La machine à fantasmes : relire l'histoire de la Révolution française
de Jean-Clément Martin

critiqué par JulesRomans, le 11 août 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Pour en finir (ou ne jamais commencer) avec la thèse du prétendu génocide vendéen
L'auteur universitaire retraité a consacré sa carrière aux questions de la place de la Contre-Révolution dans les pays de l'Ouest de la France peu avant et peu après 1800. Il s'agit essentiellement ici de s'attacher à montrer comment naissent et évoluent des représentations (évoquant des personnages ou évènements de la période 1789-1815) chargées idéologiquement (de quelque bord qu'elles viennent). Ces représentations évoquées ne sont pas seulement textuelles et la représentation iconographique prend une large place. Des photographies en couleurs reproduisent des tableaux, un vitrail et une statue évoqués dans les articles. Sont abordés à titre d'exemple les massacres de Machecoul perpétrés par les contre-révolutionnaires, Bara, Charlotte de Corday, Valmy ... Il s'agit aussi de démonter les racines de l'écriture de la violence révolutionnaire, de s'interroger sur des situations commerciales ou la présence de femmes dans les combats. Le livre sert à démonter (sans jamais tenir un plaidoyer) que parler d'un génocide vendéen est un anachronisme. Il rappelle malicieusement à la note 14 que le député UMP (d'ailleurs des Alpes maritimes, de père roumain et ancien professeur d'histoire dans l'enseignement privé comme l'auteur a la bonté de ne pas préciser) qui a réclamé la reconnaissance du génocide vendéen s'est élevé contre un film évoquant les massacres de Sétif. L'auteur a parfois remanié des textes qu'il avait déjà donnés à des revues régionales ou des colloques tenus localement.