Après la pluie
de Shashi Deshpande

critiqué par Saumar, le 6 mars 2012
(Montréal - 91 ans)


La note:  étoiles
Un mélange de joie et de tristesse
C’est une grande saga indienne qui comprend de nombreux personnages s’étendant sur trois générations d’où l’importance de l’arbre généalogique, du tout début. Deux narrateurs alternent, en chapitres individuels; le père en écrivant son journal et la fille en relatant les événements familiaux. La famille est formée par Baba, prof d’anatomie et Vasu, mère écrivaine. Son caractère difficile et son besoin d’isolement pour écrire n’aidant pas, le silence finira par s’installer. Elle ira donc jusqu’à taire une gangrène foudroyante qui l’emportera. Leurs deux filles Jiji et Malu, unies lorsqu’elles étaient petites deviendront, plus tard, presque ennemies. C'est en parcourant le roman que vous connaîtrez les bons et mauvais souvenirs de la vie mouvementée de cette famille.

Voyant venir la fin, Baba compense en écrivant ses pensées. Il réalisera que, c’est la compassion qui retient Jiji, auprès de lui. Sa dernière étincelle de joie, c’est d’avoir ses petits-enfants, Sachi et Anand si près, alors que leur mère, sa propre fille Jiji, lui semble une étrangère. Jiji, seule survivante de la famille, après le décès de son père, lira son journal, laissé à la vue. Des sentiments d’amour et de culpabilité s’entremêlent. Réussira-t-elle à accomplir la mission qu’elle s’est assignée?

Par ce récit, Shashi Dehspande touche, sous un angle intéressant, la condition féminine. C’est un mélimélo écrit, somme toute, avec sobriété. Le rythme est lent, malgré tant d’événements qui arrivent en même temps. Une intensité décuplée des sentiments aurait pu relever l’attachement aux personnages et l’allégement du poids de la vie quotidienne. J’ai aimé ce livre surtout pour l’intéressant dénouement révélé à la fin.