Paco
de Jacques Folch-Ribas

critiqué par Libris québécis, le 4 avril 2012
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Guerre civile espagnole
Le roman plonge dans l’enfance d’un auteur québécois, natif de Barcelone. Son jeune héros Francesco, surnommé Paco, est effrayé par le chaos fulminant de la bêtise humaine alors qu’il est en proie à son éveil sexuel.

Sa famille quitte son village de campagne, où le garçon vit heureux entre des parents modèles, pour s’établir à la ville. Mal leur en prit. Concha, une militante républicaine, essaie tant bien que mal d’expliquer la situation au garçon. Devant l’ampleur de la folie collective, la population fuit vers la France à travers les Pyrénées. Déplacement pénible et surtout douloureux quand l’amie de Paco périt sous une rafale de balles tirées d’un avion volant en rase-mottes.

Avec concision et éloquence, l’auteur évoque l’horreur de ce pan de l’Histoire espagnole sous l’angle des enfants qui l’ont subie, tel Tanguy de Michel Del Castillo, un autre petit Espagnol déporté dans un camp de la mort allemand. Deux beaux romans sur un même sujet, qui est toujours d’actualité. Quel est le sort des enfants des pays en guerre ?

Au lieu de suivre la voie du sensationnalisme, l’auteur s’est penché en toute objectivité sur une enfance douloureuse en mêlant le JE et le IL pour distinguer la fiction de la biographie. Ce choix est fort discutable, mais la poésie couvre les faiblesses de ce court exercice de mémoire.