Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa
(Ima, ai ni yukimasu)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

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Six semaines de sursis
Takumi élève seul son petit Yûji de 6 ans depuis la mort de son épouse Mio, un an auparavant.
La vie n'est pas simple pour cet homme avec « une anomalie dans la tête » qui l'empêche de voyager, d'aller au cinéma et surtout de comprendre certaines règles de savoir-vivre.
Mais à quelques heures de sa mort, sa femme lui avait promis de revenir pour voir comment « ses deux hommes » se débrouillaient.
Un jour de pluie, ils la retrouvent devant l'usine en ruines où ils ont l'habitude de se promener;
C'est bien Mio, mais elle a perdu la mémoire.
Alors tout doucement, Takumi va lui raconter leur histoire, leurs premières rencontres, leurs premiers échanges, tout ce qui a construit leur couple.
Et tout doucement, reconstruire une nouvelle et brève histoire d'amour.
« Nous espérions tout apprendre l'un de l'autre. Comme nous étions tous les deux sérieux, nous avions le sentiment que c'était en apprenant à connaître l'autre que l'on arrivait à l'amour. On ne peut se tenir la main sans rien savoir de l'autre. Comment tenir une fille dans ses bras quand on ne connaît pas le nom de ses parents?...
Il est important de faire connaissance. Ce désir de l'autre revient à vouloir lui montrer sa vraie nature. C'est peut-être une façon unique de voir les choses, mais nous avons appris ce chemin qui nous rapprochait lentement. D'où l'importance de la conversation. »
C'est donc une jolie et tendre romance qui a été lue par 3 millions de japonais, inspiré « un film et une série encensés par la critique » écrite avec beaucoup de sensibilité mais on ne peut éviter un certain décalage dans l'écriture; erreurs de traduction ou anomalies de langage – Takumi est un père célibataire, alors qu'il est veuf; l'expression « pour sûr » anachronique dans le contexte...-.
J'ai aussi été désagréablement surprise par le laconisme des dialogues:
« -Ah bon?
-Oui... Non,
-Vraiment?
-Tu ne crois pas? »
Je trouve inévitable la corrélation avec l'un des premiers titres de Marc Lévy « Et si c'était vrai? ». (lecture aoûtienne plaisante à l'époque). On retrouve une belle histoire d'amour, la mort, le retour à la vie mais pas de doute, les styles sont bien différents.
Un roman agréable mais sans grande originalité dans le même « esprit »!
Les éditions
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Je reviendrai avec la pluie [Texte imprimé] Takuji Ichikawa traduit du japonais par Mathilde Bouhon
de Ichikawa, Takuji Tamae-Bouhon, Mathilde (Traducteur)
Flammarion
ISBN : 9782081252172 ; 19,50 € ; 15/02/2012 ; 320 p. ; Broché -
Je reviendrai avec la pluie [Texte imprimé], roman Takuji Ichikawa traduit du japonais par Mathilde Bouhon
de Ichikawa, Takuji Tamae-Bouhon, Mathilde (Traducteur)
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290070826 ; 7,10 € ; 08/01/2014 ; 318 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Agréablement surprise !

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 15 octobre 2015
Quand les désirs deviennent réalité

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 23 septembre 2015
Le récit prosaïque de la quotidienneté forme un léger décalage avec la situation vécue, entre-deux reconnu par les personnages qui veulent que ce qu'ils souhaitent soit réel.
Le narrateur est un homme, doté de phobies multiples, employé dans une petite société, qui élève seul depuis un an son fils de 6 ans car sa femme est morte. Un jour qu'ils se promènent ils la voient accroupie sous la pluie. Elle avait dit qu'elle reviendrait avant l'été pour voir comment il s'occupait de leur fils.
IF-0915-4382
Yûji, mon petit prince anglais aux cheveux couleur de Darjeeling !

