Le ver dans la pomme
de John Cheever

critiqué par Frunny, le 14 juin 2012
(PARIS - 59 ans)


La note:  étoiles
Le fermier des mois d'été !
Ecrivain américain né en 1912, John Cheever est surnommé « le Tchekhov des banlieues ».
En effet , ses romans peignent la middle class américaine, rêvant d’ascension sociale mais qui peine à mener une petite vie sans histoire.
« Le ver dans la pomme » est un recueil de 15 nouvelles parues dans le New Yorker de 1946 à 1978 .
L’histoire de familles américaines nulle part à leur place.
Même expatriées en Italie , il leur manquera toujours quelque chose (la langue, la culture) et un immense désir de retour se fera sentir.
Des bourgeois aux vies illusoires, faites de faux-semblants , qui aimeraient être riches.
Des secrets de famille dont ils ont honte et qui pourraient faire « jaser ».

« Je veux parler des aristocrates de l’Upper East Side qui tirent le diable par la queue – les hommes élégants, charmants et de piètre apparence qui travaillent pour des compagnies de courtage, et leurs épouses maniérées avec leurs visons provenant de friperies, leurs écharpes en fourrure , leurs souliers en alligator et leurs manières suffisantes à l’égard des portiers et des caissiers de supermarchés, leurs bijoux en or et leurs fonds de bouteille de Je reviens et de Chanel ».

Des nouvelles, empreintes de nostalgie, d’humour et de tendresse. John Cheever distille quelques doses de venin avec tact.
Le style est agréable et derrière chaque portrait se cache une immense solitude.

Ma première expérience J.Cheever que je ne manquerai pas de renouveler.
De la bonne littérature !