28 boulevard des capucines : Un soir à l'Olympia
de David McNeil

critiqué par Septularisen, le 4 juillet 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
UN SORCIER DE LA LANGUE FRANCAISE !...
Le 27 janvier 1997, David McNEIL donne un concert unique et exceptionnel à l’Olympia, (situé au 28 Bd. Des Capucines à Paris , d’où le titre du livre…), juste avant la rénovation complète de celui-ci, il en profite pour inviter tous les interprètes pour qui il a écrit des chansons, à se joindre à lui le temps d’un duo, et ensuite d’un final tous ensemble…
Les spectateurs présents ce fameux soir auront donc la chance de voir réunis sur scène : Alain SOUCHON, Laurent VOULZY, RENAUD, Robert CHARLEBOIS, Julien CLERC, Jean-Claude PETIT et le légendaire Toots THIELEMANS…
Partant de là, David McNEIL fait "parler" sa mémoire et nous raconte, en plus de moult anecdotes et souvenirs sur chaque chanteur (comment ils se sont rencontrés la première fois, les chansons qu’il a écrit pour ce chanteur…), une partie bien précise de sa propre vie…

Comme tous les livres de cet écrivain, celui-ci vaut pour les nombreuses (petites) histoires (dans la grande) de sa vie... de son incroyable vie de bohème…
Ainsi p. ex. citons pêle-mêle, un soir où au « Rosebud», rue Dealambre à Montparnasse, un "grand type au visage émacié", l’engueule parce qu’il ne boit pas son whisky de 12 ans d’âge comme il faut…
Il s’agissait de Samuel BECKETT…
Ou encore, cette autre fois où à Venise, à l’embarcadère de Porto Merghera, à une petite buvette, il rencontre un « homme trapu, vêtu d’un parka kaki qui buvait à grandes lampées des petits verres de grappa, en attendant le dernier vaporetto»…
C’était Hugo PRATT le dessinateur de Corto Maltese, qui habitait tout seul au large, dans un phare…

J’ignore quelle est la part d’affabulations que M. NcNEIL met dans ses récits autobiographiques - (et non!... Vous ne pouvez pas avoir écrit la chanson « Mélissa », en "rêvant" de l’actrice afro-américaine Halle BERRY, que vous aviez "découvert le torse pudiquement dévoilé, dans un film avec John TRAVOLTA", (pg. 78), pour la simple et bonne raison que le film en question : «Opération Espadon» de Dominic SENA, est sorti en 2001...
Et que la chanson de Julien CLERC date elle de… 1985 !...) – mais je tiens à dire que, comme dans tous ses livres, son style d'écriture est incroyablement beau, cette prose si simple, si directe, mais si belle, m’a littéralement envoûté, avec ses phrases si douces, qui coulent comme de l’eau de source, ces mots qui vous vont droit au cœur, de la véritable poésie, pour peu que l’on sache ouvrir son esprit et se laisser bercer par les doux mots de M. McNEIL…
Rien à redire, cet homme est un sorcier de la langue française !...

On ne présente plus David McNEIL... Le fils du peintre Marc CHAGALL, chanteur, mais surtout parolier de certains des plus grands interprètes Français, citons, (en plus de ceux nommés plus haut,) notamment, Yves MONTAND, Mireille MATHIEU, Carole LAURE, Sacha DISTEL, Jacques DUTRONC, Catherine DENEUVE, Philippe LAVIL, Dick RIVERS…
Il serait donc grand temps de découvrir le David McNEIL écrivain (auteur de 8 livres et d’une multitude de livres pour enfants…) et de le prendre au sérieux, car vraiment il en vaut la peine !...