L'honneur de Sartine
de Jean-François Parot

critiqué par Falgo, le 20 juillet 2012
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
Toujours mieux
Ce dernier opus des enquêtes de Nicolas Le Floch confirme mes impressions précédentes et le talent de l'auteur, Jean-François Parot.
L'énigme est, cette fois-ci, située en 1780 et tourne autour des arcanes du pouvoir. Elle est donc déplacée, par rapport aux livres précédents, du domaine policier proprement dit vers l'univers du fonctionnement de l'Etat. Cela lui procure une dimension différente d'où n'est pas absente une réflexion sur l'exercice du pouvoir et la destinée des hommes. On y voit Louis XVI, Marie-Antoinette, Necker, Maurepas, Richelieu aux côtés des protagonistes habituels: le Floch, Noblecourt, Bourdeau et consorts.
Parcourant à cette occasion les premiers livres de la série pour me les remémorer, je trouve que l'écriture de Jean-François Parot a beaucoup évolué au cours du temps et, me semble-t-il, progressé dans le sens où c'est elle qui, maintenant, fait entrer le lecteur dans l'esprit du 18° siècle (moeurs, usages, coutumes, populations) et la compréhension de cette époque. Elle distille un véritable plaisir.
Traitant de l'Etat et de l'exercice du pouvoir, on sent que Parot, évoluant sans doute par rapport aux ouvrages précédents et à ses propres déclarations, en vient de plus en plus à laisser deviner les prémisses des premiers mouvements révolutionnaires. On trouvera probablement confirmation ou infirmation de cette impression dans les ouvrages à venir que j'attends avec la plus grande impatience.
flic flac floc 10 étoiles

Paris, 1780. Le peuple gronde, ne supportant plus les exactions commises par les privilégiés du régime. Les Anglais, en guerre sur mer contre le Royaume de France, s’affairent en coulisses en envoyant espions et affidés, avec le soutien implicite de la reine. Le secrétaire d’état à la marine, Antoine de Sartine, est aux abois, cherchant désespérément à renflouer la flotte française, terriblement mise à mal par ses défaites successives face à la Royal Navy. C’est dans ce contexte hautement sensible que Nicolas Le Floch, commissaire du roi aux affaires extraordinaires, va devoir mener une enquête à la suite du décès suspect de M. de Chamberlin, l’ancien contrôleur général de la marine, dont la mort prochaine semble avoir été hâtée de façon criminelle. Ayant pris de la bouteille depuis ses premières aventures ("L'Énigme des Blancs-Manteaux"), Nicolas Le Floch a toujours bon pied bon œil et va faire la preuve de sa sagacité, doublée d’une farouche obstination, en compagnie de son adjoint Bourdeau. De l’action, du sentiment, le tout s’appuyant sur une solide documentation historique, tels sont les ingrédients de cet opus haut en couleurs qui ravira les amateurs de polar historique…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 23 mars 2023


Nicolas Le Floch: 9ème acte 8 étoiles

Ce neuvième tome de la série se trouve dans la bonne moyenne et se révèle intéressant dès les premières lignes.

C'est avec avec plaisir que l'on suit l'enquête menée par Nicolas Le Floch et ses acolytes, surtout que l'auteur la rend relativement plus accessible que d'autres, cela est donc à souligner.

Malgré tout, elle se rapproche comme beaucoup d'autres des hautes sphères de l'état ce qui ajoute une certaine urgence dans son traitement, et permet à l'œuvre de maintenir un rythme égal et assez dynamique.

S'il est vrai que le style soigné permet sans doute une meilleure immersion, certaines tournures de phrase sont malgré tout parfois peu aisées à appréhender.

Ayor - - 52 ans - 7 février 2021


Episode n°9 de Nicolas Le Floch 8 étoiles

Nicolas Le Floch, Marquis de Ranreuil à la Cour, est Commissaire au Châtelet chargé des Affaires Extraordinaires. Nous sommes en 1780, règne Louis XVI, Necker est Directeur du Trésor et M. de Sartine, Secrétaire d’Etat en charge de la Marine.
Comme couramment dans les romans historiques que Jean-François Parot a consacré à Nicolas Le Floch, celui-ci mène plusieurs enquêtes de front. C’est bien entendu le cas encore et, de fait, Nicolas Le Floch est d’abord confronté au risque d’une révolte populaire en plein Paris puisque les maisons contiguës au Cimetière des Innocents voient leurs murs s’ébouler et des restes de cadavres débouler dans les caves.
Parallèlement, et on est là davantage en lien avec la grande Histoire, il lui est demandé d’enquêter sur la mort, suspecte, de M. de Chamberlin, ancien contrôleur de la Marine. Celui-ci détenait, au titre de son ancienne fonction, des documents confidentiels qui semblent avoir disparu et qui pourraient, semble-t-il ?, compromettre le Secrétaire d’Etat Sartine, au moment où la France, soutenant les insurgés en Amérique, est en guerre contre l’Angleterre. Et M. de Sartine est en opposition avec Necker, lui-même soutenu par la Reine, puisqu’il voudrait voir investir de fortes sommes dans l’amélioration de la Marine française pour mener la guerre, au grand déplaisir de Necker.
Outre ces aspects purement « politiques », l’enquête policière proprement dite, les affaires de cœur, pas forcément simples, du Marquis de Ranreuil à la Cour (Nicolas Le Floch) avec Aimée d’Arranet sont également traitées.
Jean-François Parot ne craint pas la complexité et il fait largement appel à l’intelligence et à la culture de ses lecteurs car, concernant l’aspect politique de la situation en 1780, il semble présupposer que beaucoup est déjà connu du lecteur !
C’est étonnant d’évoluer auprès de Louis XVI, de Marie-Antoinette, de Necker, de Sartine. Jean-François Parot devait réellement être un spécialiste de cette époque. C’est à la fois très fouillé, trépidant, tout en respectant, j’en suis persuadé, la réalité historique. Il convient bien sûr d’être un minimum motivé par l’Histoire pour apprécier pleinement ces épisodes Le Floch. Mais quel bonheur de lecture alors !

Tistou - - 68 ans - 3 mai 2019