Mes murs sont de feu
de Stéphane Humbert-Basset

critiqué par Blogheur, le 5 septembre 2012
(Nantes - 59 ans)


La note:  étoiles
Un bijou
Depuis les Philippines où il finira ses jours, le narrateur (Timoteo) nous confie ses souvenirs de Madrid (1584 - sous Philippe II). L'enquête menée durant la Semaine Sainte nous fait découvrir une ville chaotique, des personnages incroyables (artistes et élèves, religieux, commerçants, hidalgos ou grande noblesse,...).
Il faut noter que le sujet est particulièrement rare : Madrid à cette époque, ce n'est pas encore le Siècle d'Or, mais juste avant, à l'époque du Greco et de Cervantès (à cette époque, l'Espagne est encore en plein Moyen-âge mais déjà maître du monde).

D'autre part, l'enquête elle-même est davantage un tremplin pour mille autres merveilles littéraires. Car on ne peut résumer ce livre magnifique à son intrigue "policière" (?), car, plus que tout, c'est un livre très émouvant et très drôle sur la définition de soi-même. Le parcours est douloureux, désespéré, magnifique.

J'avoue avoir essuyé quelques larmes, d'autant plus facilement que rien, jamais, n'est fait pour faire pleurer. C'est souvent amusant (Ah, la Marquise de Trescasas, les bavardages cultivés de Don Alvar, et Timoteo qui ne sait pas enchainer deux phrases !).
Enfin, l'écriture elle-même est sophistiquée, très élégante, parfois un peu alambiquée (??) mais le ton donné par le style n'est pas gratuit.
Certains le trouveront peut-être un peu emprunté, un peu artificiel. Mais ilsuffit de jouer le jeu.
Pour conclure, j'ai terminé la lecture ce livre avec la sensation d'avoir lu un "VRAI" livre, je veux dire un de ceux qui nous embarque loin et nous laisse pantelant à la fin - comme quand on sort du cinéma avec cette sensation d'avoir vu un "vrai" film de cinéma.