Barbe bleue de Amélie Nothomb

Barbe bleue de Amélie Nothomb

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 26 août 2012 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 20 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 440ème position).
Visites : 12 250 

Très olé-olé !

Une jeune fille belge a trouvé en coloc un appartement splendide à Paris (station de métro La Tour Maubourg-Invalides) pour 500 euros. Le proprio est un Espagnol très aristo - pour le moins-. S’ensuit une relation qui oscille entre amour et haine (pour simplifier).
Une histoire une fois de plus très-très loufoque (avec Amélie, tu m’étonnes !). La demoiselle se la pète un peu (si peu !) quant à Don Elemirio, on dirait, sous bien des aspects, le portrait tout craché de Salvador Dali.
Un huis clos parfaitement théâtral (je sens déjà pointer l’adaptation du livre sur les planches, pour notre plus grand plaisir). La Belgique est plusieurs fois évoquée : mentions, par exemple, des oiseaux sans tête, Khnopff, Walibi, athénée, …

Les mots-clés sont : Belgique-photographe-champagne-Dieu-couleurs-or-amour.

Amélie est superlative et opposite.

Bien agréable et facile à lire, pas mal d’humour, de clins d’yeux et très olé-olé !

Extraits :

- Le Christ(…) c’est Don Quichotte, en mieux.(…) prenez chaque caractéristique de Quichotte et multipliez par quinze, vous obtenez le Christ.

- Mon ambition était de devenir un œuf.
« - C’est là que vous avez été rattrapé par votre obsession des femmes. »
« - Obsession, le terme est exagéré. Disons qu’un œuf a besoin d’être couvé. »

- Qui vous a dit qu’une photo a besoin d’être vue ?

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Variation autour d'un mythe !

8 étoiles

Critique de Alloa (, Inscrit le 11 octobre 2020, 29 ans) - 13 octobre 2020

Je pense que j’attendais de « Barbe Bleue » un certain divertissement, voire une agréable surprise car l’auteure possède un vrai talent lorsqu’elle ne cède pas à la facilité. Mais, après un début intrigant et que j’ai trouvé intéressant, j’ai commencé à sombrer dans une somnolence de plus en plus profonde et seule l’accélération finale du récit est parvenue à réveiller mon intérêt. Les échanges entre Saturnine ( la jeune Belge) et le propriétaire du logement (un noble espagnol) ressemblent à du théâtre sur différents thèmes et tournent assez vite à vide. On y retrouve plusieurs thèmes chers à Nothomb, dont le goût du champagne, la belgitude, une légèreté empreinte d’érudition et des aphorismes d’un bel effet. Bref, une culture non masquée dont elle tartine ses répliques, mais qui ne gènent pas vraiment. Il y a heureusement la fin du récit qui surprend et qui fait oublier les longueurs précédentes. S’il ne s’agit pas d’un mauvais Nothomb, il n’est pas non plus question de son meilleur livre.

Presque du théâtre !

9 étoiles

Critique de Annelete56 (, Inscrite le 11 octobre 2020, 35 ans) - 13 octobre 2020

Le roman pourrait être une pièce de théâtre. Il repose sur une série de dialogues entre les deux colocataires. Une double tension assez classique se créée. Elmirio déploie ses nombreuses qualités pour tenter de séduire Saturnine. Cette dernière profite de l'hospitalité qui lui est offerte tout en tentant de garder la tête froide et la lucidité nécessaire pour découvrir si les rumeurs sont fondées et éviter de subir le sort de ses prédécesseurs. Saturnine sert de pinceau à l’auteur. A travers ses questions, elle dessine Elmirio. Le livre est construit autour du portrait de cet étrange personnage, esquissé en quelque phrases au début et affiné au fil des chapitres. Le conte de Barbe bleue sert de modèle à ce dialogue à bâton rompu et devient une parabole sur le rapport entre les sexes, le jeu de la séduction, le mariage, le droit au refus et la religion. Des références littéraires et historiques émaillent les propos des protagonistes.

quel feu d'artifice !

