Nietzsche : se créer liberté de Michel Onfray (Scénario), Maximilien Le Roy (Dessin)

Nietzsche : se créer liberté de Michel Onfray (Scénario), Maximilien Le Roy (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Hervé28, le 17 mai 2012 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 651ème position).
Visites : 5 556 

Nietzsche...une vie simplement

Comme beaucoup, la pensée de Nietzsche se résume pour moi au fameux : "Dieu est mort" (ce à quoi certains étudiants malicieux avaient répliqué "Nietzsche est mort" signé: Dieu).
Si le dessin de Maximilien Le Roy est très élégant et agréable à regarder, je n'ai pas succombé au charme de cette bande-dessinée.
J'avoue ne pas avoir appris grand chose de la pensée Nietzschéenne en parcourant ce livre, qui ressemble plus à de simples tranches de vie du penseur qu'à autre chose. (Seule la mise au point entre la mère et les enfants Nietzsche, certes âgés, nous laisse entrevoir quelques bribes de sa pensée)
On pouvait attendre autre chose d'un récit avec Michel Onfray au scénario.
Une lecture agréable, qui m'a fait découvrir un personnage mais sans plus...

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Une belle réussite

8 étoiles

Critique de Fredericpaul (Chereng, Inscrit le 19 mai 2013, 63 ans) - 8 mars 2015

On retrouve dans cette bd les grandes étapes et idées du grand Nietzsche.
Le texte d'Onfray est très bien servi par le travail de Le Roy.
Plus qu'une oeuvre biographique, c'est un livre sensible et souvent émouvant.
Une belle réussite.

Bel hommage poétique à un philosophe incompris de son vivant

8 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 1 avril 2013

Cette très belle biographie montre, s’il fallait encore une preuve, que la BD peut s’accommoder parfaitement avec le monde de l’écrit, constituant en outre une invitation à se plonger dans l’œuvre du philosophe allemand (c’est le cas pour moi qui n’ai jamais rien lu de lui). Maximilien Le Roy parvient à restituer une belle atmosphère sombre et mélancolique en recourant à une palette désaturée. Le dessin est souvent proche du croquis, ce qui colle bien à la personnalité fiévreuse et tourmentée d'un homme épris de vérité. On pourra peut-être reprocher aux personnages ce côté un peu figé, même s’il est clair qu’on est plus dans la réflexion que l’action…

Que l’on se reconnaisse ou non dans la pensée nietzschéenne, on ne pourra être que fasciné par le personnage, et le travail subtil de mise en page et en couleurs confère une part de mystère au récit. Dépeint comme un être passionné en quête de liberté, mais aussi constamment inquiet, sujet à des crises d’angoisse, on ressent de l’empathie pour ce philosophe de génie qui devait se sentir bien seul dans son rôle de défricheur dans une Europe sous l’influence écrasante du christianisme (« cette maladie qui nous invite au suicide lent »). A l’époque, ses écrits provoquaient l’effroi ou au mieux n’intéressaient personne, alors qu’ils ne visaient qu’à libérer l’Homme de son carcan moral. Se sentant incompris, il a alors très vite sombré dans la folie, s’enfermant dans un mutisme tragique. A sa façon, le dessinateur a parfaitement su rendre hommage au philosophe en distillant de la douceur et de la poésie, ce qui donne tout son équilibre à un récit qui sinon aurait pu être submergé par le désespoir et la tristesse.

C’est quand j’ai affaire à de la bande dessinée comme celle-là que mon attachement au genre s’en trouve renforcé… seule la BD a cette double capacité d’apporter une dimension à la fois artistique et ludique aux sujets les plus austères voire rebutants. En tout cas, celle-ci est une très bonne entrée en matière pour découvrir ce philosophe qui révolutionna la pensée occidentale du XIXème siècle et donna ses lettres de noblesse à l’athéisme. J’en sais désormais un peu plus sur Nietzsche que son célèbre « Dieu est mort » et son épaisse moustache derrière laquelle il paraissait se protéger et qui semblait en même temps l’avoir réduit au silence. Ce silence et la folie qui peut-être étaient le prix à payer pour qu’enfin sa pensée commence à se diffuser…

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