Destinées - mes dictées-
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 1 juin 2012
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Intérêt premier
Vingt et unième volume de ce que Georges Simenon appelle « Mes Dictées « . Une sorte de journal ( intime ). Ce volume est le dernier de la série, écrit entre le 19 août et le 19 octobre 1979. L’ami Georges nous parle en vrac de la solitude, de ses multiples rencontres avec des gens « importants « , du cinéma, du théâtre, de la télé. De Giscard et de Bokassa, du racisme, de ses débuts à Paris. Des mots, de son goût pour « vivre dans une seule pièce à tout faire « ; mais également de ses plus de 30 villas, châteaux, appartements, maisons, la folie des grandeurs. Tout un chapitre est consacré sur la famille Simenon ( oncles, tantes, cousins, ..) et un autre sur la branche du côté de sa mère, les Brüll ; et bien entendu, il revient sur son enfance à Liège, ses enfants, ses deux épouse et enfin sur Teresa, sa dernière compagne.

Très agréable à lire et d’un intérêt premier !

Extraits :

- Il ( un journaliste ) a hésité avant de me poser une dernière question : « - Dites-moi, Monsieur Simenon, est-ce que vous vous aimez ? »
La réponse a fusé, tranchante, définitive : « - Je me hais ! ».
J’étais sincère, comme je l’ai toujours été. Aujourd’hui, je ne me hais plus. Je ne suis pas fier de moi pour autant. Je crois avoir connu la plupart des émotions qui marquent la vie d’un être humain.

- ( un journaliste me demandait à quel style je visais) :
» - Un style aussi dépouillé et aussi simple que possible, dépouillé surtout du maximum de mots abstraits. »

- Au fond, j’avais deux sujets qui sont restés les deux constantes de ma vie : le mystère de la femme, qui était presque une hantise, qui était aussi le besoin de contact humain et d’amour ; un autre désir presque aussi lancinant, celui de comprendre plus ou moins le destin des êtres que je côtoyais.