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 10 août 2015
Vendu à 3 millions d'exemplaires au Japon, "Je reviendrai avec la pluie" ("Ima Ainiyukimasu"-2003) a été adapté au cinéma et est devenu un manga à succès.
Le roman a été traduit par Mathilde Bouhon en 2012 (Flammarion).
Depuis la mort de sa femme Mio, Takumi vit seul avec son jeune fils. Il tente de faire face mais sa santé fragile et son agoraphobie ne facilitent pas les choses.
Pourtant, il doit tenir. Pour son fils mais surtout pour honorer la promesse faite par sa défunte épouse: "Je reviendrai avec la saisons des pluies".
Et un jour -en effet- alors qu'ils se promènent dans la forêt, Mio réapparaît. Mais elle a tout oublié du passé.
Commencent alors deux récits. Celui de la vie en compagnie de la nouvelle Mio où tout est à revivre entre curiosité et appréhension, entre séduction et regret. Et celui de leur amour débuté à 15 ans.
L'histoire d'un amour absolu, transcendé par l'absence de l'autre. Les souvenirs pour réchauffer le coeur et continuer à vivre.
Une oeuvre légère, poétique, sensible.
On retrouve les "recettes" qui ont fait le succès de "Le Petit Prince" (St Exupéry) ou " Le monde de Sophie" (Jostein Gaarder), agrémenté d'un zeste de poésie japonaise...
J'avoue m'être passablement ennuyé à la lecture de ce roman. Certes, le style est agréable mais l'histoire maintes fois visitée devient rapidement lassante.
Le mari inadapté, un jeune gamin mignon et sage à croquer (...), un vieillard mystérieux accompagné de son chien attendrissant.
ça suinte le miel de tous les côtés !
Un peu trop "fleur bleue" pour moi.
Archevie

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 26 juillet 2015
Dans mon cas, le charme a opéré en raison de la voix franche du narrateur. Ce n’est pas une histoire d’amour embellie pour faire rêver les romantiques. La représentation de ce triangle familial est teintée de bons sentiments mais aussi de maladresses. Sympathique et mignon.
Distorsion du temps

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 24 juillet 2015
« « Je reviendrai avec la pluie » est un livre autobiographique. Nombre d’écrivains semblent vouloir renier la part autobiographique de leurs fictions, mais je ne suis pas de cet avis. J’espère simplement raconter les choses avec adresse.
…/…
Ma relation à ma mère et ma relation à ma femme forment la clef de voûte de ce livre. Ma mère a risqué sa vie pour permettre à un fils de faire son entrée dans ce monde. Au final, cette naissance a altéré sa santé, bouleversant sa vie par la suite. Comment ce fils – moi – peut-il vivre avec ? Et que dire de mon épouse, qui a pris la décision de partager la vie d’un homme comme moi, un homme aux si nombreux défauts ? A partir de là, j’ai écrit ce livre de façon pour ainsi dire automatique. »
La trame est plutôt étrange tant Takuji Ichikawa tord la temporalité pour une vraie – fausse histoire de fantôme (ou une fausse – vraie ?). J’ai eu dans le final du mal à retomber dans les traces de l’auteur mais je me suis contenté de savourer la poésie, l’humilité des propos.
Tak – Kun est un Japonais fragile, frêle physiquement mais surtout fragile psychologiquement (et Takuji Ichikawa revendique apparemment cet état de fait). Il est jeune veuf, avec Yûji, son fils de six ans depuis la mort de Mio, sa jeune femme. Il ne supporte pas la claustrophobie, ne peut voyager dans les transports en commun, il vit un peu en marge pour tout dire. Quand Mio, sa femme, fut sur le point de mourir, elle lui avait promis de revenir avec la pluie (il y a une saison des pluies au Japon). Et un beau matin, s’en promenant avec Yûji, sous la pluie … Tak-Kun la découvre. Elle est là. Comme avant. Identique sauf qu’elle n’a pas de souvenirs et ignore qui elle est.
Mais la saison des pluies n’a qu’un temps et il parait acquis que Moi s’en retournera une fois cette saison terminée. C’est tout ceci que Takuji Ichikawa gère dans un roman déroutant.
L’écriture n’est pas flamboyante – la traduction peut-être plutôt ? – n’empêche, ça reste une lecture intrigante qu’il m’a fallu terminer rapidement en ce qui me concerne.
Vraiment !

