Mon père de Éliette Abécassis

Mon père de Éliette Abécassis

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jules, le 21 novembre 2002 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (43 280ème position).
Visites : 6 464  (depuis Novembre 2007)

Un court roman très psychologique

Il n’est pas évident de faire la critique de ce livre ! L'histoire en est pourtant simple et l’écriture facile à suivre. Tout réside dans la psychologie, très poussée, des deux personnages principaux qui sont le père et sa fille. Alors, où est le problème ?.
Voyons d’abord l’histoire.
Au début du livre, Hélène a perdu son père depuis deux ans déjà. Le moins que l'on puisse en dire c'est qu’elle ne s’en remet pas du tout ! Elle est quasiment au bout du rouleau quand elle reçoit une lettre signée d'un certain Paul M. Celui-ci lui demande si elle connaît un homme qui s’appelle Georges B., alors que c’est le nom de son père.
Elle répond donc qu’il s'agit de son père et voilà que quelques jours plus tard elle se retrouve face à Paul M. devant la porte de son appartement. Paul M. est quasiment le sosie du père d'Hélène. Il s’en prétend le fils et les voilà tous les deux partis à la recherche de l'histoire cachée de ce père. Elle les mènera chez une vieille amie de Georges B. et de la mère de Paul M., ainsi qu’en Toscane où Paul a vécu avec celle-ci.
Qui était vraiment ce père ? Qui était la mère de Paul (morte quelques semaines après Georges B) ? Qui est vraiment Paul ? Mais, plus grave, qui est vraiment Hélène ?

Hélène dit : « En retrouvant inscrites en moi les phrases de mon père, je me suis rendu compte que le livre de mon père, c'était moi : de la même façon que les livres sont les enfants de l'écrivain, les enfants sont les livres des pères. Et enfin j'ai la réponse à ma question : l'immortalité de mon père, c’était moi. » Et il en va ainsi tout le livre. Elle ne vit que par ce père, au travers de ce père, et ce mot scande tout le roman
Elle va jusqu’à quitter l’homme qu'elle vient d’épouser le soir de ses noces, car son père lui a dit « C'est lui ou c’est moi ! »
Et toute sa vie sera faite en fonction de cet homme au point qu'elle passera complètement à côté de sa vie !
J'ai trouvé un côté un peu crispant à cette histoire, tant Hélène se plie à un homme qu'elle décrit pourtant à son psychiatre comme celui qui lui a surtout donné un nombre énorme d’interdits tout au long de sa vie. Mais elle a fait un choix : « Lorsque j’avais quinze ans, j’ai lu « La Princesse de Clèves » J'ai tellement aimé le personnage, que je me suis demandé comment je pouvais être comme elle. C'est alors que j'ai compris que, pour ressembler à mon héroïne, il fallait avoir une passion dans la vie. Lorsque j’avais quinze ans, j’ai décidé que le sens de ma vie serait mon père. »
Et sa recherche avec Paul M. se résume, pour elle, à un terrible et dangereux combat : lequel des deux va gagner ou perdre un père ?
Eliette Abécassis écrit très bien et gratte loin au fond de son personnage. Il n’empêche que j’ai été, par moment, un peu agacé par ces « mon père » répétitifs et lancinants, un peu comparable au souffle d'une locomotive à vapeur condamnée à tirer un trop grand nombre de wagons tout au long d'une pente sans fin. On finit par avoir envie de l'aider ou de lui demander de s'arrêter.
Et puis, où est la mère dans l’histoire d'Hélène ? Nous n'en saurons rien ! Pas un seul mot, pas même évoquée, suggérée.
Par moment je dois avouer avoir été un peu crispé par Helena et son abnégation.
C’était mon premier livre d’Abécassis et il m’a semblé comprendre qu'il y en avait de meilleurs. Pour autant, je ne regrette pas d'avoir lu celui-ci, mais il ne prend que deux heures. Qu'aurais-je fait s’il m'avait fallu une seule heure de plus ?.

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Au nom de la psychanalyse

6 étoiles

Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 25 novembre 2010

Le tableau fort et cruel d'un amour filial dévastateur et du deuil douloureux d'un père au passé secret. Ne peut laisser indifférent, malgré certaines longueurs. Le complexe d'Electre est passé par là...

Sa vie à l’ombre d’un père

7 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 27 septembre 2010

J’ai été intriguée par le titre, j’aime lire des histoires sur le père, celle-ci me déconcerte, comment peut-on à ce point être en admiration, et ensuite découvrir une réalité déchirante qui amène l’auteur à écrire ce qui est cité en quatrième de couverte : « .... toutes les femmes sont condamnées au malheur » ? Son style est très en phase avec notre temps, une écriture de femme contemporaine. A lire pour se détendre.

A nouveau peu fructueux

3 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 30 juin 2010

Comme les 2 précédentes personnes, j'ai moi aussi été totalement irritée par ces "mon père" lancinants, effet qui n'apporte je trouve absolument rien, à part de l'agacement. A la différence d'eux, le reste du roman n'a pas pardonné cette répétition, et j'ai été à nouveau déçue par un roman de E. Abecassis.

Je m'obstine pourtant à lire cet écrivain car je sens à chaque fois qu'elle maitrise ses récits, qu'elle décrit bien, au plus profond de leur être, ressentis et émotions ses personnages, que son style pourrait me plaire, mais qu'il y a toujours quelque chose qui gâche ce moment de lecture qui pourrait être agréable ; souvent, comme ici, une histoire trop creuse.

J'adhère totalement à la critique

8 étoiles

Critique de Agnes (Marbaix-la-Tour, Inscrite le 19 février 2002, 59 ans) - 21 mai 2008

faite par Jules, je ne pourrais mieux dire.

j'ai été tentée de laisser tomber tant ces "mon père" répétitifs me crispaient, et finalement, j'ai eu envie de connaitre l'histoire d'Hélèna, de son demi-frère et de son père. Je ne regrette pas d'avoir été jusqu'au bout. Mais j'ai nettement préféré : "un heureux évènement" par exemple.

Son écriture me fait penser à Annie Ernaux, à Emmanuelle Bernheim, à Sylvie Germain, une écriture féminine contemporaine, tournée vers la psychologie des personnages, un style incisif, sans fioritures ni longues descriptions de lieux, style que j'apprécie généralement beaucoup.

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