Harjunpää et l'homme-oiseau de Matti Yrjänä Joensuu

Harjunpää et l'homme-oiseau de Matti Yrjänä Joensuu
( Harjunpää ja rakkauden nälkä)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tophiv, le 11 novembre 2002 (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 648ème position).
Visites : 4 375  (depuis Novembre 2007)

Un polar finlandais

Harjunpää (que je nommerais H pour la suite), inspecteur à la criminelle en Finlande, hérite d'une affaire de rôdeur qui s'introduit chez des femmes pour les caresser pendant leur sommeil. H a des soucis avec son vieux père, réapparu dans sa vie après de très longues années d'absences. Il découvre également qu'il a plus que de l'amitié pour sa coéquipière Onerva et pour couronner le tout, sa hiérarchie lui fait des difficultés ...
Joensuu est un finlandais, il a écrit toute une série de romans policiers avec cet inspecteur. A l'époque de l'écriture de ce livre, il était lui même inspecteur à la criminelle d'Helsinki.
Voilà pour l'histoire et l'auteur ! Le livre est un polar assez classique laissant le lecteur un peu sur sa faim. On oscille constamment entre plusieurs directions : la vie sentimentale de H avec sa femme Elisa et Onerva, ses retrouvailles tendues avec son père, ses heurts avec la hiérarchie, l’enquête sur Titi, le rôdeur, l’enquête parallèle sur une attaque de banque à laquelle participe Titi . Le problème réside dans le fait que ces directions sont justes esquissées, sans qu'aucune ne soit approfondie et du coup, on se retrouve avec un polar moyen, manquant d'originalité faute de choisir véritablement son sujet et son style (et c'est dommage car on sent que Joensuu en osant plus aurait pu réussir à écrire un polar vraiment spécial). Pour renforcer cette impression, l'auteur nous sert ici un peu de violence, ici un peu de sexe, ici un peu de suspense, sans jamais vraiment oser plus loin ...
On pense parfois à Mankell pour l'ambiance et les noms nordiques, pour l'inspecteur faillible et fatigué et on pense parfois à Ellroy pour sa violence et les problèmes psy de ses tueurs. A noter également une fin un peu déconcertante car très très ouverte : l’enquête sur le casse bancaire reste irrésolue, Titi disparait dans la nature, Onerva a été gravement blessée mais on ne sait ce qu'il va advenir d'elle et les procédures de la hiérarchie contre H sont en cours ... Bref, on s'attende presque à lire 'à suivre' au bas de la dernière page.
Bon, malgré tout cela, quelques bons passages rehaussent le tout.

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Cet oiseau là est moyennement convaincant

6 étoiles

Critique de Garlabane (Roquevaire, Inscrite le 3 janvier 2005, 50 ans) - 8 janvier 2005

L'homme oiseau ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Comme Tophiv, je suis restée sur ma faim, et parfois même, je me suis un peu ennuyée.

J'ai choisie ce polar, presque au hasard, parce que j'avais envie de dépaysement, et peut-être aussi parce que, depuis le succès d'Henning Mankell (et de son héros récurant, Kurt Wallander), les auteurs scandinaves ont le vent en poupe. Les éditeurs ont même ressortis de leurs tiroirs poussiéreux, les manuscrits du couple Maj Sjöwall / Per Wahlöö (la série des Martin Beck), puis nous ont dégoté les oeuvres de Gunnar Staalesen (père du détective privé, Varg Veum) ou encore d'Ake Edwardson. La plupart sont un peu décevants.
Reste éventuellement les "reines du polar scandinave" comme la Norvégienne Anne Holt et la Suédoise Liza Marklund, que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire (aussi je m'abstiendrai de commentaires).

On trouve chez l'inspecteur finlandais Harjunpää quelques points communs avec son homologue suédois Wallander : un état de mélancolie chronique, liée une sensibilité à fleur de peau, et des péripéties amoureuses plus ou moins contrariées.
Les deux séries dénoncent les dysfonctionnements de la société scandinave, malmenant notre vision un peu éculée d'un Grand Nord européen, immaculé et paradisiaque.

La lectrice que je suis a finit par éprouver un peu de pitié pour cet l'Homme-oiseau qui est une sorte de voleur d'intimité féminine. C'est qu'avant de devenir bourreau, il a d'abord été une victime. L'histoire personnel de ce voyeur un peu simplet ne nous ai dévoilée qu'au compte-gouttes, si bien qu'on finit, non pas à l'excuser, mais à comprendre comment il en est arrivé là.

Le souffle d'un tueur

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 15 juin 2004

L'homme-oiseau est doté d'une légèreté animale qu'il utilise pour se glisser, la nuit venue, sous vos draps. Se contentant d'effleurer les jambes sans jamais réveiller. Un souffle vous surprend ? Le voilà déjà transformé en table de chevet. Ne dormez pas, examinez chaque détail de la pièce. Car son baiser discret reviendra hanter votre sommeil.
L'homme-oiseau passe d'un fantasme féminin à un autre, d'un parfum à une odeur, d'un souffle à une respiration. Mais surprenez-le et il vous tue. Avec l'aide de Flamme, un long couteau effilé qui ne le quitte pas. Avant de retourner vers l'appartement de la Boucanée, morte oubliée par la société dont il se veut le compagnon.
A la recherche de ce tueur des sens, l'inspecteur Harjunpää, flic humaniste et sensible.
Un magnifique roman finnois, digne des eaux troubles du Grand Nord.

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