L'avaleur de sable
de Stéphane Bourguignon

critiqué par Esperluette, le 21 septembre 2002
(* - 52 ans)


La note:  étoiles
Le cri du sablier
« Et je veux vivre comme un fou, comme un défoncé, je veux manger de la vie comme de la vache enragée. Et je veux dévorer du temps comme un avaleur de sable, planté debout, gueule ouverte, sous le trou du grand sablier de l'éternité » crie le héros. Certes, mais il y a un temps pour tout, n'est-ce pas ? Il y a un temps pour souffrir (bof!), un temps pour aimer (hum-hum.) et un temps pour être heureux (Ah?). encore faut-il y mettre un peu du sien ! Or, depuis la mort de Florence, Julien semble avoir perdu toute notion de temps, justement.
Que Julien refuse obstinément de se laisser aller au bonheur, quoi qu'en pense son pote Pierrot, c’est son problème. Et puis, ce n’est pas si grave de toute façon, car, chacun le sait, le temps apporte un remède à tous les maux (en particulier, ceux de l’amour). Alors, de cuites en boites de nuit, il se pourrait bien que les deux complices finissent par se laisser piéger. et, peut-être même, passer la corde au coup (mais ça, je ne vous le dirai pas)!
Ce petit roman est décidément un condensé d'humour québécois. Il y a d’abord quelques surprises linguistiques
(n'allez pas conclure pour autant, chers lecteurs français, que l’éditeur s’est acharné volontairement sur la grammaire)! Ensuite, Stéphane Bourguignon semble avoir un sacré penchant pour la loufoquerie et les métaphores inattendues. Ajoutez à cela quelques réflexions franchement hilarantes et vous aurez passé un bon moment !
Avaler ce qui ne s'avale pas 9 étoiles

Je termine à peine la lecture de l'Avaleur de sable. Même si je suis une passionnée de lecture, depuis quelques temps, aucun livre n'avait réussi à me chavirer, à m'embarquer à me faire pleurer comme celui là. J'avais envie d'histoire d'amour, mais pas d'eau de rose. J'ai été servie. L'auteur réussi à faire avaler ce qui se digère mal, la mort de ceux qu'on aime.

Ce livre est parsemé de moment de bonheur et de chagrin et se termine sur un espoir certain. Les métaphores nombreuses et toutes complètement originales ont beaucoup plu à l'amateur de lecture imagée que je suis.

En fait, après une telle lecture, j'ai peur que le prochain soit plutôt fade. Un livre pour tous, grands lecteurs, ceux qui lisent jamais, pour les ados, pour les adultes...

Pluirelle - - 43 ans - 24 décembre 2005


J'ai ri jaune... 6 étoiles

Stéphane Bourguignon est aussi l'auteur d'une récente série télévisée au Québec: La Vie, la vie, qui a remporté un très grand succès, fort mérité. J'ai lu ce premier livre de cet auteur par curiosité, à la demande de ma petite-fille. Mon appréciation est partagée. Agacée et même ennuyée au début par cette prose truculente, les deux protagonistes suscitent un intérêt certain. Les métaphores, les allégories sont omniprésentes tout au long du roman, la mort aussi!
Stéphane Bourguignon a beaucoup de talent, c'est parfois très drôle, mais j'ai ri plutot jaune...

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 22 janvier 2005


La Crise de la vingtaine 7 étoiles

Les oeuvres de Stéphane Bourguignon suivent la chronologie de sa vie. Ce roman le ramène à la fin de ses études au Cégep (lycée). Ainsi l'auteur s'inscrit dans la liste de ceux qui ont abordé le thème de la génération des jeunes nés au cours des années 60.

Très scolarisés, ils n'arrivent pas, lors des années 80, à se définir comme jeunes dans une société québécoise occupée uniquement à réaliser son indépendance politique. Beau projet deux fois avorté! La place floue qu'on laisse à ces jeunes génère une certaine démission qui se traduit par une conduite déjantée. Bière, sexe, "folleries" diverses viennent compenser le maillon manquant d'une société qui a oublié ses cadets que l'on a classés dans la Génération X.

Stéphane Bourguignon a une écriture qui suscite l'intérêt, mais elle n'a pas l'impact de celle d'un écrivain en pleine possession de ses moyens.

Sur le même sujet, on peut lire les oeuvres de Christian Mistral, Patrick Brisebois...

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 29 novembre 2004


A la Djian 8 étoiles

Julien est complètement déboussolé, l'amour de sa vie, Florence, est morte. Il hiberne. Son pote Pierrot le force à sortir et ils tombent sur Sonia, qui embarque Pierrot. Julien rencontrera alors un employeur, une nouvelle nana, et de là, la vie passe, avec son lot de surprises, d'emmerdes, d'amour, de drames...

C'est un très bon roman. J'ai retrouvé l'ambiance de Philippe Djian à ses débuts, en moins déjanté, et moins érotique malgré quelques ébauches.

J'aime bien ces personnages de dandy un peu paumés, mais au bon fond bien sympathiques, lourdauds tels de jeunes oursons qui ne pensent qu'à jouer. Car c'est bien de ça qu'il s'agit, des gamins qui voudraient que la vie ne soit que jeux, alors quand elle dérape c'est l'anéantissement.

C'est frais, actuel, drôle, je ne vois pas de côté négatif. Un livre détente, représentatif de son époque. Je le recommande !

Cuné - - 57 ans - 29 novembre 2004


Chroniques d'une génération perdue 4 étoiles

Dès les premières pages, le lecteur devient voyeur de ce groupe d'amis en manque de valeurs, qui vogue au fil des journées à la recherche d'un but dans leurs vies. Les personnages sont paumés, irresponsables et ont provoqués chez moi une déprime généralisée. Bientôt, on se dit qu'il serait bien d'avoir l'opportunité de les bousculer et les réveiller un peu. En somme, la seule vertu de ce roman est de nous démontrer par son réalisme, qu'il existe vraiment des gens comme ça.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 14 décembre 2003