Sardines de Nuruddin Farah
(Sardines)
Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Arabe , Littérature => Anglophone
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LE SORT ACCABLANT DES FEMMES SOMALIENNES
Medina est une jeune mère de famille vivant à Mogadiscio. C’est une femme moderne, et libérée qui a fait des études universitaires. Ancienne journaliste, maîtrisant de nombreuses langues, elle traduit aujourd’hui des livres étrangers en Somalien.
Elle ne lutte pas de manière très active contre la dictature en place dans son pays, bien que celle-ci lui aie coûté son poste de rédactrice en chef, mais n’a aucune sympathie pour le pouvoir en place et ne manque pas une occasion de le critiquer de manière très ouverte…
Aussi, le jour où son mari Samater est nommé par le «Général», vice-ministre de la construction, et qu’il accepte ce poste, Medina le quitte et quitte sa propre maison avec sa fille Ubax, laissant le champ libre à Idil sa belle-mère, qui lui a toujours reproché sa trop grande liberté d’esprit, et son non-respect des préceptes religieux, et qui nourrit secrètement le rêve de voir Samater épouser une femme beaucoup plus respectueuse des us et coutumes du pays…
Après « Du lait aigre-doux », Nuruddin FARAH continue le thème de l’exploration d’une dictature africaine, toujours en l’occurrence dans la Somalie des années 70, dans ce second volet de la trilogie "Variations sur le thème d’une dictature africaine" , intitulé «Sardines».
Comme le précédent volume de cette trilogie, celui-ci se déroule donc sous "l'ère" de Général Maxamed Siyaad BARRE, le dictateur au pouvoir en Somalie de 1969 à 1991, jamais désigné ici sous son vrai nom, mais toujours sous l’appellation du "Général".
FARAH choisit cette fois comme thème principal de ce livre la dénonciation de la dure condition des femmes Somaliennes. Femmes qui sont accablées, à travers notamment des us et coutumes qui dominent toute leur vie et les avilissent. Il dénonce notamment l’excision et l’infibulation, mais aussi certains aspects religieux et familiaux, qui font que la femme se retrouve être un « citoyen de seconde zone » vivant dans la soumission la plus absolue.
Si Nuruddin FARAH écrit bien, le style lui est très ardu, et l’histoire très plate, très linéaire très lente et il ne se passe pas grand-chose tout au long du roman. Encore une fois l'auteur se contente de nous présenter sommairement ses personnages et ensuite de les laisser vivre, de les laisser évoluer...
Le livre pourrait aisément se lire, si l’auteur n’y ajoutait pas toute une série de thèmes et de réflexions plus ou moins philosophiques, et plus ou moins intéressantes, mais qui partent beaucoup trop dans tous les sens...
Citons pèle mêle le Marxisme, la colonisation et le colonisateur, la dictature, la place de la femme dans la société, et la société Africaine en particulier, les rapports homme femme, la condition de la femme en Afrique, l’exploitation du continent Africain par les puissances coloniales, la corruption des élites, etc. etc…
Problème, selon le principe du qui trop étreint mal embrasse, aucun de ces thèmes n’est développé à fond, tous se mélangent dans une «soupe » un peu trop épaisse et un peu trop indigeste… A la fin, bien sûr, ce n’est pas bon, pas bon du tout… ainsi p. ex. un grand écrivain comme FARAH ne peut-il pas nous faire grâce du fait d’ «égratigner » et de condamner l’ancienne puissance coloniale, un thème lu, lu et relu chez de trop nombreux écrivains Africains…
D'autant plus qu'il en parle la langue, qu'il a fait des études dans ce pays et y a même été professeur d'université!...
Pourquoi pas à la place, ne pas beaucoup plus développer le thème des différences culturelles et idéologiques entre le Nord et le Sud de son propre pays, à peine évoquées ici, mais qui risquent dans un futur proche d’entraîner la partition de la Somalie...
Nuruddin FARAH est sans aucun doute un très grand écrivain, et une des plumes majeures de la littérature Africaine contemporaine, (plusieurs fois cité pour le Nobel de Littérature...), en le lisant je me suis dit à plusieurs reprises que j’avais entre mes mains un très grand livre, mais rien à faire… je n'accroche pas à son style très difficile et très ardu!...
Faute d’outils ? de connaissances suffisantes? de culture? d'informations?... Je ne sais pas, mais je n’ai vraiment, mais vraiment pas, réussi à tout saisir…
Les éditions
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Sardines [Texte imprimé] par Nuruddin Farah trad. de l'anglais par Christian Surber
de Farah, Nuruddin Surber, Christian (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264033208 ; 5,92 € ; 05/12/2002 ; 346 p. ; Poche
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Pourquoi « Sardines » ?
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 2 avril 2012
« Sardines » est le second volet d’une trilogie qui commence par « Du lait aigre doux », pas lu pour ma part. Pourtant, il semble y avoir dans « Sardines » continuation de l’histoire générale ?
Somalien, Nuruddin Farah écrit sur la Somalie, et ce roman pourrait être décrit comme traitant de la condition des femmes en Afrique de l’Est. Ce serait réducteur. D’abord parce que les femmes héroïnes dans « Sardines » ne sont pas à proprement parler des Africaines de base, représentatives. Et puis parce qu’il y est largement question de dictature, de situations créées par la dictature et du climat délétère qu’elle instaure. Et ceci dépasse largement le cadre de la Somalie, de l’Afrique …
Il y règne en permanence un climat étouffant, la destinée de chacun étant livrée au bon plaisir d’un mystérieux « Général », dictateur local et certainement l’image du dictateur régnant en Somalie en 1981, date d’écriture du roman, Siyad Barre. Chacun, ce sont essentiellement des femmes, les hommes étant un peu pièces rapportées en l’occurrence. Des Somaliennes ; Medina, l’héroïne, Idil sa belle-mère, traditionaliste envahissante, Ubax, sa fille, Xaddia, sa belle-soeur … Et puis les amies qui gravitent autour de famille : Sagal, Amina … Quelques étrangères, italienne ou afro-américaine et puis principalement deux hommes : Samater, le mari de Medina et Nasser, son frère qui vit en Europe.
La raison pour laquelle je précise que la situation décrite n’est certainement pas représentative de la femme lambda somalienne des années 80, c’est que Medina est rédactrice en chef du plus grand quotidien somalien après avoir suivi des études et vécu en Italie et que Samater, son mari, est Ministre (ce qui ne veut rien dire, on le comprendra, dans une dictature). Medina est opposante, ainsi que ses amies, au régime en place. Samater venant d’accepter un poste de ministre, elle-même venant depuis peu d’être destituée de son poste de rédactrice en chef et privée du droit de publier en Somalie, Medina quitte la maison familiale, entraînant Ubax avec elle. La suite du roman est le lent déroulement des à-côtés et des conséquences de cet acte, compliqué par le fait que rien n’est rationnel, tout peut arriver, dans une dictature …
C’est tortueux, plutôt lent, tendance angoissant et certainement largement métaphorique. Moins lumineux que des romans plus récents tels « Exils » ou « Dons » par exemple.
Pas simple à lire et à la fin on n’est pas sûr de bien savoir où voulait en venir Nuruddin Farah !
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