Le roman est bâti sur une trame originale.
Le tueur en série a décidé de suivre la théorie des six affirmant que n'importe quelle personne du globe peut contacter n'importe quelle autre par une chaîne de six personnes au maximum.

Le tueur s'est choisi une cible. Il choisit sa première victime tout à fait au hasard et recherche à rejoindre sa cible en trouvant les bons chaînons qu'il assassine lorsqu'il en a trouvé un.
Contrairement à ce que j'ai pu lire dans certaines critiques, je trouve que le thème est parfaitement exploité pour donner un roman pour lequel on ne sait pas où l'on va car on ne connaît pas la cible et la découverte des chaînons constitue le contenu du roman pour partie. L'autre partie étant le travail de la police pour identifier ce tueur.

Dans une autre critique il est reproché que le lecteur ne peut s'identifier à aucune personne. Si à mes yeux cela n'est nullement un problème, je partage l'analyse par contre. Le tueur et la commissaire chargée de l'enquête interviennent à tour de rôle au fil des chapitres et parlent alors à la première personne. Le procédé, à défaut de s'identifier au tueur ou à la commissaire personnage détestable, permet de comprendre le cheminement de chacun.
Autant le personnage du tueur est crédible, autant celui de la commissaire manque de vraisemblance : elle a un caractère insupportable, n'a aucun sens de la relation humaine, ne sait pas coopérer, garde des informations par devers elle.

La chute est assez inattendue et le chapitre évoquant le devenir des protagonistes deux ans après les faits, propose réellement un fin au récit.

Sans être un incontournable, c'est un roman original qui permet de passer un moment de lecture agréable, à l'intérêt maintenu. Les personnages peuvent être dérangeants mais cela fait partie de l'atmosphère globale et, malgré leur côté un peu caricatural, présentent une cohérence de par cette unité dans la caricature.

Après avoir lu HORTENSE du même auteur, je me suis laissée tenter par LA THEORIE DES SIX mais quelle théorie !

Plusieurs narrateurs dans ce livre, d'une part le psychopathe, Julien 35 ans, visiblement très dangereux, sans aucune empathie, prêt à tuer mais après avoir fait des recherches approfondies sur ses victimes, un grand malade libre de se déplacer; l'autre narrateur est la commissaire divisionnaire, une jeune femme rigide et parfois méchante.

Finalement, au fur et à mesure que l'on avance dans le livre, on s'aperçoit qu'il s'agit de deux personnages frustrées, très mal dans leur peau.

Le fait que chacun parle à son tour est une technique littéraire assez employée mais elle rend l'histoire encore plus attractive puisqu'elle est racontée sous deux points de vue. Et aussi plus drôle parfois puisque chacun dit ce qu'il pense.

A cela s'ajoute la relation particulière de la commissaire avec sa secrétaire qu'elle rabaisse continuellement mais qui finalement, loin de cette image d'idiote et d'allumeuse, est capable de réflexion et d'analyse.

Un bon thriller

Ce n’est pas pour son style, à la sobriété squelettique, mais à son rythme particulièrement soutenu que j’ai pu apprécier ce thriller, dévoré d’un bout à l’autre sans le moindre ennui.

La trame de ce roman est ingénieuse et l’action en est menée avec talent.

Je déplore néanmoins deux faiblesses à mon goût : en milieu d’ouvrage, une coïncidence qui tombe juste à point nommé, aidant ainsi la police à resserrer sa traque du tueur fou, puis, en fin de roman, un épilogue déroutant et qui détonne avec le profil du psychopathe, mais après tout, qui peut prédire le comportement d’un dérangé ?

Quoiqu’il en soit, je découvre ici avec beaucoup d’intérêt un auteur que je me réserve de mieux connaître au travers de ses autres titres prometteurs !