Alexandre Nevsky
de Vladimir Volkoff (Scénario), Paul Teng (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 9 octobre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Seigneur sachant chasser ces chiens de chevaliers sanglants
Le récit, mis en scène par Vladmir Volkoff, vulgarise bien la représentation qui est faite de ce personnage de l’histoire nationale russe, un discours très orthodoxe dans tous les sens du terme. Ceci se traduit par une vision sévère à la fois des chrétiens liés à Rome et du pape ainsi que du monde asiatique. Pour décrire l'influence des Mongols sur la Russie l'ouvrage serait assez proche de l'idée de Pouchkine, comparant leur influence par rapport à celle des Arabes sur l'Occident. Ce dernier écrivait : " Les Mongols étaient des Arabes sans Aristote et sans algèbre". Vladimir Volkoff fait alterner pour Alexandre Nevsky les moments de vie privée avec les enjeux historiques. Les dessins et la couleur de Paul Teng, ont un style très BD historique didactique des années 80, manquent un peu d’attrait. Novgorod est non loin de Saint-Pétersbourg et les régions peuplées par les Estoniens. Le nouveau prince de Novgorod doit faire face aux Chevaliers Teutoniques et en 1242 il gagne contre eux la bataille du lac Peïpous. Cet évènement est une date clé de l’histoire russe. Il doit composer avec la poussée très dynamique des Mongols (appelés ici Tatars) en ce XIIIe siècle et il fait un voyage à Karakorum (Qaraqoroum) pour faire allégeance au grand Khan.
Par la suite il reste fidèle à son serment de vassalité contrecarrant les tentatives de révolte contre eux et termine sa vie comme moine. Dans une vision prophétique il est montré voyant un des lointains descendants d’un de ses fils devenir prince de Moscou et chasser les Tatars. Une bonne BD pour les adolescents, les adultes auront intérêt à passer à un véritable ouvrage d’histoire pour se faire une idée plus juste de cette époque.