Éclipse totale
de John Brunner

critiqué par Lecassin, le 6 mai 2012
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
Sigma Draconis...
Nous sommes en 2028 au moment où le vaisseau spatial Stellaris touche le sol de Sigma Draconis. Outre le colonel Rudolf Weil, Commandant du vaisseau et son équipage, c’est la relève qui arrive ; en fait, le paléontologue Ian Macauley et quelques autres scientifiques chargés de percer le mystère de cette planète, récemment découverte.
Huit ans plus tôt, une mission intergalactique avait atterri sur cette planète lointaine, située à dix-neuf années lumière de la Terre et y avait découvert, vieux de cent mille ans, les vestiges d’une civilisation passée en trois mille ans du stade du néolithique à celui du vol spatial. Malgré les missions répétées qui se sont succédé sur le sujet, la question reste posée : qu’a-t-il donc bien pu se passer sur cette planète pour que cette civilisation évoluée disparaisse à tout jamais après une évolution aussi rapide de trois mille ans. Une paille…en comparaison de l’infinité du temps …
Ils trouveront, bien sûr. Et pointeront du doigt une évolution possible de l’humanité si l’on ne se méfie pas suffisamment des travaux des biogénéticiens…

La rencontre d'extraterrestres est un thème majeur de la science-fiction. Outre le fait qu’elle assure la partie dépaysement consubstantielle au genre, elle permet également toutes sortes de parallèles avec l’évolution de l’humanité.

Il n’y aura pas de rencontre de ce type sur Sigma Draconis, la civilisation découverte ayant disparu depuis des lustres. Mais malgré tout, la rencontre aura lieu… par scientifiques interposés, grâce aux conclusions du paléontologue Ian Macauley . On constate alors avec effroi que l’humanité est sur le point de s’engager dans cette même voie…qui a conduit la civilisation des crabes intelligents de Sigma Dragonis à sa perte.
Outre le dépaysement, ce n’est pas le moindre des intérêts de la science fiction que de mettre le doigt sur des évolutions possibles (et pas toujours brillantes) de l’humanité- voir Orwell et « 1984 ». John Brunner est souvent pessimiste et un brin misanthrope dans ce genre d’exercice. Gageons que le futur ne lui donne pas raison…