Les artistes ont toujours aimé l'argent: D'Albrecht Dürer à Damien Hirst
de Judith Benhamou-Huet

critiqué par Septularisen, le 16 juin 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
DE L'ARGENT DANS L'ART ET DANS LA PEINTURE EN PARTICULIER
La société contemporaine voit d'un mauvais œil des artistes comme Jeff KOONS ou Damien HIRST qui ne cachent rien de leur désir de richesse et de célébrité.
Partant de ce constat, l’auteur Judith BENHAMOU-HUET, (chroniqueuse pour le marché de l’art aux Échos et au Point) nous démontre que de tous temps les artistes ont toujours tout fait pour devenir prospères.

Elle nous livre ici des éléments biographiques de la vie de grands peintres, qui tous de leur vivant ont recherché la gloire et surtout richesse, en utilisant tous les moyens et artifices que leur époque mettait à leur disposition.
Ainsi p. ex. la véritable « fabrique » de peinture montée par Pierre Paul RUBENS (1577-1640), dans son atelier de la ville d’Anvers, où des dizaines de « petites mains », peignent à la chaîne des toiles que le maître complète et signe ensuite… Avant de les vendre dans toutes les cours d’Europe.

Je dois avouer que malgré les très bonnes critiques que j’ai entendu et lu sur ce livre, notamment sur France Info et dans le magazine Lire, je n’y ai absolument rien trouvé de spécial. Le sujet est certes intéressant, mais pour un peu que l’on s’intéresse au monde de l’art, et à celui de la peinture en particulier, tous cela n’a rien d’inconnu, ni de surprenant (de plus le style très rêche et très sec de l’écriture ne facilite pas la lecture… ).
Tout le monde sait bien p.ex. que René MAGRITTE (1898-1967), avait soif de reconnaissance et voulait vivre une vie de bourgeois… Il n’hésita donc pas à « sacrifier » l’originalité de sa peinture et de ses idées picturales, pour peindre des tableaux avec très souvent le même thème, le même décor, qui tous se ressemblent et sont aisément reconnaissables… Il ira même jusqu’à peindre deux fois à l’identique le même tableau ("La saveur des larmes" de 1965), pour le vendre à deux collectionneurs différents…

Les seuls points positifs du livre étant la comparaison au début de chacun des 13 chapitres de ce livre, entre certaines "star" de l'art contemporain réputés pour leurs "sens" des affaires (Takashi MURAKAMI, Wim DELVOYE…) et ceux d’autrefois (LE GRECO, REMBRANDT…) notamment dans leur quête de reconnaissance, et bien sûr de fortune...
Et certains passages de la biographie des peintres présentés, ainsi p. ex. cet extrait d’une lettre d’une "naïveté" effarante écrite par René MAGRITTE au collectionneur de peintures Anglais Edward JAMES, qui lui avait acheté trois toiles : «Vous êtes avec quelques rares hommes dont je suis, une société singulière. Pour nous, l’argent n’est qu’un moyen ayant cours actuellement et rien de plus. Il se fait que par hasard vous en avez trop pour vos besoins et moi pas assez. Il serait tout à fait correct et régulier que vous m’en procuriez de temps en temps, comme vous avez commencé de le faire. »
Malheureusement pour le peintre Belge, le « riche » collectionneur Anglais n’était pas si riche que cela, et lui répondit que, désormais, il préférait acheter des toiles de MIRO et de De CHIRICO…

Soit... en conclusion je dirais que 236 pages pour arriver à la conclusion que les artistes contemporains (ou devrais-je dire comptant pour rien?...) aiment l'argent, comme les anciens l'aimaient déjà... c'est plutôt long et ennuyeux comme thèse!...

Le sommaire :
— Dürer, l'homme qui savait se vendre
— Cranach, l'homme qui peignait plus vite que son ombre
— Le Greco, marchand du temple
— Titien, sous la pluie d'or de Danaé
— Rubens, diplomate, homme d'affaires et finalement peintre
— Rembrandt, golden boy de l'âge d'or
— Canaletto, le stratège de l'export
— Chardin, l'homme qui aimait à se répéter
— Gustave Courbet, le roi de l'art business
— Claude Monet, ou jamais d'impressionnisme dans les affaires
— Vincent Van Gogh, ou le succès par le malheur
— Picasso, le vrai-monnayeur
— Magritte, un copieur invétéré… de lui-même