
Plaidoyer pour un dictateur ou si Hitler avait gagné ?
Critique de Camarata (, Inscrite le 13 décembre 2009, 73 ans) - 2 mars 2012
Il présente FRANCO comme le croisement d’un militaire « chimiquement pur »et du nationalisme religieux, l’incarnation de l’Espagne, l’armée et le goupillon.
Il le dépeint comme un homme froid, légaliste, méthodique, observateur, obsédé par l’ordre. Un chef juste et héroïque qui s’est totalement identifié à l’armée d’Afrique, qu’il a façonnée comme son œuvre, sa création, bien avant qu’il pense à confisquer le pouvoir au peuple.
Le déroulement des événements est assez clairement décrit. La déliquescence et l’incurie de la royauté , la misère du peuple, l’avènement d’une république bancale et mal assurée , écartelée de part et d’autre par des partis rivaux , et en toile de fond ce fantastique aimant que représentait le communisme en URSS . Un espoir magnifique pour les uns, une mortelle diablerie pour les royalistes, les religieux et FRANCO, qui selon l’auteur veut éviter à tout prix que l’Espagne soit dirigée par les communistes.
On en a souvent l’impression que c’est aussi la crainte de DEL Castillo , cette terrible éventualité justifie pratiquement à ses yeux, la dictature. Son message semble être : « c’était Franco ou le communisme » , comme si aucun autre état ne fut possible.
Au début de la guerre, lors du front populaire, il décrit l’apparition de la terreur rouge la prolifération des milices armées politiques, tchekas, qui commirent des exactions, des enlèvement, des exécutions, des rapines , et les met en balance avec les massacres, pillages , viols du peuple Espagnol, effectués par l’armée d’Afrique composée en grande partie de légionnaires Marocains programmés pour violer et tuer . En effet grâce à franco l’Espagne fut métissée de force. Ils les met également en balance avec les représailles impitoyables de Franco sur son peuple , les vieux , les femmes enceintes, les enfants, qui furent fusillés, jetés dans des fosses communes, pour nier, éradiquer la mémoire même des républicains.
L’auteur veut établir que Franco n’était pas fasciste, car le fascisme repose essentiellement sur un culte paganiste du chef, et Franco était profondément religieux et conservateur, il voulait être le gardien de cette Espagne éternelle, militaro relieuse, une sorte de grand inquisiteur, dictateur, mais en quoi est-ce mieux pour ceux qui se font tuer et pour les autres qui subissent la dictature ?
Il affirme presque que c’était la meilleure voie pour l’Espagne, une voie qui l’a menée avec constance et sûreté à la démocratie préparée bien entendu par son cher dictateur.
C’est difficile à admettre, je me demande si HITLER avait gagné et duré, est ce qu’un écrivain bien intentionné ne produirait pas la même théorie, le vainqueur a toujours raison quelque part, quoiqu’il ait fait comme atrocité. Heureusement HITLER n’a pas gagné et ceux qui se risquent à tenir le même raisonnement sont accusés de révisionnisme.
C’est dommage que ce parti pris en faveur de la dictature soit aussi présent, car l’auteur parle de certains aspects très négatifs et destructeurs des partis qui composaient ce mouvement républicain, occultés incontestablement au profit du mythe. Mythe qui arrange tout le monde, même ceux dont le pire cauchemar était que l’Espagne devienne communiste et contamine les pays voisins et qui sans doute pour cette raison se sont abstenus de l’aider.
Bien que les événements et le déroulement des faits soient clairement traduits la partialité de l’auteur et son indulgence reconnaissante envers Franco est très pénible et cruelle à supporter pour ceux qui sont issus de cette histoire terrible qui a laissé des séquelles incurables chez les survivants vaincus.
Je pense que si tous ces paysans pauvres, ces ouvriers, se sont engagés dans ce combat où ils ont tout perdus, c’est qu’ils avaient des raisons valables, personne ne peut empêcher totalement l’être humain de chercher plus de justice et d’espoir.
J’ai consulté la vie de Michel DEL CASTILO sur Internet, et j’ai été surprise, comment en est-il arrivé là, alors qu’il en a souffert lui-même, à plaider pour ce dictateur, peut-être une sorte de syndrome de Stockholm?
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