La vie secrète de Salvador Dalí
de Salvador Dalí

critiqué par Veneziano, le 13 juillet 2012
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Ego et folies d'un génie
Dans cette autobiographie, Salvador Dalì confesse avoir eu conscience de son génie, depuis sa plus tendre enfance. C'est ce qui a pu justifier les petites humiliations qu'il a infligées dès son plus jeune âge, sa mégalomanie précoce, sa folle assurance, son goût immodéré de la provocation, créatrice et oh combien surréaliste.

Il s'épanche sur Gala Eluard qui l'impressionne tant, au point de la subtiliser au grand auteur français.
Il est plus disert sur ses collègues qu'il côtoie. S'il fréquente bien Picasso qu'il semble estimer, rien n'est dit sur Garcia Lorca, et il ne sera pas trouvé ici de déclaration fracassante d'ordre privé : il mène le parfait amour, réciproquement admiratif, avec Gala.

L'intérêt de ce livre est dans la divulgation d'une méthode, pas tant celle de l'inspiration et de la créativité, que celle de sa propre mise en valeur, de sa "stratégie de marketing", si cette expression n'est pas totalement indicible, dans un tel domaine. Mais il est le contemporain d'Andy Warhol, lui-même très commercial.

Il égrène les détails insolites qui ont marqué sa vie, comme les anecdotes les plus incongrues qui ont pu venir influencer partiellement le processus créatif.

Il est heureux de lui-même, à en être quasi-fou, et il le déclare presque tel quel. Si vous désirez en savoir plus, vous savez désormais où piocher.
Ce livre est évidemment déconcerté, et a été conçu ainsi à dessein. Il n'en est pas moins instructif, sur une manière de faire, qui ne peut qu'intriguer, en bien ou en mal, pour une branche de l'art inspirée par l'irrationnel et la psychanalyse.