L'art de ne pas travailler, petit traité d'oisiveté active à l'usage des surmenés, des retraités et des sans emplois de Ernie Zelinski

L'art de ne pas travailler, petit traité d'oisiveté active à l'usage des surmenés, des retraités et des sans emplois de Ernie Zelinski
(The joy of not working)

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Divers

Critiqué par Nabu, le 12 juin 2012 (Paris, Inscrit le 26 février 2005, 38 ans)
La note : 8 étoiles
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Travailler n'est pas vivre

« L’art de ne pas travailler » d’Ernie Zelinski est un livre de développement personnel qui traite de la notion de travail.
L’auteur s’attaque donc à cette notion qui est dominante et n’est que rarement mise en cause dans la société actuelle. Il avance ainsi qu’il ne faut pas hésiter à s’en détacher pour organiser sa vie de loisirs.

Il reprend donc un petit historique en avançant que la durée régulière du travail hebdomadaire est une notion relativement récente qui date de la révolution industrielle. Au Moyen-Âge, les paysans donnaient des coups de collier en été pour les récoltes avant de freiner aux premiers froids. Les travailleurs en ville fermaient boutique dès le coucher du soleil car les bougies pouvaient déclencher des incendies.

Bref ! Le rythme de travail que l’on connaît actuellement n’a pas toujours été ainsi et j’avais moi-même cette représentation du paysan du moyen-âge accablé par le travail. Alors qu’en fait non. C’était plutôt cool d’apprendre ça.

M. Zelinski explique donc que le travail est basé sur la culpabilité. Nous voulons travailler pour nous intégrer à la société et parce que le travail est une valeur hautement morale. Ainsi, bien que nous pourrions aisément subsister aux besoins de toute la planète avec la surproduction, nous nous échinons à travailler 8 à 10 heures par jour à cause de cette culpabilité et de cette morale.

Il faut donc se détacher du travail et le voir comme un moyen de subsistance et non comme une fin en soi ! Ainsi, si, l’un des principaux objectifs dans la vie est de se réaliser par ses loisirs. Fameux loisirs qui échappent à tous ces travailleurs fous, obnubilés par le travail qui ne vivent que pour et par ça.

Ce traité est donc là pour apprendre aux gens à déculpabiliser, à apprendre à apprécier et à organiser les loisirs, pour mieux vivre afin de ne pas être surpris bras ballants lorsque l’inactivité pointera le bout de son nez (licenciement, retraite…). Ainsi, Zelinski préconise de ne travailler que lorsqu’il est nécessaire et non pas de travailler pour la morale, pour satisfaire la société.
Pour apprendre à gérer les loisirs, il emprunte le mind-mapping de Tony Buzan pour savoir ce que l’on souhaite faire.

Il consacre également une part à l’entourage qu’il faut soigneusement sélectionner pour s’entourer d’optimistes et éviter les gens négatifs qui vous pomperont votre énergie. Il fait également l’apologie de la solitude avec laquelle il faut savoir renouer sans pour autant être asocial. Il minimise également le rôle de l’argent en disant qu’il a pris trop d’importance.

Attaquons nous maintenant aux critiques. Tout d’abord, le petit Ernie a un ton parfois assez généralisant et plutôt agaçant « si vous ne faites pas de sport, ça vous fera ça, ça et ça au cœur » « les gens qui font du sport pour la compétition, ils n’y prennent pas de plaisir ». Bref, de la part d’un type qui ose dénoncer clairement proprement la place troublante du travail par rapport à l’homme aujourd’hui dans notre société, je m’attendais quand même à mieux et à plus de rigueur et d’ouverture d’esprit.

Ce genre de déclarations serait passé si il avait des références , mais le problème est qu’il n’en sort jamais.
Ses seules références sont d’autres livres de développement personnel ou des lettres de lecteur qu’il ressort pour se donner raison. Ce qui est moyen, surtout pour le courrier des lecteurs. Ils auraient pu en sortir deux-trois qui le remettent en question pour s’ouvrir au débat.

Ensuite, bien que je sois d’accord pour la réappropriation de la solitude et la place de l’argent. Je pense que l’auteur insiste trop sur ces propos et minimise trop l’importance de l’argent dans notre société et le coût de la vie. De plus, bien qu’il préconise de s’arrêter de travailler tous les 2 à 3 ans. Je ne pense pas que tout le monde soit en mesure de le faire d’un point de vue financier dans un premier temps. Et dans un second temps, il peut arriver que certains métiers ont un nombre de place limité et que trouver une place s’avère difficile, ou bien qu’on risque de vite se griller à démissionner et revenir régulièrement.

Enfin, j’aurais également aimé qu’il insiste davantage sur la partie loisir et sur son organisation en tant que tel. En effet, il met vraiment beaucoup de temps à y venir avec très peu de développement. Ce qui fait que cette partie consacrée au loisir tombe un peu à plat. C’est dommage et c’est un raté important du bouquin à mon avis. D’autant plus qu’il y a un peu de meublage avec des listings d’activités à faire qui se répètent.

En conclusion, « l’art de ne pas travailler » est un très bon livre qui a le mérite de jouer de la voix dans une société où le travail est considéré comme une valeur reine à tort. Il permettra à certains de s’éveiller à un aspect primordial de la vie et à d’autres de consolider leurs idées en sachant qu’un auteur à l’argumentaire bien trempé leur donne des armes pour imposer leurs idées et parfaire leur style de vie.

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Les éditions

  • L'art de ne pas travailler [Texte imprimé], petit traité d'oisiveté active à l'usage des surmenés, des retraités et des sans emplois Ernie J. Zelinski [trad. de l'anglais par Laura Andriamasinoro]
    de Zelinski, Ernie Andriamasinoro, Laura (Traducteur)
    Ed. d'organisation
    ISBN : 9782708117303 ; 23,37 € ; 09/07/1998 ; 264 p. ; Broché
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