Pauvre Chrétien de Troyes !

Merlin fait encore des siennes. Il a fait appel à Ginifer, créature qui peut prendre l'apparence de n'importe quel individu. Le roi Artus ne se méfie pas suffisamment de Merlin et se laisse piéger par le Faux Gauvain, le faux Galaad et la fausse reine. Voilà tous nos chevaliers de la Table ronde éloignés du château à la recherche du Graal, tout ceci orchestré par Merlin qui est le metteur en scène de cette pièce.

J'ai été très déçu par cette pièce de Cocteau. Dans sa préface, il évoque les dramaturges du 17ème siècle soumis aux règles rigides de la comédie et de la tragédie et les plaint presque. Il souhaite un renouveau au 20ème siècle et une liberté totale dans la création. C'est ce qu'il fait dans cette pièce où l'on change de lieux, où le fantastique intervient régulièrement ... mais cela reste bien décevant. L'histoire d'amour entre Lancelot et la reine est bien mièvre, le roi Artus manque cruellement de finesse et la trame est rocambolesque, digne d'un épisode du dessin animé "Scoubidou" ( captivant quand on est enfant ! ) et Merlin rappelle plus Gargamel que le célèbre magicien.

Certains passages prêtent à rire et se révèlent burlesques, mais je n'ai pas retrouvé la poésie du dramaturge et ai trouvé toute cette pièce bien fade et quelque peu enfantine.

• 

  Les chevaliers de la table ronde

  de Cocteau, Jean
  Gallimard
  ISBN : 9782070215768 ; 3,60 € ; 12/10/1937 ; 215 p. ; Broché

  Go Amazon