Les lumières de septembre
de Carlos Ruiz Zafón

critiqué par AntoineBXL, le 4 avril 2012
(Bruxelles - 45 ans)


La note:  étoiles
Carlos Ruiz Zafon avant "l'ombre du vent"
Après les succès planétaires de "l'ombre du vent" et du "jeu de l'ange", un éditeur francophone a eu l'excellente idée de publier des traductions des ouvrages antérieurs de l'auteur.

Soyons clairs, si lors d'une balade chez le libraire du coin, votre regard croise ce bouquin et que vous vous extasiez intérieurement "le nouveau Zafon!!!", la lecture vous décevra.
Pour apprécier l'histoire, vous devrez intégrer l'idée que le génie colossal de l'auteur n'est qu'en phase de gestation lorsqu'il écrit "les lumières de septembre".

L'histoire vous emmène au coeur d'un petit village normand de 1937. Le cadre, le paysage, les odeurs, les ambiances, les gens... vous retrouverez tous les ingrédients de base d'un Zafon même si le récit ne se déroule pas à Barcelone.

Mais inévitablement, vous détecterez des failles dans la construction de l'histoire, dans le style rédactionnel ou dans la psychologie des personnages. Je ne sais pas si c'est dû au travail de traduction ou à la jeunesse de l'auteur, mais certaines phrases se voulant profondément littéraires sont un peu lourdes à digérer. "... la route qui longeait la plage reflétait les teintes du crépuscule et tendait un serpentin écarlate jusqu'au village...".

Même si "l'affrontement final" m'a profondément ennuyé, je ne regrette pas la lecture de ce livre qui recèle çà et là des petites histoires magiques et des moments intenses.

J'attends impatiemment de connaître votre opinion.
Zafon avant 5 étoiles

Ce n’est pas le meilleur livre de Zafon, loin de là, mais un des premiers. Quand il dit un livre pour les enfants…. Je ne suis pas vraiment d’accord, les ado’s à la recherche d’un peu de sensations fortes, peut-être. Je l’ai lu avec plaisir, malgré tout. Je garde même un bon souvenir. Il en a fait 3 autres pour « enfants », je ne les lirai pas, je préfère le Zafon adulte pour adultes.

Joanna80 - Amiens - 68 ans - 9 mars 2013


Trop loin de Barcelone 3 étoiles

Carlos Ruiz Zafon prévient le lecteur: ce roman fait partie d'une série de 4, écrits avant les célèbres « L'ombre du vent » et « Le jeu de l'ange ». Ils avaient été publiés sous forme de « livres pour la jeunesse ». Re-publiés depuis le grand succès de l'auteur, je pense que l'on est en droit de se demander s'il ne s'agit pas d'une simple opération commerciale.

Le roman commence par une lettre adressée à une certaine Irène et écrite en 1947 et se termine par la réponse d'Irène à Ismaël.
L'histoire débute en 1936 par la mort d'Armand Sauvelle, laissant sa femme Simone et ses deux enfants Irène et Dorian bien démunis. C'est donc avec empressement que Simone acceptera une offre d'emploi dans le mystérieux château de Cravenmoore. Le propriétaire, Lazarus Jan, créateur de jouets et d'automates, a besoin d'une « femme de charge ». La famille Sauvelle sera hébergée dans une maison voisine, la Maison du Cap.
Mais très vite, après un étrange meurtre, les trois héros vont être confrontés à des ombres maléfiques, des « répliques spectrales ».
C'est donc un roman fantastique loin de Barcelone que nous propose l'auteur. Une région, qui sans être jamais nommée, se trouve probablement dans la Manche, près de la baie du Mont saint Michel. On y retrouve certains détails qui feront ses succès plus tard, comme le thème du temps qui passe, des décors sombres et imposants. Même l'étrange Andreas Corelli, le « remonteur de temps » y fait une apparition.

Malgré l'empreinte indéniable de l'auteur, la « sauce » n'a pas pris. Des approximations dans certaines scènes, quelques anachronismes, de lourdeurs dans les actions, mais surtout un vocabulaire trop chargé. Peu adepte du roman fantastique, je n'ai donc pris aucun plaisir à ces phénomènes surnaturels entre fantômes et ombres terrifiantes.
Et comme le dit AntoineBXL, si vous vous attendez à un roman de l'envergure de ceux qui ont fait le succès de Ruiz Zafon, vous serez déçu.

Marvic - Normandie - 66 ans - 15 avril 2012