Les histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
de Gilles Bizouerne, Fabienne Morel, Julia Wauters (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 9 août 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Le petir chaperon en voit de toutes les couleurs
Un certain nombre d'ouvrages de littérature de jeunesse ont parodié à l'aube du XXIe siècle et au-delà le conte du Petit chaperon rouge en changeant éventuellement ses couleurs pour souvent délivrer un message bien loin de celui porté par le conte connu sous la version qu'en donne Charles Perrault. Il est bon qu'en parallèle l'on puisse connaître les récits qui à travers le monde utilisent un motif où un enfant très généralement de sexe féminin (qu'il voyage et se trouve dans une demeure inhabituelle ou qu'il reste dans sa maison) est dévoré par un animal. L'on découvre que dans certaines versions avant de passer dans le ventre du loup, l'enfant goûte à la chair de sa grand-mère que lui offre le loup, bref qu'elle accomplit un acte de cannibalisme qui pour Yvonne Verdier est le symbole du renouvellement des générations aptes à la reproduction. Ce sont ici onze versions au contenu très variable à partir de la même trame qui sont présentées. Pour la France on peut voir comment Charles Perrault a aseptisé son texte en le comparant aux formes traditionnelles en usage en Touraine et Velay. Le texte canadien propose cas singulier un petit garçon, il est issu du folklore occidental et non indien. Le monstrueux être qui tente de manger un, deux ou trois jeunes varie : lion (Afrique noire), léopard (Chine), tigre (Corée), ogre (Maroc et Touraine), ogresse ( Italie). L'illustration abondante porte bien les peurs des héros sans pour autant susciter des cauchemars chez les enfants. On aurait gagné à avoir un illustrateur propre à chaque conte car une certaine monotonie des dessins se dégage alors que les ambiances dégagées par les figures et décors ne portent pas assez les différences entre les contes.