9 étoiles

Critique de Mine2 (, Inscrite le 11 octobre 2013, 64 ans) - 30 septembre 2016

jamais je ne me suis ennuyée avec un livre d'Amélie , quel esprit !

J'ai lu Riquet à la houppe aussitôt après j'ai lu Barbe bleue. j'ai beaucoup aimé , un peu moins que le premier , mais où va-t-elle chercher tout ça ? jamais de clichés . Les romans contemporains me tombent presque tous des mains , sauf Amélie Nothomb, je ne décroche pas jusqu'à la fin qui est souvent incroyable
j'ai l'impression qu'elle écrit une dissertation avec comme sujet " interprétez de façon moderne un conte de Perrault " excellente Amélie , je vous mets 20/20

Court et bon

7 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 14 août 2014

Comme pour Ndeprez, ce roman m’a aussi fait penser à l’Hygiène de l’assassin, voire aussi aux Catilinaires, et pour être honnête, s’il y a un classement des ouvrages de l’auteur, je le mettrais sans doute dans la colonne de gauche ; elle en a écrit de bien pires.

C’est comme d’habitude avec la romancière belge d’un très bon niveau littéraire et le côté absurde de ce récit est une petite réussite. Bien sûr c’est aussi avec elle toujours un peu le même schéma et les mêmes recettes, mais les habitués ne devraient pas être déçus.

Il s’agit aussi d’un roman dans lequel Amélie Nothomb ne se raconte pas, et donc moins à mon goût, mais cet ouvrage annonce peut-être enfin un grand livre, du moins je le souhaite sincèrement.

Perrault vs. Nothomb

8 étoiles

Critique de ChloéChatrian (, Inscrite le 17 mai 2013, 27 ans) - 3 mars 2014

Que dire ?
Amélie écrit de mieux en mieux. La réflexion n'est plus à portée de main, elle est bien au delà.

À tout ceux qui n'ont pas apprécié le barbe bleue de Perrault

Amélie, il faut le dire, se fait avocate du diable, et nous montre la face cachée de la lune.

Le manichéisme est enfin abandonné dans cette réécriture du conte. Barbe bleue n'est pas seulement un criminel. Il est aussi un homme, et pas des moindres.

À vos lampes de chevet !

Pénible

2 étoiles

Critique de Pierre Ier de Serbie (, Inscrit le 9 janvier 2014, 50 ans) - 9 janvier 2014

Il y a les Nothombophiles comme il existe des colombophiles.

D'autres préfèrent le Nothombashing, trop populaire pour être honnête cette écrivain belge au look gothique qui ressent le besoin de faire de la comm' avec son visage de vampire.

Ce roman revisite le conte de Barbe bleue... Les héroïnes ont des prénoms rares... Saturnine... Les ogres sont des aristos... On s'ennuie... La conclusion tombe comme un couperet.

A force de pondre son roman annuel, Nothomb ne semble n'avoir plus rien à dire... D'ailleurs, ses romans sont écrits de plus en plus gros.

Une suggestion, l'année prochaine, un roman avec que des pages blanches..

Un Nothomb minimaliste.

Echec !

3 étoiles

Critique de Marsup (, Inscrit le 22 octobre 2009, 48 ans) - 26 août 2013

Une relecture du conte de Barbe Bleue à la sauce contemporaine qui manque de saveur, malgré quelques dialogues croustillants. Le style est là mais l'inspiration absente. Entre redites et manque de rebondissements auxquels s'ajoute une fin complètement ratée, c'est encore une déception !

Son dernier très très bon livre reste Ni d'Eve, ni d'Adam... hélas

Une barbe redondante...

6 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 1 janvier 2013

"Ma très chère Amélie, il fut un temps où j'achetais tous vos livres dès leur sortie et les dévorais en une journée , au vue de leur taille ce n’était pas trop difficile.
Puis depuis quelques années , la passion s'est atténuée et j'ai fini par attendre la version poche ou le prêt d'un de mes amis généreux, trouvant les histoires moins dignes d’intérêt.
Cette année, j'ai emprunté Barbe Bleue !"


