Les meilleurs ennemis. Une histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient. Première partie 1783/1953
de Jean-Pierre Filiu (Scénario), David B. (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 10 août 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
De l'eau dans le pétrole dans les rapports entre les USA et le monde arabe
Le premier récit met ponctuellement des phrases de George W. Bush et Donald Rumsfield, lors de l’invasion de l’Irak en 2003, dans la bouche de Gilgamesh et Enkidou dans la légende assyrienne qui conduit ces deux derniers à tuer le démon Humbata (ou Humbaba). Le scénariste veut-il dire que la confiance en la Providence et la certitude de pouvoir atteindre ses objectifs sans que des effets secondaires, des oppositions ou des contradictions ne modifient les données de la situation, sont intemporelles ? Le second chapitre est destiné à prouver qu’en matière de relations avec la piraterie barbaresque en Méditerranée surent se placer de la fin du XVIIIe au premier tiers du XIXe siècle dans une cascade de situations inextricables tout en utilisant malicieusement des rivalités au sein de la régence de Tripoli. La troisième partie montre comment pour l’Arabie les relations entre le régime saoudien et les USA sont anciennes et complices. Ici comme dans leurs relations avec l’Iran (le coup d'état fomenté en Perse est exposé en un chapitre), les Américains reprennent après 1945 aux Britanniques une certaine influence. Le scénariste a une bonne expérience de vulgarisation de diverses données du monde arabe, cette BD en noir et blanc au graphisme sobre arrive à proposer un discours personnel précis et cohérent sur le sujet qui éclaire tout néophyte sur la question.