Une bande dessinée truffée de clins d'oeil !

Jean-Baptiste Chataud, professeur d'université, a eu une belle histoire d'amour avec l'une de ses étudiantes, Marie aujourd'hui décédée. Il ne parvient pas à oublier cette jeune femme, surtout depuis que son corps vient d'être retrouvé pendant que des ouvriers faisaient des travaux. Des tests ADN sont réalisés afin d'en apprendre davantage sur la trouble mort de cette jeune fille. Les travaux ont permis aussi de découvrir une fosse dans laquelle étaient jetés les corps des morts durant la Peste noire de 1720 à Marseille.

Cette bande dessinée interroge par sa portée symbolique et par la place capitale occupée par le souvenir et la mémoire. A l'heure où les vestiges et l'Histoire passent au second plan puisque l'on préfère construire d'énormes bâtiments et parkings sur des lieux de souvenir, le personnage principal cherche à oublier son histoire d'amour, histoire difficile à oublier étant donné que cette affaire est exposée au devant de la scène dans la presse et à la télévision. Il est intéressant de voir comment la mémoire est sans cesse évoquée.

Marseille est la toile de fond de cette BD, et est à la fois omniprésente, l'on reconnait la Bonne mère, le vieux port, certains quartiers. Le texte, bien rédigé, est truffé de références littéraires, de citations et de clins d'oeil. On pense souvent à Camus avec "La Peste" et "L'étranger" ( scène du procès surtout ... ).

Cette peste blanche est l'épidémie d'amnésie dont souffre la ville de Marseille qui voit sa mémoire collective progressivement disparaître. C'est dans cette atmosphère semi-fantastique qu'évolue le personnage dans les vastes rues de Marseille et de sa mémoire.

Une bande dessinée bien construite, intelligente et touchante. Les lecteurs qui aiment se plonger dans une atmosphère, dans un univers seront servis ici.

Une très belle découverte !

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  Peste blanche

  de Pontier, Jean-Marc (Illustrateur)
  Les Enfants Rouges
  ISBN : 9782354190569 ; 12,35 € ; 09/03/2012 ; 174 p. ; Album

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