Une enquête de Mary Lester, tome 35 : Casa del Amor
de Jean Failler

critiqué par Shelton, le 20 mai 2012
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un roman policier sans plus, un Mary Lester quand même...
Je ne suis pas un indépendantiste farouche ni même un pur breton, mais j’avoue que je suis attaché à cette policière bretonne, Mary Lester, qui à travers ses enquêtes nous fait visiter la Bretagne profonde, celle que les touristes ne peuvent pas voir par manque de temps, de guide, de curiosité… c’est cela que j’aime dans les romans de Jean Failler, un harmonieux mélange entre polar de qualité, roman bien écrit et invitation à la découverte d’une région que j’aime et à laquelle je suis attaché…

Mais, sans aller affirmer que mon plaisir a été gâché par un déplacement de Mary à Noirmoutier, je dois avouer que je ne suis pas tombé sous le charme de l’île vendéenne… à moins que ce ne soit l’auteur qui ait manqué un peu du feu sacré qui l’animait jusque-là…

Remarquez que la série atteignant son trente-cinquième volume, on peut imaginer que l’auteur, mon ami Jean Failler, puisse connaître quelques fois une panne légère d’imagination, une faiblesse dans la construction de son scénario, bref qu’il se mette un peu en vacances, qu’il se laisse porter par le vent qui ne manque pas en Bretagne, vous le savez bien…

Ce roman n’est pas mauvais ou raté, il est juste plus faible que d’autres, il donne une impression de déjà lu, il ne surprend pas assez son lecteur. Certes, Mary Lester est bien égale à elle-même, et elle est obligée de quitter sa région à la demande du nouveau conseiller du ministre de l’intérieur, un certain Mervent dont elle a croisé la route par le passé, relire pour cela le roman « Ça ira mieux demain ». Bien sûr, pour que l’on fasse appel à elle, il faut que ce soit une affaire bien délicate et donc il y aura des enjeux politiques, un empoisonnement, des tensions intrafamiliales, des milieux qu’elle connaît déjà, des manipulateurs qui voudraient bien se débarrasser d’elle et une marée infernale qui lui enlèvera sa voiture chérie et fétiche, la fameuse Twingo qui va donc disparaître des enquêtes de Mary Lester…

On sent que ce roman est une étape intermédiaire dans les enquêtes de Mary Lester. D’une part une affaire de famille, des tensions entre deux belle sœurs, des gros sous à récupérer, une île où l’on vient passer ses vacances, un rythme de progression hors du temps un peu comme si les enjeux policiers étaient secondaires, un auteur qui s’offre un voyage loin de chez lui – je rappelle que pour un Breton le simple fait de franchir la Vilaine signifie déjà l’exil – et surtout une Mary lester qui est loin de son ami et collègue Fortin, de son commissaire préféré Fabien. Une aventure d’une presque orpheline et abandonnée…

Il n’en demeure pas moins que Mary Lester continue d’apprécier la vie, de se tisser des liens amicaux comme avec cette Marie-Ange, elle aime toujours manger des huitres et boire un verre de Gros Plant et elle est tristement lucide sur le monde, les pressions politiques et financières, reconnaissant sans problème quand elle est manipulée par les uns ou les autres…

Heureusement, elle arrive à trouver des solutions pour que les gentils arrivent à s’en sortir et pour que les mauvais – ou les grands de ce monde, à vous de choisir – puissent être pénalisés de leurs actions nocives même quand ils échappent aux condamnations !

A lire donc pour les inconditionnels mais ce n’est certainement pas le meilleurs des romans de la série.