Chroniques provinciales, tome 4 : Beyrouth
de Michel Duveaux

critiqué par JulesRomans, le 30 août 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Beyrouth années 1980
Des auteurs comme Joe Sacco, Renaud de Heyn (avec le Maroc) ou Jacques Sera (pour le Cambodge) ont rencontré un grand succès dans la BD reportage dans les années 2000. Aussi n’est-il pas inutile de regarder l’album d’un pionnier Michel Duveaux. Sorti en 1984 l’album "Beyrouth" conte un voyage datant de 1982 dans un Liban à la situation confuse mais aux combats intenses, multidirectionnels et multiformes. On notera que le personnage principal, un Français venu pour honorer un contrat d’assistance technique pour un avion, est amené par des Palestiniens aux camps de Sabra et Chatila. Le graphisme semble vouloir imiter les contours que donneraient une photographie en noir et blanc, toutefois le dessinateur met des taches blanches sur des objets où elles côtoient des taches noires et des pointillés grisés. L’aspect est certes en phase avec la laideur du contenu du récit mais il est à craindre qu’il déroute le lecteur potentiel et l’empêche de se plonger dans ce récit. De plus le volume du texte est souvent très copieux dans les bulles, et on a l’impression qu’il nous est une charge supplémentaire pour nos yeux déjà fatigués par le graphisme employé. Si l’auteur s’est rendu au Liban, comme semblent le prouver les photos proches des deux pages de couverture, par contre il adopte un récit fictionnel tout en nous donnant l’impression que nous naviguons dans le quotidien d’un homme présent dans une ville pour plusieurs jours. C’est Beyrouth qui devient le sujet de l’album. Beyrouth appartient à une série "Chroniques provinciales" qui compte quatre titres, chacun d’entre eux présente un récit autonome des autres. Il est à noter qu’après une prépublication dans "Vécu", sort en 1997 "Le Parfum des cèdres" dont l’action se déroule au Liban dans des temps voisins de la Seconde Guerre mondiale. Glénat n’a jamais sorti le tome 2 qui s’intitule “L’Or de Baal“.