Les gens qui m'ont précédé sur ce post ont bien résumé l'intrigue , le style Nothomb est toujours intact, Amélie n'est jamais aussi forte que dans le dialogue et le face à face.. Et pourtant cette histoire me fait trop penser à son premier roman "hygiène de l'assassin".

L'année prochaine je retournerai à la bibliothèque municipale pour emprunter "le dernier nothomb"

La colocation amoureuse

7 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 13 décembre 2012

On finit par la connaître, Amélie, et et pourtant elle continue à surprendre. Ce court récit en forme de conte (bien sûr on pense à Barbe bleue de Perrault) se lit d'une traite ; on n'en retient pas forcément grand'chose mais on passe un bon moment, surtout en "dégustant" les discussions "ping-pong" entre l'héroïne et son hôte.

Allez, ce n'est pas le roman de l'année, mais ne boudons pas notre plaisir !

"La barbe bleue, mon canard, qu'est-ce qu'il y a dans ton placard? Ca sent bizarre..." (Thomas Fersen)

6 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 2 novembre 2012

Revisitant le conte éponyme à sa sauce stylistique, Amélie Nothomb persiste et signe dans l’humour loufoque. Certes, sœur Anne a perdu son rôle, nul moyen donc de voir l’herbe verdoyer ni le soleil poudroyer. Pourtant, les couleurs ont bien leur place dans ce récit où l’esthétique est notamment portée à son comble dans la perfection… de l’œuf.

Saturnine cherche désespérément un nouveau logement dans les rues de Paris car elle ne supporte plus la promiscuité avec son amie banlieusarde employée chez Mickey. Elle se retrouve donc, répondant à une improbable annonce, colocataire de don Elemirio Nibal y Milcar, dans un appartement de luxe, et ce, pour la modique somme de 500€.

Il y a anguille sous roche diront certains. En effet, la rumeur court que Saturnine n’est rien moins que la neuvième colocataire de l’aristocrate reclus, les précédentes ayant mystérieusement disparu. Mais goûtant vite aux joies du luxe et ne voulant plus y renoncer, Saturnine fait fi de toutes ces histoires ainsi que de l’interdiction formelle de pénétrer la « chambre noire ». Assassin ou pas, son hôte ne l’effraie nullement et elle compte bien tirer parti de la situation…

Comme toujours, Amélie Nothomb propose un roman sans lourdeur mais non dépourvu d’aphorismes (de qualités inégales, il faut le reconnaître). On retrouve la bonne vieille recette de l’opposition dominant-dominé avec une fluctuation des rôles et des positions de force.

Des personnages qui s’imposent sans toujours en imposer et une « incroyable légèreté de l’être » malgré tout. Oscillant entre réalisme et surréalisme, saupoudrant le tout de références à notre petit et typique pays, ce livre a bon goût mais s’ajoute à la longue bibliographie d’une auteur prolifique qui sait, avant-tout, très bien parler de ce qu’elle écrit.

Étonnamment, on lui reprocherait presque, à ce roman, d’être, une fois de plus, trop digeste.

Une bonne idée...

4 étoiles

Critique de Cecezi (Bourg-en-Bresse, Inscrit le 3 mars 2010, 44 ans) - 13 octobre 2012

J'ai trouvé l'idée de cette réécriture du conte de Barbe Bleue intéressante. En interview, Amélie Nothomb avait discuté du thème du secret violé, selon un point de vue que j'ai trouvé pertinent : comment admettre que dans une relation amoureuse plaisante les femmes de Barbe Bleue ne peuvent s'empêcher de trahir le secret de leur hôte ? Finalement, la perspective du conte était inversée, et Barbe Bleue devenait le trop exigeant, dans la mesure où c'est être trop exigeant de demander à quelqu'un de respecter son secret.
Bref, c'est avec certaines attendes que j'ai commencé ce nouvel opus. Mais j'ai été assez déçu. Tout d'abord, j'ai retrouvé le principe de ces interminables dialogues un peu creux qui sont la marque de certains romans de l'auteur. En outre, la fin malheureusement en presque "happy end", je l'aurais aimée plus subversive.
Je ne recommanderai pas ce roman ; il y a à mon sens tellement plus intéressant !

