Le vaillant petit tailleur
de Jacob Grimm, Wilhelm Grimm, Amélie Dufour (Dessin)

critiqué par Shelton, le 28 juillet 2012
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un petit conte pour l'été...
Nous avons été formés, dès notre plus jeune âge, aux contes qui ont pris une place considérable dans notre culture. C’est là, que se situe pour nous occidentaux le cœur de la tradition orale, de la transmission à travers les générations. D’ailleurs, les auteurs classiques de contes, Andersen, Perrault, les frères Grimm, Voltaire et tant d’autres, se sont inspirés de ce qui se racontait le soir à la veillée comme La Fontaine s’était réapproprié toutes les fables existantes de son vivant…

S’inspirer de ce qui se faisait avant soi, n’est pas du plagiat pour l’artiste à partir du moment où il s’approprie les histoires et qu’il nous en redonne une nouvelle, la sienne, sans pour autant renier l’originale qui était, elle-aussi, probablement, une version d’une plus ancienne encore… Il faut donc voir avec bonheur tous les auteurs qui reprennent ces contes dits classiques pour nous les faire vivre encore aujourd’hui… Je pense là à ceux qui nous en livrent des versions illustrées, ceux qui les traduisent dans un français plus contemporain, ceux qui les adaptent au théâtre ou en courts métrage, ceux qui osent les bandes dessinées, avec ou sans texte, enfin, ceux qui intègrent ces contes dans des œuvres plastiques de grande ampleur…

Tout cela est important car le conte est un discours à l’être humain universel et il peut avoir besoin d’adaptation, d’ajustements, pour atteindre chaque génération dans sa vie, dans son temps, dans son espace…

Voilà pourquoi je suis un adepte quasi inconditionnel des contes sous toutes leurs formes, même – surtout – quand ils s’inspirent ouvertement de contes plus anciens…

J’ai choisi aujourd’hui un petit album du Père Castor – le nom seul évoque déjà beaucoup dans notre mémoire collective – qui raconte, avec texte et dessin, l’histoire du petit tailleur des frères Grimm. Je me souviens quand j’étais petit d’une version enregistrée sur un disque – un trente-trois tours comme on disait à l’époque – et la phrase que j’avais retenue était simple et je la réutilisais souvent :
« Sept d’un coup ! »
On était entre le slogan, le fantasme, la réflexion… je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs, car cela ne correspondait pas à un élément factuel n’étant ni capable de marquer 7 buts, ni de faire 7 exercices de quoi que ce soit, ni d’avoir 7 copines ce qui à cette époque était bien le cadet de mes soucis…

Il y avait un peu d’esbroufe chez ce petit tailleur. Sept d’un coup, certes, mais 7 mouches ce qui n’était pas si terrible que cela pour moi qui voyait beaucoup d’insectes au quotidien… Finalement, ils tomberont tous dans son piège, pensez donc, sept d’un coup, il vaut mieux se méfier !

Le roi tiendra sa promesse et accordera sa fille au vaillant petit tailleur. Sa promesse, mais quelle promesse ? Vous ne pensiez pas que j’allais tout vous raconter, quand même… C’est vous qui devez lire cette histoire illustrée avec talent par Amélie Dufour pour ensuite la transmettre à vos enfants, vos petits-enfants, neveux, filleuls et autres enfants de votre environnement. C’est cela la transmission intergénérationnelle…