La colère de Maigret de Georges Simenon

La colère de Maigret de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Hexagone, le 22 septembre 2012 (Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 339ème position).
Visites : 3 167 

Un air de vacances.

C'est le mois de juin, la PJ est en sommeil, ses fidèles serviteurs affûtent les gaules pour partir en vacances.
Notre commissaire bien aimé est lui toujours sur le pied de guerre, surtout quand on retrouve en pleine rue, trois jours après son assassinat, un tenancier de cabaret à Pigalle étranglé.
Méthode peu orthodoxe pour les gros bras du milieu, ok pour flinguer, pour larder, mais étranglé n'est pas dans les moeurs de ces messieurs.
Et puis l'Emile ne correspond pas au cliché du patron de boîte.
Il vit en famille, gère en bon père de famille ses trois cabarets, il n'a pas de maîtresse, pas de vices.
Les autres patrons l'appellent " l'épicier " c'est dire.
Maigret a beau chercher, il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire.
Difficile de tromper plus longtemps le locataire du 36, il va remonter le fil jusqu'au principal suspect ténor du barreau mais surtout maître chanteur acculé qui finira par là où il a fauté.
Un " Maigret " court qui fait la part belle au Pigalle de ces années là, l'ambiance y est, le savoir faire de Simenon en jette plein les yeux, il manque juste cette ambiance que je recherche dans les Maigret, comme celle du " Client du samedi " par exemple.
Un bon polar quand même, pas de doute à avoir.

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La pipe du Commissaire en surchauffe

8 étoiles

Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 64 ans) - 29 mai 2024

Pigalle, capitale autoproclamée du cabaret. Dans ce milieu sulfureux évolue un homme tellement probe et irréprochable que l’on pourrait le qualifier de Saint nitouche. Emile gère plusieurs établissements en bon père de famille, passant de l’un à l’autre pour vérifier que tout fonctionne bien, que tout le monde est content. A priori, impossible de se brouiller avec un tel personnage.

Et pourtant…..sur un trottoir de Paris gît le cadavre d’un homme étranglé trois jours auparavant. Visiblement, l’intégrité morale d’Emile ne plaisait pas à tout le monde. Le modus operandi laisse pantois. Chez ces gens-là, on n’étrangle pas. On ne garde pas non plus un cadavre chez soi pendant 3 jours. Ce qui fait penser au Commissaire qu’il ne s’agit pas d’une quelconque vendetta intra cabaretiers et qu’il faut donc élargir le cercle des suspects. Facile à dire, mais dans quelles directions chercher ? Dans un premier temps, Maigret n’en n’a aucune idée et ça l’énerve. Comme d’habitude dans ces cas-là, c’est l’embout de sa pipe qui en fait les frais. Sa frustration le conduit aussi à passer outre aux injonctions de son ami le Docteur Pardon de diminuer sa consommation d’alcool : les p’tits vins blancs succèdent aux p’tits apéros à un rythme déraisonnable. Heureusement pour son foie le Commissaire parvient finalement à démêler les fils. Ça y est, une fumée blanche sort de la pipe : nous avons un coupable !

Encore un très bon Maigret. Mais y en a-t-il de mauvais ? Plusieurs fois en lice pour le Goncourt voire pour le Nobel de littérature, Georges Simenon n’a jamais été couronné. À se demander parfois s’il ne s’est pas fait concurrence à lui-même vu son abondante production. Le jury ne s’est-il pas dit à certains moments : celui-là il en sortira encore beaucoup et des bons, attendons un peu lui décerner le prix ?
En tout cas, si Maigret n’existait pas, il faudrait l’inventer.

Super agréable à lire !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 27 avril 2016

Afin de gagner ses affaires qu’il plaide pour ses clients, l’avocat Jean-Charles Gaillard joue sciemment avec la probité du commissaire Maigret jusqu’à en faire un business très lucratif. Un certain Emile Boulay, tenancier de boites de nuit à Pigalle, se rebiffe. Il y laissera la peau… Un roman qui se déroule du côté du quartier Notre-Dame-de Lorette. Chauffe, Marcel !
( A titre privé. Un roman signé « Noland ( Vaud), le 19 juin 1962. )

Super agréable à lire !


Extrait. Dans la rubrique « Maigret et la boisson » :


- L’envie lui était venue, en sortant du bureau, d’aller à la Brasserie Dauphine et, en dépit des conseils de son ami Pardon, le médecin de la rue Picpus, chez qui il avait dîné avec Mme Maigret la semaine précédente, de s’offrir l’apéritif. Il y avait plusieurs semaines qu’il était sage, se contentant d’un verre de vin aux repas, parfois, le soir, lorsqu’ils sortaient, d’un verre de bière avec sa femme. (…) Tant pis ! Pardon lui avait recommandé de ménager son foie, mais il ne lui avait pas interdit de boire un apéritif, un seul, après des semaines d’abstinence presque totale.

- Ils prirent le café en silence et Maigret refusa le calvados que le patron vint comme d’habitude lui offrir. Il avait bu deux apéritifs, mais il s’était contenté ensuite d’un verre de Pouilly, et, tandis qu’il se dirigeait vers la P. J. avec Lucas, il était assez content de lui.

- Il passa près d’une heure à une terrasse de la place de la République devant un seul verre de bière.

- Bien qu’il n’eût pas envie de chianti à onze heures et demie du matin, il n’en trempa pas moins les lèvres dans son verre.

- Joe se versait un verre de vin, remplissait par la même occasion ceux de Maigret et Lucas.

- Il alla boire un demi, solitaire, à la brasserie Dauphine. Il faillit en commander un second, non par soif, mais pour défier son ami Pardon, qui lui avait recommandé l’abstinence.

- Comme il était en avance, il alla boire un vin blanc au bureau du tabac.

- A condition de faire vite, ils avaient quand même droit à leur verre de bière.

- Il se leva, se dirigea vers le placard où il saisit une bouteille de cognac et un verre. Cette bouteille n’était pas là pour lui mais pour certains qui, au cours d’un long et dramatique interrogatoire, en avaient besoin. Il vida le verre d’un trait.

- Mme Maigret remarqua que ses yeux étaient luisants, un peu fixe, et que son haleine sentait l’alcool.

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