La veuve Couderc de Georges Simenon

La veuve Couderc de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Millepages, le 11 mars 2012 (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 046ème position).
Visites : 6 237 

D'un marasme à l'autre

Fils de riche industriel, Jean aurait pu connaître une existence dorée. Mais un contexte hostile et une grosse erreur de jeunesse lui auront gâché quelques belles années de sa vie.

Ayant payé ses dettes vis-à-vis de la société, il n'aspire qu'à se refaire et se reconstruire. Ce en quoi sa rencontre avec une robuste et infatigable fermière devrait l'aider grandement. Le voici maintenant homme à tout faire et il s'accommode plutôt bien de cette vie au grand air qui contraste tellement avec ces années passées à l'ombre.

Cependant, il ne va pas mettre longtemps à s'apercevoir que l'environnement familial est pesant et surtout malsain. Avec le vieux Couderc qui rode dans et autour de la maison, qui n'est autre que le père du mari défunt de la veuve Couderc et qui n'est peut-être pas aussi sourd que l'on croit. Avec aussi cette maison située juste en face de la ferme dont les habitants semblent épier les faits et gestes de la Couderc et attendre de reprendre possession de ce qu'ils considèrent comme un bien familial.

Et Jean qui ressent une atmosphère de plus en plus lourde, qui a la désagréable sensation puis la franche conviction d'être utilisé dans ce contentieux familial qui ne le regarde pas......

Encore une toute fine analyse psychologique; et cet art consommé d'exprimer les non-dits, presque une marque de fabrique. Plus je lis Simenon, plus je deviens simenophile !!

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

« Jean, où tu étais ? »

9 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 21 octobre 2020

Hier au soir encore, à la télé, je pouvais grâce à une émission approcher l’œuvre de Simenon à travers le cinéma. Avec entre autres une réflexion unanimité des divers intervenants sur le fait que cet écrivain hors norme s’intéressait d’abord dans ses romans aux personnages. Et c’est le cas ici, dans ce très noir roman. Puisque qu’hélas la personnalité irraisonnée de (Jean) se dégrade progressivement jusqu’au deuxième drame qui lui sera fatal . Une grande réussite.

Un roman dur

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 12 février 2014

Voici déjà bien longtemps que Tati trime dans la petite ferme des Couderc. Voici bien longtemps que son mari, Couderc, est décédé. A la maison, Tati vit avec son beau-père qui se fait passer pour invalide et qui est un vieux cochon. Dans la maison, en face, sa belle-sœur Françoise Couderc, Félicie, la fille de Françoise, qui elle traine partout dans le quartier avec son bébé. Un jour, Jean atterrit dans ce coin-là ; il vient de sortir de prison. Tati l’engage comme valet. Françoise et sa sœur Amélie, détestent leur belle-sœur, à tel point qu’une bagarre éclate : Tati est frappée sur la tête et doit garder le lit où son état s’aggrave. Sans compter qu’elle est possessive et jalouse. Tout cela se terminera très mal…Car Jean n’en peut plus de subir la pression épouvantable qu’ont exercé sur lui toutes les personnes qu’il a connu : Zezette, Tati, Félicie, sans doute son père et sa sœur, …

A signaler que Pierre Granier-Deferre s’est inspiré de ce roman pour en tourner un film avec Simone Signoret et Alain Delon. Le roman est nettement plus dur.

Extraits :

- Avait-elle déjà cet air d’autorité, et cette façon de regarder les gens comme pour se rendre compte du point jusqu’où on peut aller avec eux.

- Et couchée, elle resta inerte, tandis qu’il cherchait à rencontrer sa chair. Ses jambes nues étaient froides. Il ne trouva un peu de chaleur que très haut le long des cuisses et alors, d’un seul coup, sans y penser, avec une facilité qui tenait du rêve, il la posséda. (…)

- Jean avait levé la main, comme pour aller aux cabinets. Le professeur d’anglais avait haussé les épaules. Jean avait fait claquer les doigts.
« - Et bien ? qu’est-ce que vous voulez ? … Vous n’avez pas besoin de me demander la permission de sortir, puisque je vous considère comme inexistant… »

Forums: La veuve Couderc

Il n'y a pas encore de discussion autour de "La veuve Couderc".