Pelléas et Mélisande
de Maurice Maeterlinck

critiqué par Aleph, le 12 janvier 2001
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
D'une rare beauté
Je voulais juste attirer votre attention sur cet auteur belge d'un grand talent.
Pelléas et Mélisande est une histoire d'amour... Une toute petite pièce qui touche.
Il est également l'auteur de " l'Oiseau bleu ", conte philosophique qui vous rappellera votre enfance...
Une parenthèse enchantée et tragiqe 9 étoiles

Dans le royaume d'Allimonde, Mélisande est mariée à Golaud, mais elle ressent des sentiments forts pour le frère de son époux, Pelléas. Cet amour interdit ne peut s'épanouir normalement.

Cette pièce de théâtre est très simple à lire et est belle. Certaines scènes sont extrêmement visuelles et modernes. Il y a tout un jeu sur la lumière et l'obscurité qui donne une épaisseur à cette pièce comme l'ombre de Pelléas et de Mélisande qui s'allonge sur le sol jusqu'à gagner Golaud. Il y a le roi vieillissant Arkël qui observe le comportement des personnages avec une certaine distance. L'univers dépeint rappelle celui des contes, tant dans le cadre spatio-temporel que dans les péripéties. Cette pièce exerce un certain charme sur le lecteur. Les personnages sont empreints de sentiments forts et intenses. Mélisande est fragile et ne semble pas avoir totalement d'emprise sur son destin. Elle a été découverte dans une forêt. Bien que la pièce soit symboliste, elle n'est pas complexe. Nous sommes loin des expérimentations poétiques de Rimbaud.

Le style de Maertelinck est plutôt poétique. Il suscite des images qui font voyager avec une certaine simplicité. Il y a du Shakespeare et du Morris dans sa pièce qui semble intemporelle et faire écho à de nombreuses oeuvres célèbres tout en ayant sa singularité. Il n'y a rien de trop dans cette pièce. Elle semble parfaitement équilibrée et possède la force de certains mythes, ces histoires qui pourront être sans cesse revisitées et réactualisées.

Le tragique est présent en filigrane dès le début de l'oeuvre comme dans toutes les tragédies, ce qui oriente notre lecture ou nous laisse imaginer certaines actions fatales à venir. Comme toutes les tragédies réussies, cela ne pose aucun problème de pressentir assez vite la fin.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 11 mai 2023


très beau en effet 10 étoiles

Mais encore faudrait-il voir la pièce sans la musique de Debussy qui l'a transformée en opéra.
J'ai vu ce dernier plusieurs fois en salle ou retransmis sur écran, j'ai lu la pièce également, d'ailleurs bien avant de connaître l'opéra. Le texte est simplissime, un homme mûr (Golaud) épouse une jeune femme (Mélisande), mais Golaud a un frère bien plus jeune (Pelléas), et de l'âge de Mélisande, tout cela dans une principauté d'opérette. Mais derrière cette simplicité, il y a une belle poésie, plein de symboles et, oui, c'est proche du conte de fée, mais dramatique.
Le théâtre de Maeterlinck reste très beau, à la lecture. Mais il me semble que Debussy y a ajouté une puissance dramatique par sa musique, et a fait ressortir l'émotion.

Cyclo - Bordeaux - 79 ans - 29 février 2020


un vrai conte de fées 8 étoiles

Rencontre de deux inconnus au clair de lune, "ouvrez la porte", l'histoire est lancée. Ensuite vient l'amour, l'incompréhension, la lutte fraternelle et au bout du compte la mort ... mais de qui? De Pelléas, de Mélisande, de Golaud? Il vous suffit de lire ce très beau livre pour avoir la réponse. C'est une ballade au clair de lune dont j'ai retenu cette réplique du roi Arkel "Si j'étais Dieu, j'aurais pitié du coeur des hommes ..."

Néo-plume - Termes - 42 ans - 11 mars 2001