L'or du champagne

6 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 10 octobre 2012

Saturnine est tombée sur une affaire en or : un logement à 500 euros par mois en plein Paris. Pour cela, il faudra vivre en colocation avec le redouté Don Elemirio Nibal y Amilcar ! En effet, nul ne sait ce qu'il est advenu des huit précédentes femmes qui l'ont approché. Il se susurre qu'il les aurait tuées. Saturnine ne craint personne et veut profiter de l'aubaine.

Ce huis-clos rappelle d'autres romans d'Amélie Nothomb dans lesquels une jeune femme se retrouve face à un être considéré tel un monstre, ce qui donne lieu à des dialogues dynamiques et insolents comme l'auteure les aime. On peut penser à "Hygiène de l'assassin" ou à "Mercure".

La première moitié du roman m'a quelque peu ennuyé. J'apprécie la prose de l'écrivaine, mais la trouve sans surprise ici :
" - Honneur à mon pays.
- Ne dit-on pas le "plat pays" ? N'y a-t-il pas une platitude belge ?
- C'est vous qui dites des platitudes."
La chute est un peu facile.

La seconde moitié est plus captivante avec cette chambre noire à laquelle Saturnine n'a pas accès. La réécriture du conte de "Barbe bleue" est intéressante et prend véritablement son sens dans cette partie.

Un roman sympathique, original que je crains malheureusement d'oublier rapidement. Il n'en demeure pas moins qu'Amélie Nothomb reste une grande dame de la littérature à l'écriture plaisante. Suis nostalgique de l'époque des "Catilinaires" ...

Pas si mal

8 étoiles

Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 79 ans) - 21 septembre 2012

Je n'avais encore jamais lu du Nothomb.
J'adore le conte de Barbe Bleue, parce qu'il se fonde sur la métaphore du jardin secret que chacun doit préserver, même et peut-être surtout dans un couple. On me rétorquera que le jardin secret de Barbe Bleue est horrible, mais chacun n'a-t-il pas au moins une horreur à se reprocher ?
Ici, la métaphore du jardin secret, c'est la photographie. Qui n'a pas souffert de devoir endurer ces séances de projections de diapos ou de visionnage d'albums de photos de famille : "vous savez que le mauvais moment, en société, c'est quand on sort l'album de famille", dit Barbe Bleue à Saturnine. Et il ajoute un peu plus loin : "Voir les photos d'autrui est toujours une punition".
Certes ça se lit en une heure et demi, comme la plupart des romans de Simenon, donc d'affilée, comme on voit un film au cinéma. Mais au moins on n'a pas le temps de s'ennuyer, et même on y prend du plaisir, retrouvant ici "le pouvoir des fables" (Fables, livre VIII, 4) de La Fontaine :
"Si Peau d'âne m'était conté,
J'y prendrais un plaisir extrême"
Ne boudons pas notre plaisir.


