Borgia
de Michel Zévaco

critiqué par CC.RIDER, le 2 mars 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Roman feuilleton comme on n'en écrit plus
Le jeune Ragastens, chevalier de fortune français, est en route vers Rome quand Primevere, une jeune fille enlevée par un mauvais moine l'appelle au secours. Aussi courageux que galant homme, il se précipite et met en fuite le kidnappeur. Il découvre que Primevere est la fille du Comte d'Alma, chef d'une faction de conjurés qui veulent débarrasser l'Italie des Borgia. Ceux-ci sont les maîtres détestés du pays. Le plus âgé, Rodrigue est le pape Alexandre VI. Il a trois enfants, François, César, homme de guerre sans foi ni loi et Lucrèce qui n'a pas plus de moralité que son frère. Tout commence quand César assassine François car il a couché avec sa soeur Lucrèce. Ragastens se retrouve au service des Borgia, puis est rapidement et injustement accusé de la mort de François...
Et ce n'est que le début d'une histoire rocambolesque, pleine d'action, de rebondissements et de suspense. Zévaco donne dans le genre cape et épée en prenant beaucoup de liberté avec la vérité historique. Introduction d'une sorcière, La Maga, qui aurait été enceinte des oeuvres de Rodrigue et véritable mère de Lucrèce, mort du pape par empoisonnement etc... Les Borgia sont présentés comme des criminels, des libidineux dégénérés qui abusent de leur pouvoir et ne s'y maintiennent que par une suite d'actions répréhensibles. Loin de les réhabiliter, Zévaco reprend à son compte toute la légende sulfureuse des Borgia non sans oublier une ou deux charmantes histoires d'amour pour lier la sauce. Un pur roman feuilleton comme on n'en écrit plus.
Les Borgia tels que racontés dans leur légende noire 8 étoiles

Résumé: Le chevalier Ragastens, français, vient à Rome pour se mettre au service de César Borgia qu'il a sauvé jadis, en chemin, il sauve Béatrix d'Alma dite Primevère qui dirige officieusement la résistance à la famille Borgia et en tombe amoureux, mais si les sentiments de Primevère sont réciproque, ils sont dans des camps différents et ne peuvent s'aimer, cependant Ragastens, ne voulant pas enlever le père de Primemère, s'attire la haine de ses protecteurs et il découvre qui ils sont vraiment et décide de rejoindre les camps de Primevère...

Mon avis : Ce roman d'aventure correspond mieux à ce que j'attendais de la part d'Alexandre Dumas dans son livre "Les Borgia" où il raconte beaucoup l'histoire de l'Italie et laisse un peu de côté la famille Borgia et même si j'ai une meilleure opinion après une relecture récente, je m'attendais plus à une version romanesque de la biographie des Borgia qu'à un récit (trop) historique. Zevaco lui est clairement dans le romanesque, cette édition reprend le feuilleton car l'auteur de l'avant-propos trouve que la version en volume est remplie de descriptions et de réflexions de l'auteur qui plombent le récit, et on suit les aventures de Ragastens avec plaisir, l'intrigue laisse peu de répit et tient la longueur sur toute la durée du roman, comme les autres romans que j'ai lus de l'auteur, Ragastens a cette figure du héros invincible qui, que ça soit par ses seuls mérites ou avec l'aide d'amis et d'un hasard favorable, déjoue toutes les embûches qui sont mises sur son chemin, on sait comment ça va finir, mais c'est bien écrit et bien tenu.

Par contre, je ne peux pas m'empêcher de comparer certains points avec Dumas d'abord le respect par rapport à l'histoire, car si lui et Zévaco se servent de l'histoire comme d'un décor se laissant le loisir de respecter plus ou moins les faits historiques, Dumas base son récit une période précise, par exemple la Saint-Barthélemy dans "la Reine Margot" et si on compare le roman à l'histoire, on peut voir les points qu'il respecte et ceux qu'il ne respecte pas, Zévaco, je me base sur les trois romans que j'ai lu, place ses personnages romanesques dans une période donnée de l'histoire et ce sont eux qui font avancer l'intrigue au lieu de la subir, par exemple, sans trop en dire, c'est un personnage fictif qui tuera d'une certaine manière un personnage réel connu et quand on lira la biographie de ce personnage, les conditions de sa mort n'auront rien à voir.
Zévaco tire beaucoup moins à ligne que Dumas et son récit est (plus) haletant, mais du coup, j'ai l'impression qu'il n'y a aucune pause, alors que Dumas en tirant à la ligne fait durer certaines scènes et leur donne quelquefois plus d'impact et certaines scènes de descriptions entre deux scènes d'action rendent celles-ci plus intenses..

Voilà les quelque réserves que j'ai sur ce livre, mais ça reste du pinaillage, c'est purement subjectif et ça n'enlève en rien les qualités du roman.

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 2 octobre 2017