Le sexe ni la mort : Trois essais sur l'amour et la sexualité de André Comte-Sponville
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie
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Bonne vulgarisation
Comte-Sponville rassemble dans cet ouvrage 3 de ses essais plus anciens afin de mettre en lumière les notions d’amour et de sexualité. Les multiples éclairages sont empruntés à la philosophie en majeure partie mais au sens large : la psychologie, l’histoire des cultures, la sociologie ne sont jamais loin.
Le premier essai, intitulé « L’amour », expose les 3 types d’amour que sont Eros (l’amour passion), Philia (la joie d’aimer) et Agapè (l’amour sans rivage ou encore l’amour charité). Chacun de ces aspects est longuement développé, cela va sans dire, et donne l’occasion à Comte-Sponville d’évoquer Platon, Aristote, Schopenhauer, Weil entre autres. Intéressant, certes, mais assez répétitif. Je comprends le désir de l’auteur de mettre la philosophie à la portée de toutes les consciences, mais à la troisième redite, on peut légitimement avoir l’impression d’être pris pour un imbécile…
Dans « Le sexe ni la mort », Comte-Sponville se penche sur la sexualité et évoque Montaigne (fort apprécié d’ailleurs par l’auteur…), Schopenhauer, Feuerbach, Nietzsche et Kant. Il consacre quelques pages à l’érotisme, en le distinguant par exemple de la pornographie, et en y décelant une manifestation de la culture. « Le sexe ni la mort ne sont proprement humains. L’érotisme et les funérailles, si. » Comte-Sponville n’est d’ailleurs pas avare de petites formules de ce genre : on en croise régulièrement. Mais quand on creuse un peu, il faut avouer que si la forme de son discours est souvent talentueuse, le contenu, lui, pêche un peu par pauvreté…
Malgré mes réserves, ces deux parties sont les points forts du livre. Le novice y tirera nombre d’enseignements et l’averti passera un bon moment en rafraîchissant sa mémoire.
Quant au dernier essai, « Entre passion et vertu », il évoque rapidement l’amitié et le couple. Malheureusement, on y croise beaucoup d’idées reçues, comme : « Nul n’est tenu d’aimer. Nul n’est dispensé de respecter ». Heureusement, Montaigne vient à la rescousse et permet à Comte-Sponville de passer au cran supérieur…
Le livre se clôture, en appendices, par une plongée dans l’esprit de Pascal et de Simone Weil.
Les éditions
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Le sexe ni la mort [Texte imprimé], trois essais sur l'amour et la sexualité André Comte-Sponville
de Comte-Sponville, André
Albin Michel
ISBN : 9782226238610 ; 18,00 € ; 04/01/2012 ; 404 p. ; Broché
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Eros et ses copains
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 10 septembre 2013
La première partie, celle que j'ai trouvé la mieux réussie, s'intéresse aux différentes formes que prend l'amour : l'éros ou l'amour passion, Philia ou la joie d'aimer, et Agape ou la joie d'aimer. Comte-Sponville s'appuie sur Platon, Spinoza, Weil... pour son argumentation qui, en caricaturant, revient à dire que pour durer, l'amour doit évoluer (ce qui me fait penser au célèbre "L'amour physique est sans issue" de S. Gainsbourg (Je t'aime moi non plus)). Bon.
La seconde partie s'intéresse à la sexualité à proprement parler. L'auteur évoque les quelques philosophes qui ont pensé la sexualité, puis aborde l'érotisme et ses frontières avec la pornographie, mais aussi en tant que spécificité de la sexualité humaine. Enfin, il positionne la sexualité au regard de la morale et de la religion, thèmes récurrents de l'auteur. Dans cette partie, j'ai trouvé dommage que Comte-Sponville se "contente" de poser des philosophes ou des pensées les uns par rapport aux autres, sans pour autant tenir une thèse claire et argumentée de son point de vue.
Ces deux premières parties sont des retranscriptions de conférences données par A. Comte-Sponville. Si elles sont faciles d'accès, le langage parlé accentue les effets de style, redites, redondances... dont est friand l'auteur.
La dernière partie, "Entre passion et vertu", s'intéresse au positionnement de l'amour et de l'amitié et de l'amitié en tant qu'amour. De ce point de vue, l'amitié ne peut être que vertu, et non passion.
Enfin, les deux appendices traitent des pensées de Pascal et Weil sur l'amour.
Au final, il n'y a rien de neuf sous le soleil. Les écrits de Comte-Sponville ont le mérite d'être clairs et accessibles, permettant de revoir et positionner des concepts / idées / philosophes qu'on aurait pu oublier. L'écriture est plaisante, les formulations souvent amusantes.
J'ai pour ma part été assez surprise du recours fréquent à la théorie psychanalytique pour étayer un discours philosophique. Aussi, ça m'étonnait que ce bon vieux Dr Freud ne pointe pas le bout de sa pipe en évoquant un tel sujet !
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Comte-Sponville est-il sur-estimé ? | 5 | Eric Eliès | 16 mai 2012 @ 00:54 |
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