L'homme qui valait 35 milliards
de Nicolas Ancion

critiqué par Catinus, le 27 avril 2012
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Chauffe Mittal, chauffe !
Les Liégeois s’étaient, une fois de plus !, fait avoir jusqu’au trognon. Dans les années 1960 et suivantes, leur bassin sidérurgique, jadis très réputé, avait connu une longue descente aux enfers. Jusqu’au jour où, ô miracle, un certain Lakshmi Mittal, industriel indien de son état (mais aussi capitaliste, of course) rachète des haut-fourneaux, à Cockerill par exemple. Puis quand il s’est bien rempli les poches, lui et ses actionnaires, il ferme et met les bouts pour d’autres contrées plus lucratives.
Or donc, Mr Mittal se trouve à Bruxelles pour affaires. Une bande de gangsters (un artiste, un syndicaliste, un ouvrier au chômage) décide de le kidnapper. S’ensuit des évènements extravagants et hautement comiques dont je vous laisse découvrir les détails. Ainsi, vous verrez, de vos yeux vus, Mittal enfourcher une bicyclette ou encore monter dans une bus sans payer sa place ( rhôôô !), afin d’échapper à ses ravisseurs, etc…

Vous ferez également la connaissance de monsieur Moens, de son fils Jean-Luc, de Marie-Ange à l’hôpital St-Joseph dans le quartier Sainte Marguerite, (ce qui pour la petite histoire perso-perso, me réjouit à souhait vu que j’y fais du bénévolat via la + rouche). L’ambiance et la description des lieux sont magnifiquement bien rendues).

Tout le roman se passe à Liège dont est originaire Nicolas Ancion. Cela sent le vécu. Le style de notre auteur est si saisissant, qu’à plusieurs reprises, j’ai ouvert les orbites de mes yeux bien grands, suivis de grands éclats de rire. Oufti !

Toujours pour la petite histoire mais aussi en guise d’information, j’ai rencontré le père de Nicolas Ancion hier, rue Hocheporte ; il m’a annoncé qu’une pièce de théâtre est en train d’être mise en scène, que les acteurs répètent en ce moment (dont la sœur de Nicolas) et que la pièce sera présentée à Lîdge à la rentrée de septembre-octobre. Super !

Bref un roman économico-politico-comique à ne pas louper, que vous soyez liégeois ou pas.



Extraits :

- Tu aimes Liège parce que la nature reprend toujours le dessus sur les horreurs qu’on a construites pour amocher le paysage, c’était quand déjà ? De tout temps, il te semble.

- (à propos de Liège) c’est la ville comme tu l’aimes, grouillante, empilée par les ans, et toujours vivante.

- La ville de Liège n’est pas bien grande ; coincées entre les collines, réfugiées en bord de Meuse, les vieilles maisons du centre-ville ressemblent à un troupeau de moutons venus s’abreuver sur les rives du fleuve.