Le train des orphelins, Tome 1 : Jim
de Philippe Charlot (Scénario), Xavier Fourquemin (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 5 octobre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
PAS UN TRAIN DE PLAISIR
Un sujet très sensible pour les Américains transposable dans d’autres lieux et d’autres époques comme la France de 1963 à 1982 (sic) avec des petits Réunionnais expédiés en particulier dans la Creuse à l’instigation de Michel Debré (alors député de ce département d’outre-mer de l’Océan Indien). Entre 1854 et 1929, sous les auspices d’œuvres caritatives protestantes puis catholiques, ce sont 250 000 enfants orphelins ou considérés comme tels par celles-ci (parfois au mépris des lois et de la confiance qui leur avait été faite par les parents en difficulté financière) qui vont quitter par les voies ferrées New York pour les états de l’Ouest en pleine mutation (Orphan Train Riders). Ils seront adoptés par des familles de milieu rural et selon le hasard seront traités soit en bête de somme, soit comme des enfants à chérir. Au début de l’ouvrage nous sommes en 1990 Jim reçoit la visite d’Harvey (à moins que ce soit le contraire), ces deux personnages se sont connus vingt ans plus tôt dans un wagon occupé par des orphelins dans un train en direction de l’ouest du Mississipi. Sur le quai de la gare de New York, le père de trois enfants au départ a, sur la demande de son adresse par l’aîné analphabète (un des deux héros) écrit sur un papier "La vie est une chienne et moi je ne suis bon à rien. Ne cherche pas à me revoir... Ton père". Un album qui touchera la sensibilité de tous, bien porté par un graphisme attrayant (où les enfants ressemblent à ceux d’Aude Soleihac dans La Guerre des boutons), mais qui est toutefois plutôt déconseillé à des moins de dix ans pour leur éviter des cauchemars. Les pages du dossier documentaire sont destinées exclusivement aux lycéens ou adultes.
Une BD bien construite sur un thème historique peu connu 9 étoiles

Un thème historique méconnu portant sur le "déplacement" d'enfants vers l'ouest des Etats-Unis. L'objectif était tout à la fois de sortir de la rue ces enfants abandonnés ou orphelins, de leur offrir un foyer accueillant où se développer ainsi que d'apporter une main d'oeuvre gratuite aux nouveaux installés dans ces territoires conquis.

Il se dégage une certaine atmosphère de ces dessins. Le trait est précis, les images plutôt détaillées en ce qui concerne les décors. On est immergé dans l'époque tant par le rendu des villes que par celui du train et des costumes. Pour les personnes, je suis un peu plus mitigé. Les visages sont plus d'inspiration caricaturale que réaliste, ce qui s'oppose à la précision évoquée auparavant. Peu à peu on s'habitue cependant même s'il m'a été difficile de m'imprégner de la physionomie des personnages pour les identifier.

En ce qui concerne le scénario, il restitue bien l'ambiance de l'époque, le comportement des personnes aisées qui ont "leurs pauvres", ainsi que la considération de l'enfant d'après les préceptes de l'époque.

L'option de l'alternance entre l'époque de l'enfance des personnages et celle où ils arrivent en fin de vie, tout d'abord déstabilisante s'avère un choix judicieux permettant d'éclairer les actions actuelles par le vécu.
Le choix des personnages s'avère tout aussi judicieux, illustrant le foisonnement de l'époque ainsi que suggérant bien l'idée que nombre de personnes étaient concernées par ce déplacement, pour des raisons diverses, plus ou moins avouables.

Une BD extrêmement intéressante de par son contenu, captivante par son scénario et entraînant l'adhésion de par son graphisme.

Une réussite

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 12 avril 2021


Charlot et Fourquemin... 9 étoiles

... Nous font découvrir à travers l'épopée du "Train des orphelins" un volet de l'histoire américaine bien trop méconnu. Nous sommes donc rapidement plongés dans l'ambiance new yorkaise des années 20 où des milliers d'enfants des rues vont être déplacés vers le Middle West, officiellement pour y être adoptés, mais surtout pour peupler des zones désertiques et fournir de la main d'oeuvre à bas coût.

Dans ce premier tome, nous faisons essentiellement connaissance avec les protagonistes. Les aller-retours entre passé et présent promettent des rebondissements et donnent envie de poursuivre la lecture.

J'ai beaucoup aimé. On oscille souvent entre sourire et tendresse.

Les couleurs de l'album rappellent un peu les photos jaunies que l'on trouve dans les albums de nos grands-mères et cela lui confère une ambiance particulière.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 1 mai 2017