Une classe dominante s’arroge des libertés avec la démocratie. Elle s’est auto persuadée que l’intérêt général (porté pas ses ambitions et ses intérêts privés) devait prendre le pas sur la volonté du peuple notamment en réduisant les possibilités de débats ou même de référendums. Elle rassemble des ex ou futurs gouvernants, de jeunes loups politiques prometteurs, des dirigeants de multinationales et de la haute finance, des représentants des médias. Ce beau monde se croise régulièrement et ce depuis longtemps, à l’abri des regards et des oreilles indiscrets dans des clubs peu connus du grand public que sont la Commission Trilatérale, le groupe Bilderberg, ou le Siècle.
Avec un peu de retard puisqu’on est dans les années précédant la crise de l’euro de 2011, on nous donne un coup de projecteur sur le fonctionnement des institutions nationales, européennes et mondiales au terme d’une vaste enquête menée par des journalistes agissant comme lanceurs d’alertes. Par des extraits de comptes rendus anonymes de séances du Conseil de l’Europe (chefs de gouvernements), de la Commission Européenne (exécutif européen), des Conseils des Ministres Européens (entre ministres d’un même domaine de compétences), par des extraits de vidéos, d’interviews de responsables politiques ils communiquent une vision plus claire de la classe dirigeante : opacité des décisions, langue de bois jusqu’à l’écœurement, démocratie largement évacuée des débats, positions contradictoires, conflits d’intérêts, collusions.
C’est ce que traduit le titre du livre, un vrai cirque de clowns gesticulant, impuissants, souvent aussi incompétents qu’irresponsables, soumis à d’innombrables lobbies, à des comités d’experts divers et variés, bref un cirque politique où l’on trouve tout et n’importe quoi. Le jugement porté sur cette classe est sévère. Sous couvert des bienfaits de la mondialisation menée par les banques et les multinationales, les crises se succèdent, l’austérité s’installe, les acquis sociaux sont menacés. Quelques années ont passé, sans changement véritable.