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 19 avril 2015
Et, comme elle l’avait annoncé, l’épouse décédée renaît de ses cendres en apparaissant brusquement devant son mari et son enfant, elle est totalement amnésique, ils décident alors, pour ne pas l’effrayer, de ne pas lui rappeler ses souffrances et son décès. Il lui raconte la vie qu’ils ont eue ensemble depuis qu’elle l’a rencontré, comment ils se sont séduits mutuellement et comment ils se sont aimés, au point de se marier et de procréer ensemble. Un exercice de mémoire qui les conduit vers un nouvel amour puisqu’ils réempruntent les chemins qu’ils avaient parcourus huit ans plus tôt. Mais la saison des pluies s’achève et la belle histoire tend à sa fin et au dénouement un peu alambiqué qui clôt le récit.
Si le sujet de ce roman est attractif et même affriolant pour le lecteur, l’écriture en est beaucoup moins brillante, sans pouvoir définir ce qui appartient à l’auteur et au traducteur, il faut bien reconnaître que l’écriture de la version française est assez mièvre, pauvre, rudimentaire, simpliste, construite sur des dialogues indigents, élémentaires. Le sujet lui-même, aussi alléchant soit-il, ne me semble pas très bien traité, le récit laisse le lecteur sur sa faim, il ne se passe rien qu’on ne puisse prévoir quasiment depuis le début du livre. Des lignes de textes sans intérêt pour gâcher une histoire qui aurait dû être intrigante, palpitante, sensuelle, surprenante…
Je suis sorti frustré de cette lecture car l’auteur semblait vouloir proposer une exploration de la zone indéfinie que le temps mesure mal, entre l’amour et la raison, le hasard et le destin et finalement la vie et la mort. J’aurais aimé qu’il me montre plus clairement les chemins qu’il a empruntés pour quitter notre monde et aller vers un autre que nous, pauvres lecteurs, n’avons pas la chance de connaître.
Ce texte reste cependant une belle histoire d’amour à répétition
poco poco

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 17 mars 2015
C'est la promesse que fait Mio à son mari, Takumi, avant de mourir.
Un an plus tard, Takumi, avec sa santé fragile et sa tendance à oublier ce qu'il ne devrait pas, tente tant bien que mal d'assurer son quotidien, et celui de son fils, Yuji. Pour lui, il écrit un livre sur Mio, qui vit à présent sur la planète Archive, "Arche-vie" comme le dit Yuji, là où vont les défunts tant qu'il reste quelqu'un pour se souvenir d'eux.
Le premier jour de la saison des pluies, Mio réapparaît, presque sous leurs yeux. Elle parait jeune, et est surtout amnésique. Yuji et Takumi ont 6 semaines pour refaire connaissance avec Mio, dire et faire ce qui n'avait pu être dit ou fait. Ensuite, la saison des pluies prendra fin.
Je suis assez mitigée sur cette lecture de "Je reviendrai avec la pluie". Peut-être est-ce parce que je ne suis pas familière de la littérature "asiatique" au sens large. J'ai trouvé ce livre joli et léger, poétique, avec une petite pointe de fantastique ou de merveilleux, comme on peut en rencontrer dans "Mon voisin Totoro", de Miyazaki par exemple, qui intervient dans le réel sans perte ni fracas.
T. Ichikawa prend le parti de mettre en scène des personnages ordinaires, des gens plutôt sérieux, et démontre que le bonheur est à portée de tous. Il fait l'apologie du bonheur domestique, le bien-être de se retrouver chez soi, à sa place, le plaisir de ces petites choses du quotidien, comme la traversée du parc tous les soirs, pour échanger avec Nombre et son chien, personnages atypiques qui mettent un peu de fantaisie dans le livre. J'ai apprécié également cette vision de l'amour qui épanouit les êtres "normaux", et qui s'épanouit dans le soin que l'on prend de l'autre, dans l'intérêt qu'on lui porte, un peu comme dans la chanson de Ferré, ces "mots des pauvres gens : ne rentre pas trop tard, surtout ne prend pas froid". Il leur offre une seconde chance, courte peut-être, mais ô combien précieuse et unique, de s'apprivoiser, de retomber amoureux, une nouvelle fois.
Le corollaire de ce parti pris est que le livre reste centré sur le quotidien, le plat que l'on mange le soir, ou les chemises à laver, et donne des dialogues plutôt platouilles. J'ai trouvé également dommage la "révélation rationnelle", l'explication de cette situation surnaturelle. J'aurais au final préféré laisser planer le doute et le mystère sur cette histoire.
Je reviendrai avec la pluie est un joli conte agréable à lire et à suivre, un peu poétique, un peu merveilleux, qui flirte avec le sentimentalisme sans jamais y tomber complètement non plus, et qui, à mon humble avis, manque un peu de consistance et de souffle. A découvrir quand même !
Je suis sûr qu'il arrive que les gens s'éprennent à plusieurs reprises du même partenaire. Et que, ce faisant, ils retournent à l'adolescent boutonneux au cœur sensible qu'ils ont été.
L'hypocondrie, autrement dit le fait de s'inquiéter pour rien de l'odeur de son propre derrière, est pareille à un chien qui court en rond au même endroit. A la moindre provocation, les visions cauchemardesques commencent à passer en boucle.
éternel retour

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 5 octobre 2013
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