Envoûtante Amélie

10 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 14 septembre 2012

Amélie Nothomb nous livrerait-elle un conte de fée ? Pas spécialement, plutôt un personnage inquiétant qui frappe l’imaginaire de tout adulte qui se souvient des classiques de son enfance.
Qui ne connaît Amélie Nothomb ? Ses romans ont souvent été couronné mais elle n’a jamais obtenu le sacre du Goncourt ni du Renaudot. Et pourtant ! Elle le mériterait… Son dernier, Barbe bleue, surprend, enthousiasme ses lecteurs même les plus fidèles : il est inédit dans son contenu : une nouvelle couleur jaune or dans sa palette diversifiée.
Saturnine est attirée par une petite annonce : colocation pour 500 €/mois à Paris ! Une aubaine ! Elle obtient le poste mais le colocataire est pour le moins intrigant, un noble espagnol qui répond au nom à rallonge, don Elemirio Nibal y Amilcar. On est répand la rumeur que déjà 8 femmes se sont succédées comme colocataire et qu’elles ont toutes mystérieusement disparue ! En sera-t-il de même pour la neuvième, Saturnine ? Comme dans Barbe bleue, toutes ces femmes étaient amoureuses du maître de céans !
Amélie n’a pas son pareil pour dénicher des noms peu courants voire imaginaires.
Mélaine : le factotum de don Elemerio. J’y vois le masculin de « Mélanie », un beau prénom de bonne-à-tout-faire. Mélaine provient peut-être du grec Melas (noir)… ce qui va bien avec le personnage de son maître, ou alors du breton Melen qui signifie jaune, ce qui sied dans l’intrigue du roman.
Saturnine Puissant : la narratrice. Saturine, féminin de Saturnin. Quand on joint prénom et nom : Saturn in-puissant, il y a un clin d’œil !
don Elemirio Nibal y Amilcar : nom d’un grand d’Espagne : analogie avec Hannibal ? le Carthaginois issu d’Espagne mais aussi Hannibal Lecter, le tueur en série apparaissant, entre autres, dans Le silence des agneaux. Hamilcar, père d’Hannibal, chef carthaginois qui fit trembler la Rome antique.
Ce roman Barbe bleue pourrait s’apparenter à une pièce de théâtre ; les situations et les dialogues s’y prêtent. Cela reste néanmoins une lecture des plus agréables. L’histoire surréaliste présentée permet à tout un chacun de s’évader pour quelques instants, trop brefs peut-être… Certains pourraient rester sur leur faim ; il ne reste plus qu’à jeuner jusqu’à l’an prochain pour accueillir le nouveau roman de notre Amélie nationale.

Moyen

4 étoiles

Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 8 septembre 2012

Dès le début, le lecteur est plongé dans l'univers de ce huis-clos. Il y a du suspense... on veut savoir vite la suite... et puis le final est bien décevant ! L'excitation redescend aussi vite qu'elle est montée !
D'une écriture agréable et gaie, le livre se lit très rapidement.
J'aime beaucoup le coup de plume de Nothomb, mais suis assez déçue par "Barbe Bleue".

Des consignes à respecter

7 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 4 septembre 2012

Une jeune locataire, moyennant à prix modique une chambre dans un quartier huppé, reçoit une consigne aussi cocasse qu'angoissante de la part du propriétaire, celle de ne jamais pénétrer dans la chambre noire, celle où il développe ses photographies. Elle paraît aisément respectable, à portée.

La réputation sulfureuse, voire macabre, du propriétaire, liée à la disparition inexpliquée des huit femmes qui l'ont précédée, n'effraie pas la jeune enseignante en histoire de l'art, qui se prend au jeu de vouloir inverser les rapports de domination.

Le glauque le sens de la répartie et le changement brusque de postures sont des ingrédients classiques des romans de l'auteure, ici classiquement retrouvés, ce qui rassure en partie la lectrice et le lecteur.
Et, à connaître l'écrivaine, justement, si on surpasse la possible angoisse liée à la nature de l'intrigue, on en voit les ficelles, l'intrigue se laissant presque deviner.

Globalement, ce roman, court, ne manque pas de sel, ni recours à une certaine facilité, ni à certains automatismes d'écriture. Mais cela a quelque chose de rassurant, de retrouver, périodiquement, l'atmosphère aigre-douce, un tantinet sulfurée de ces romans. Ca n'est pas archi-original, mais cela se laisse lire aisément.

Barbe Bleue

9 étoiles

Critique de Sarazohra (, Inscrite le 3 mars 2012, 36 ans) - 2 septembre 2012

Saturine cherche un appartement. Puisque les loyers parisiens sont extrêmement chers elle se laisse attirer par une annonce en particulier.
Elle loge chez le barbe bleue des temps modernes. Celui-ci est en réalité un homme plus qu'appréciable tombant rapidement sous le charme de notre héroïne.

Les principales scènes se déroulent lors d'un repas entre les deux protagonistes où on apprend à les connaitre.
La fin est tout à fait inimaginable.

Et la dernière phrase nous fait réaliser que nous ne somme pas très loin du conte où l'univers est fantastique.

