Aspirine, mots de tête
de Collectif

critiqué par Catinus, le 24 septembre 2012
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
L'aspirine dans tous ses états
Voici un excellent recueil de très courtes nouvelles, – de deux à 11 pages maximum – signées par vingt huit auteurs. Comme le dit en préambulles Sonia Bove « en arrière plan, le grave et sérieux problème de la santé. En idée forte ici, par la magie de l’écriture, parler de l’aspirine comme on parlerait de la madeleine de Proust. »

J’ai tout particulièrement apprécié :

- de Marie-Ella Stellfeld, La petite pelote. Un mini-polar pas piqué des vers…attachez-vous pour la fin !
- d’Amélie Nothomb, Aspirine. Ca sent le vécu !
- de Chantal Portillo, Lily Pondriaque. Ah les mecs !
- de Pascal Herault, Effervescence. Souvenirs d’enfance …
- de Gilles Mazuir, Effets secondaires indésirables. Comme on se retrouve !
- de Darius Tavassoli, Miraculée de la sainte Fatima. Un sacré p’tit malin, le Mollah

« Un régal sans équivalent ! «, comme le dit si justement Le petit bulletin.

(pour faire mon malin)
A souligner qu’aucun auteur n’a mentionné une particularité de l’aspirine : en cataplasme. Imaginez que vous êtes à milles lieues de toutes terres habitées, que vous n’avez rien avec vous à part une ou deux aspirines et que vous êtes blessé – mortellement ou quasi – Tatatam ! Pilez vos deux aspirines et posez la poudre ainsi obtenue sur la plaie. Cela pourra peut-être vous sauver la mise … Hé !


Extraits :

- La pharmacienne lui sourit : « La dose d’un nourrisson, c’est-à-dire cent milligrammes, suffit à fluidifier le sang. Si vous en prenez davantage, ça n’aura pas plus de conséquences ; à éviter en cas de règles et si vous avez un stérilet. – Marie-Ella Stellfeld -.

- Lorsque ma dernière heure semblera arrivée, lorsque l’on m’aura administré les saintes huiles, il n’est pas dit que je n’absorbe pas, dans un effort ultime, deux nouveaux cachets d’aspirine. Qui sait ? – Gilles Ascaride -.

- (…) et je me demande si le pommier du Jardin d’Eden n’était pas un saule, pleurant de toutes ses branches le remède secret aux douleurs imposées par l’Eternel. – Amélie Nothomb -.