A une époque où la grandeur de la France n’est plus qu’un lointain souvenir, où nos hommes politiques de tous bords ont la personnalité d’huitre et une ambition pour la nation au ras de leur portefeuille et de leur intérêt propre, il est bon de souvenir que ce pays a produit de grands hommes, Napoléon est de ceux là. Une ambition personnelle (que l’auteur minimise) conjuguée à une vision de la grandeur de la France.
Ce livre a un parti pris, nous présenter Napoléon comme un être humain avec ses forces et ses faiblesses, ses certitudes et ses doutes. Il est étonnant d’ailleurs que ça soit un Anglais, sujet de la perfide Albion, qui en soit l’auteur, en aurait-il été de même si l’Histoire s’était terminée autrement ? Le découpage est pour le moins intéressant, il suit, certes, une Chronologie des faits , mais en appuyant dans chaque période sur un aspect personnel, sa relation à la Corse, à son père, à Paoli, sa relation aux femmes à Joséphine, à Marie Louise, ses amitiés et inimitiés, sa relation à l’église et à la religion, son rapport aux sciences, aux arts, ses ambitions d’unifier une Grande Europe continentale, et bien sûr la stratégie militaire et les campagnes qui ont fait sa gloire.
A n’en pas douter, l’auteur est un grand fan de l’homme qu’a été Napoléon 1er , attaché à la famille, fidèle dans ses amitiés, époux prévenant, père attentif, homme de culture, et par-dessus tout fidèle aux principes non altérables de la République.
Vincent Cronin nous décrit un homme certes Hyper actif, mais un homme attaché aux valeurs de la République, adulé par le peuple de France, idolâtré par ses soldats prêts à mourir pour lui mais aussi honnis par les Britanniques. Un homme qui a donné à l’Europe entière son code civil, une certaine forme d’unicité mais qui aura commis deux grosses erreurs durant son règne, celle d’avoir privilégié les réformes civiques aux réformes industrielles et de ce fait, aura fait manquer à la France le wagon de l’industrialisation et de la production en série et surtout un manque de psychologie humaine, croyant que tous les hommes étaient faits du même bois que lui et aura accordé sa confiance et son amitié à un Talleyrand, au Tsar Alexandre de Russie ou à François 1er d’Autriche , Un homme qui en 20 ans de guerres incessantes aura épuisé la plupart de ses fidèles et qui finalement sera lâché par ceux qu’il avait porté sur tous les trônes d’Europe.
Un seul Bémol finalement à apporter à cette critique, la fin est sans surprise.
Pytheas - Pontoise - Marseille - 60 ans - 24 janvier 2013 |