Ici ça va de Thomas Vinau
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Ce qui compte, c'est le voyage !
Ecrivain français né en 1978 à Toulouse, Thomas Vinau vit au pied du Luberon à Pertuis. Son premier roman, "Nos cheveux blanchiront avec nos yeux " a été publié chez Alma en 2011. Le second, "Ici ça va" vient d'être publié.
Aux dires de l'auteur, "Ici ça va" est l'histoire d'une reconstruction, d'une rénovation. D'une remise à jour dans le sens d'un retour à la lumière.
Un pays de vignes, un village à 3 km. Le reste du paysage est rempli de champs et de ciel.
" Il y a la maison. Petite mais haute. De plain-pied.Et il y a la cabane. Le terrain en broussaille mène à la rivière".
Le narrateur et Ema emménagent rapidement et conduisent un joyeux chantier.
On comprend progressivement que cette maison n'est pas inconnue du narrateur. Dans la cabane, une malle aux souvenirs qu'il est difficile et douloureux d'ouvrir.
" J'effectue des allers-retours entre mon enfance et notre avenir".
Ema et lui vont " changer de langue ". "Apprendre avec les mains et les yeux; agrandir la fenêtre ".
Ils vont tisser des liens secrets et minuscules avec ce qui est vivant et sauvage.
Un roman qui s'ouvre sur l'été et se referme -avec émotion- sur cette même saison.
Un ouvrage singulier. De très courts chapitres qui se lisent comme de la poésie. La simplicité des situations. Un retour à l'essentiel de la vie.
En filigrane, les douleurs de l'enfance.
La résurgence des souvenirs par les odeurs, les objets, des situations.
Simplicité , sensibilité et efficacité littéraire .
Une pépite à découvrir de toute urgence.
Un grand merci à Feint pour ce conseil de 1er ordre.
Les éditions
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Ici ça va [Texte imprimé] Thomas Vinau
de Vinau, Thomas
Alma éd.
ISBN : 9782362790515 ; 14,00 € ; 16/08/2012 ; 135 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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Renaissance
Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 83 ans) - 15 septembre 2020
« Ici ça va » est l’un de ces merveilleux livres de la recherche du bonheur, un bonheur d’autant plus précieux qu’on le sent fragile et toujours au bord de la perte.
Le style est limpide, les mots sont simples et la poésie surgit tout naturellement. Un livre qui fait du bien, qui nettoie notre regard.
Quelques extraits :
Elle m’a dit qu’elle était heureuse d’être ici. Qu’elle était pleine d’espoir pour l’avenir. Je lui ai répondu que moi aussi. Nous nous sommes endormis comme ça. Bien au chaud dans nos projets. Avec demain comme couverture.
Mon frère est un morceau de mon cœur. Il le sait. Nous sommes le même air joué par deux instruments différents.
J’ai toujours peur que ça ne dure pas. […] avoir quelque chose c’est commencer à le perdre.
Entre se faire bouffer et bouffer l’autre, il doit y avoir un équilibre, quelque chose de sain. D’honnête.
Il faut se lever, plusieurs fois dans la nuit, pour faire téter la bestiole. Savez-vous à quel point il est dur de sauver quoi que ce soit ? Ema s’y applique avec dévotion. Elle fait ça très bien. Dans une vraie harmonie entre ce qu’elle est au fond d’elle-même et ce qu’elle construit. Certains humains sont plus doués que d’autres dans ce domaine. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Ils sont là, beaux et inutiles comme des anachronismes. Comme des cheveux sur la tête d’un caillou. Heureusement, certains d’entre nous sont des anomalies capables de tendresse et de curiosité. C’est ce qui fait que rien n’est écrit. Et qu’un rongeur rose et aveugle peut prétendre à la vie. Malgré les chiens. Malgré l’hiver.
Très délicat
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 25 octobre 2013
Le narrateur et sa compagne s'installent dans une ancienne maison, quittent leur vie "d'avant" et essaient de renouer avec l'essentiel.
Chaque page est un tableau sur lequel Thomas Vinaud ajoute, doucement, quelques coups de pinceaux pour embellir la toile.
J'ai aimé la poésie et la délicatesse de l'écriture, la pudeur, au détour des pages, qui cache l'extrême souffrance du narrateur.
C'est beau, doux et simple, comme ce havre de paix qu'ils ont (re)trouvé.
La vie au jour le jour...
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 10 septembre 2012
Alors ça va, entre plénitude et angoisse parfois, au gré des saisons qui passent et du temps qui s’égraine simplement mais avec sincérité.
La vie y est plus vraie, l’amour aussi.
« Ici nous pouvons ne pas échanger un seul mot de l’après-midi, et pourtant nous partageons. Nous sommes reliés par un regard, un bruit, un sourire. Nous sommes ensemble. Nous pouvons dès lors savourer nos silences. »
De courts textes qui ramènent à l’essentiel, la vie à l’état brut, sans fioritures ni faux- semblants.
La nature, des gens vrais, des relations saines, la bonne fatigue des journées passées à l’extérieur, le bonheur cherché à l’intérieur de soi.
Terriblement authentique.
Et à la fin, encore une fois, Thomas Vinau s’adresse à ses lecteurs, sobrement mais de manière touchante.
« Lignes de suite
Les livres se tiennent la main. Entre eux je veux dire. Les livres se rencontrent, s’aiment, se quittent. Les livres correspondent. Communiquent. Ils s’écrivent. Ils s’envoient des courriers, des télégrammes. Des lettre du front. Ici ça va est une lettre du front. C’est par ces mots que je commencerais une lettre si j’étais loin, que j’allais bien et que je voulais rassurer quelqu’un. C’est par ces mots que je commence la plupart de mes lettres en fait. Du moins depuis quelques années. Ici ça va est l’histoire d’une reconstruction, d’une rénovation. D’une remise à jour dans le sens d’un retour à la lumière. C’est l’histoire d’une rivière, d’une maison, de deux personnes qui s’aiment, debout, d’une histoire familiale, d’un homme qui se sert de derrière pour regarder devant. C’est un livre qui a la prétention de l’aube, de l’horizon, du recommencement. Un livre comme certains matins. Parfois. Un livre qui veut croire. Je l’ai écrit naturellement (et il n’y a pas beaucoup de choses que je fasse naturellement) après Nos cheveux blanchiront avec nos yeux. Ce n’est pas une suite, mais il lui succède. Il achève. Comme un enfant achève de devenir adulte. Et les bonnes fins sont toujours des débuts. »
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