Je suis le dernier juif, Treblinka (1942-1943)
de Chil Rajchman

critiqué par AntoineBXL, le 29 juin 2012
(Bruxelles - 45 ans)


La note:  étoiles
La stricte réalité du quotidien de Treblinka
Lorsque j'ai pris ce livre dans mes mains, j'ai tout de suite noté sa minceur et la grandeur de la police de caractère utilisée. Je me suis dit: "le sujet peut être intéressant et la lecture ne dépassera pas l'après-midi!". Et bien, il m'aura fallu une semaine pour le refermer.

Le récit nous est livré par un des rares survivants du camp de concentration de Treblinka qui, dans un style très factuel, nous restitue son quotidien de prisonnier dans le moindre détail. Promis à une mort certaine dans les chambres à gaz dès son arrivée, le narrateur parvient in extremis à rejoindre le groupe de juifs chargés (forcés) de faire tourner la grande noria meurtrière de Treblinka. Coiffeur, dentiste, brancardier de cadavres,...Il multiplia les fonctions et nous raconte l'insoutenable horreur de ce qu'il a vu et vécu avec une précision froide et directe.

La lecture de ce livre provoque un malaise latent continuel. Je ne suis jamais parvenu à lire plus de vingt pages par jour. J'ai cependant rejeté l'idée d'abandonner le récit. Je l'ai considéré comme un devoir de mémoire nécessaire.

Tout qui s'intéresse un peu à l'Histoire possède une vague connaissance de ce qui s'est passé dans les camps. Nous avons tous été choqués par les quelques images d'hommes décharnés revenant de l'enfer. Mais lorsque vous lisez le récit détaillé de l'un d'entre eux, ces images et ces vagues connaissances raisonnent de manière bien différente.

Je suis satisfait d'avoir lu ce témoignage si dur mais ne sais si j'oserais en recommander la lecture à n'importe qui...