L'auberge des ânes
de Chun-liang Yeh, Alexandre Zouaghi, Clémence Pollet (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 11 septembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Sorcellerie sous les Tang
Le Taiping Guangji est un recueil de textes déjà relativement anciens, cet ouvrage est publié au dixième siècle alors que la brillante dynastie des Tang s'est essoufflée et que l'empereur Taizong 太宗 de la dynastie des Song 宋 est au pouvoir. En conséquence le récit de L’Auberge des ânes est situé dès l'origine comme se déroulant à l'époque des Tangs, et c'est durant les années où cette lignée gouverne qu'il a été écrit. C'est à Xue Yusi, que l'on doit sous le titre approximatif de La benjamine du relais du pont de bois, la mise par écrit de ce conte L'Auberge des ânes. Il est d'ailleurs vraisemblable que le folklore chinois est ici adapté d’une histoire aux origines turques. Une aubergiste, dans un endroit de fort passage, enchante ses hôtes en âne et s’empare des biens qu’ils transportaient. Un jeune Chinois Zhao, intrigué par des bruits mystérieux, assiste à un étrange spectacle où des épis de sarrasin (蕎麥 qiáomài ) se mettent brusquement à pousser. Avec la farine dont elle tire, l’aubergiste entend bien faire usage de magie et transformer ses clients en âne. Zhao évite le piège et un mois plus tard il escompte bien se jouer de cette sorcière ; la voilà transformée en ânesse jusqu’à ce que … L’illustratrice Clémence Pollet illustre ici un conte d’Extrême-Orient où elle tâche avec succès de faire preuve d’une adaptation de l’esthétique de l’époque des Tang. Il est à noter que de manière concomitante, sort au Baron Perché l’ouvrage "Le Petit Chaperon bleu" dont Clémence Pollet livre les images.