Bienvenue Chez Monsieur B
de Victor Teboul

critiqué par Libris québécis, le 27 juin 2012
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Les Juifs de Montréal
La diaspora juive de Montréal entretient sa spécificité à travers des organismes occultes soutenus par des personnages fantômes, dont les intentions plus ou moins machiavéliques se camouflent derrière des buts des plus louables.

En l’occurrence, le héros a été choisi pour diriger le CRI, un organisme créé par l’énigmatique Monsieur B. afin d’unifier les peuples. Cette façade maquille un intérêt politique visant à faire du gouvernement canadien un défenseur des causes d’Israël au nom de la souffrance, dont ses habitants ont été victimes au cours des siècles. La souffrance comme laissez-passer pour s’assurer une position de force dans les conflits, qui opposent les juifs à leurs adversaires.

Pour atteindre cet objectif, on s’active afin de se faire élire comme député, on détrousse des noms à consonances juives pour se réclamer des familles de souche. Ainsi le Barouh, qui a participé à la rébellion de 1837, serait un juif. Le héros, s’opposant au point de vue arrêté de ses compatriotes, refuse le prosélytisme au nom de la liberté de pensée.
Le roman s’apparente à des interviews que rapporte chaque chapitre en précisant la pensée des clans à l’égard de la conduite que les juifs devraient adopter pour perpétuer à l’étranger la problématique israélienne. Cette technique est loin de servir l’œuvre, pourtant nécessaire dans les sillons de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables à promouvoir pour faciliter les rapports entre les Québécois et la communauté juive.

Avec ce roman, Victor Teboul, un écrivain juif, ne s’est pas fait beaucoup d’amis parmi ses compatriotes.