La colocataire est la femme idéale

8 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 30 août 2012

Saturnine cherche à louer un appartement, la recherche est difficile car le budget est limité.
Elle répond à une annonce miraculeuse.
Elle n'est pas la seule candidate au rendez-vous, mais c'est elle qui obtient la place de colocataire.
Elle ne sait pas ce qui l'attend.
Tout au long du livre, s'ensuit un échange-ping-pong verbal- entre le propriétaire et la jeune femme.
Il s'agit du conte de Perrault revu à la sauce Nothomb.
Sans pouvoir en dire plus sans risquer de trop dévoiler, certains thèmes reviennent le champagne, la richesse, le luxe, l'amour...
Un livre qui se dévore mais dont la dernière phrase laisse pantois.

La barbe !

2 étoiles

Critique de Lesdouzecoupsdeminuit (, Inscrit le 27 août 2012, 60 ans) - 27 août 2012

Comme le Beaujolais nouveau en novembre, il est un rituel bien français, qui démarre tous les ans la troisième semaine du mois d'août : la rentrée littéraire.

Une avalanche de titres, plus de 600 encore cette année, qui déboulent dans cette fin d'été et attendent tous reconnaissance, éloge et pourquoi pas récompense aux prix littéraires de l'automne. Ainsi va la vie rythmée par les maisons d'éditions. Mais il y a un évènement tout particulier qui marque ces rentrées littéraires depuis plus de vingt années: la sortie du nouvel Amélie Nothomb.

Fidèle à sa bonne vieille recette qui marche, Amélie Nothomb a donc publié  hier son dernier roman Barbe bleue. Comme tous les ans, j'attendais avec délectation ce nouvel opus, l'ayant même réservé en ligne pour gagner du temps.Comme un enfant le matin de Noël, j'ai donc ouvert ce cadeau avec enthousiasme tant son roman l'an dernier Tuer le père m'avait procuré plaisir, jubilation et hilarité.

Cette année, son attention s'est portée sur les contes de notre enfance en revisitant Barbe Bleue. Une jeune femme Saturnine (ah les prénoms de ses héroïnes ... et en plus belge !) qui enseigne à l'École du Louvre recherche un logement sur Paris. Elle répond à une étrange petite annonce pour une co-location dans un appartement luxueux du VIIè arrondissement. Il appartient à un riche photographe célibataire, descendant de Grand d'Espagne qui y vit comme un reclus mystique entouré de quelques domestiques. Un mystère entoure cet homme et son appartement. Qu'est-il arrivé aux huit co-locataires précédentes qui ont toutes disparu dans d'étranges circonstances. Contre toute attente, elle est choisie parmi les vingt-cinq femmes qui postulaient ce jour là. Elle prend donc possession d'une magnifique chambre et aura accès à toutes les pièces de l'appartement. Toutes ? Non ! car une pièce noire lui est interdite par le maître des lieux sous peine de graves conséquences... Ça ne vous rappelle rien ?

S'en suit un jeu de séduction-répulsion réciproque, arrosé des meilleurs champagnes et accompagné de desserts un peu trop sucrés, jusqu'à un épilogue coup de théâtre qui est le secret de fabrication de cet écrivain.

Le choix de construire une intrigue autour d'un conte pour enfant était certainement séduisant au départ. Mais pourquoi vouloir faire du neuf avec du vieux ? Comment garder en haleine le lecteur alors que l'on connaît a priori la fin ? Pourquoi se mettre une telle contrainte pour faire vivre une intrigue, des personnages et un style. Amélie Nothomb n'est vraiment à l'aise que dans Son monde. Pourtant elle avait su sublimer le huis clos du bourreau et de la victime dans son chef d'oeuvre l'hygiène de l'assassin. Mais là point de sublime. Que diable est-elle allée faire dans cette galère ? Les clins d'oeil culturels, l'humour et les plaisirs de la table sont présents comme à l'accoutumée mais on reste sur sa faim tant l'intrigue et les rebondissements sont minces.

Alors conte ou roman ? A la fin de la journée, j'ai refermé le livre mais le charme était rompu. Quelle barbe !

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