Histoire de l'Italie
de Catherine Brice

critiqué par Veneziano, le 8 mai 2012
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Unions et désunions
Ce voisin familier est finalement assez peu, ou mal, connu. Il a connu des cycles successifs d'unités et de scissions, de cohésion et de déchirements. Après les tribus étrusques et le règne des Cités-Etats, Rome unifie la péninsule, puis le monde connu autour d'une ville-monde, avant de connaître la scission avec l'orientale Byzance, et la dislocation avec les flux d'invasions barbares.

Du Moyen-Age au milieu du XIXème siècle, si la péninsule italienne arrive, par périodes, à diffuser un rayonnement intellectuel, c'est au prix d'une division politique et de luttes d'influences, de Byzance, de la papauté, des Barbares, puis des Prussiens et Autrichiens, comme de l'Espagne et de la France.
La Renaissance, au XVème siècle, est bien un renouveau culturel, qui ne remet pas en cause le morcellement des Etats constituant la botte. Charles Quint y unifie l'influence des Habsbourg d'Autriche et d'Espagne. Un assez long déclin italien commence. Un suivisme est né également au XVIIIème siècle au profit des Lumières françaises. Bonaparte lorgne avidement sur les territoires transalpins, avec un protectorat assez court à la clé. L'Espagne, l'Autriche et la Lombardie y dominent.
Et le Risorgimento entame, jusqu'à son terme, la réunification de l'Italie, qui devient monarchique. La Belle époque est fleurissante, jusqu'à la montée, pourtant "résistible" du fascisme, qui s'écroule assez vite à l'épreuve de la guerre. La démocratie chrétienne renouvelle le paysage politique, et règne quasi-seule, jusqu'au séisme de la montée des populismes politiques, parfois régionaux et sécessionnistes. La gauche gestionnaires est prudente, la droite berlusconienne plus démonstrative, avec une conception "personnelle" des libertés qu'elle déclare défendre.

L'évolution économique et culturelle du pays, des origines à nos jours, est bien montrée.
Cette somme, finalement assez synthétique, est claire, concise, pédagogique, ce livre se laissant lire presque comme un roman. Le style est agréable. J'ai parcouru ces trois millénaires en une journée, fort agréable et très instructive, même si j'eusse souhaité davantage de développements sur l'après-guerre.