Portnoy et son complexe de Philip Roth
( Portnoy's complaint)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un livre drôle, ironique, tendre, juste
" Elle était si profondément ancrée dans ma conscience que, durant ma première année d’école, je crois bien m'être imaginé que chacun de mes professeurs était ma mère déguisée. "
Il n’y a pas de meilleur moyen d’aborder cette critique qu’en vous citant cette phrase qui ouvre ce livre. Alex Portnoy est un petit garçon américain, vivant à Newark, mais d’origine juive. Dans sa famille, on sacrifie beaucoup au Dieu Amérique et plus encore au Dieu des juifs. Mais ce n’est pas cela le plus lourd !. Le plus lourd de tout c’est la déesse " Mère ". Il n'en peut plus Alex de sacrifier à sa mère !… La moindre chose tourne en drame !… Et son père, que fait-il ?… C'est un être faible, petit représentant de commerce, et qui a pour principale préoccupation son éternelle et invincible constipation. A écouter Alex, quand il s'imagine son père, c'est le pantalon sur les chevilles.Il habite dans un immeuble de familles juives dans lequel les couloirs résonnent des hurlements de sa mère " où elle rivalise avec vingt autres femmes juives pour gagner le titre de sainte patronne de l’auto-sacrifice. ".
Alex grandit et fait de brillantes études. De ce moment, il portera un autre poids : ses parents veulent à tout prix qu’il se marie et leur donne des petits-enfants.
Où est son problème ?… Pourquoi ne se marie-t-il pas ?. C’est très simple : il aime les femmes, il adore les femmes et même un peu trop !… Ce qui n’arrange rien, mais alors rien du tout, c'est qu’il est un véritable obsédé des belles blondes " shikses ", donc non-juives !. Il dirait ça à sa mère !. Il voit une jolie shikse et il ne pense qu'à la " brouter " comme il dit. Par contre, les jeunes filles juives, rien !. Nada !. Niente !.Un vaste problème !. Alex s'en prend également à d’autres tabous... Quant à la méthode éducative qui consiste à mettre les enfants sur un piédestal pas possible, mais parallèlement de les traiter d'ingrats à chaque phrase, il la considère comme de la torture mentale !.
Ce livre est à la fois plein de tendresse et d’ironie. Il se moque, ridiculise, se révolte, mais ne rejette pas. Alex aime ses parents et ne nie pas son appartenance à une communauté. Il ne peut cependant pas s’empêcher de s’opposer à un certain racisme, à l’intolérance et a une montagne de préjugés qu'il tente en vain d’écarter de sa route. Alex Portnoy pique des colères, est drôle et obsédé. Ses dialogues avec son sexe auquel il vante de belles chattes valent de l’or !. Il en est touchant et drôle.
Un livre agréable à lire, instructif, plein d’humour. On y rit de bon cœur et les observations sont justes. Ce livre de Philip Roth est classé parmi les cinquante meilleurs livres du XXe siècle, dans une enquête faite en France en 1999 auprès de très nombreuses personnes, y compris des professeurs.
Les éditions
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Portnoy et son complexe [Texte imprimé] Philip Roth traduit de l'anglais par Henri Robillot
de Roth, Philip Robillot, Henri (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris).
ISBN : 9782070273379 ; 24,50 € ; 21/05/1970 ; 273 p. ; Broché -
Portnoy et son complexe [Texte imprimé] Philip Roth traduit de l'anglais par Henri Robillot
de Roth, Philip Robillot, Henri (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070364701 ; 8,60 € ; 17/10/1973 ; 373 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (18)
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Rien qu'avec ce livre Roth aurait du avoir le Nobel
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 28 septembre 2020
Alors oui il est sulfureux (pour reprendre l'adjectif à Bartleby) et cru (Marlène) ce qui peut déranger un lectorat sensible. Mais comment évoquer avec plus de talent "les mères juives", la pression de certaines familles juives qu'avec ce personnage qui décompresse en se masturbant lorsqu'il est enfant et en multipliant les conquêtes féminines ensuite. Cette dénonciation des familles trop étouffantes, peut perturber certains et certaines. Mais oui on peut faire du mal sans violenter physiquement et il faut pouvoir l'entendre. Je lis que Roth se répète. Je peux comprendre ce reproche, je me souviens l'avoir écrit moi aussi pour un autre de ses romans. Mais il y a répétition justement parce qu'il est toujours, même devenu adulte, le petit garçon de sa maman. Il y a tellement à dire sur ce livre dont les morceaux s'emboitent les uns aux autres mine de rien qu'il serait parfait pour un oral de bac français! Il faudrait être moins prude, c'est vrai.
A lire et à relire...
Un livre très drôle, qui fait réfléchir
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 13 février 2015
J'avais toujours quelque peu hésité à lire ce livre, bien qu'il fût l'un des premiers de cet auteur, mais j'y ai ai pris du plaisir (si je puis me permettre, sans volonté de calembour de mauvais aloi). Il est donc à conseiller, avec quelques précautions d'usage.
X
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 11 octobre 2012
Donc on pourra apprécier l'aspect non "pète-sec" et aisé à la parole d'un des premiers livres de Roth, peu de gens sont des saints de toute façon, mais deuxièmement comme à son habitude l'auteur se raconte entièrement et est parfois en proie au narcissisme. Pourquoi pas après tout, c'est une question de goût. On a bien le droit de favoriser de temps en temps une fausse décontraction. Par contre la fascination de Alex pour les shikses est carrément bête, mais il n'est pas faux que ses commentaires contres toutes ces castratrices névrosées et leur cohorte sans fin pourront laisser rêveur, surtout de nos jours.
Du stand-up littéraire ultra-dôle
Critique de Leloupbleu (, Inscrit le 5 février 2012, 50 ans) - 5 février 2012
Les premières pages traitent des problèmes de constipation du père, c’est l’occasion d’admirer l’affection comique avec laquelle le narrateur va considérer ses parents tout au long du livre. Tendresse et culpabilité. Le regard du héros sur les conditions d’existence du milieu juif des années cinquante en Amérique vaut son pesant de causticité et de tendresse, il dessine avec pertinence un monde révolu, la stratification religieuse, la stratification morale dans un panégyrique tout à la gloire de sa transformation en homme du siècle. Il est l’enfant tourmenté par son désir, il est l’enfant tourmenté par le monde des gentils. Il est le témoin de la corruption de la réalité, mais la corruption de son monde viendra d’un au-delà plus puissant que la simple trahison à son clan, la trahison à lui-même, car la femme qu’il aime le plus lui est un amour impossible par le seul jeu des conventions sociales (elle est stupide et illettrée), et le long monologue à son médecin qui est le prétexte au récit n’est que la recherche du sens. Philip Roth nous livre une réflexion sur le fait d’être un juif dans le monde, sur le fait d’être un homme. Sa visite finale en Israël achèvera de le convaincre qu’il est étranger partout, même au pays des juifs, parce qu’il est surtout étranger à lui-même et à sa vie.
Un livre brillant et drôle (je ne compte pas les éclats de rire digne d’un bon spectacle de stand-up), une pépite, une pépite !
Très bon souvenir
Critique de Marlène (Tours, Inscrite le 15 mars 2011, 47 ans) - 20 décembre 2011
Parfait
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 20 octobre 2010
Un livre culte
Critique de Bartleby (Piré sur seiche, Inscrit le 14 octobre 2010, 48 ans) - 14 octobre 2010
Tout ce que vous avez voulu savoir sur mon sexe
Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 4 septembre 2010
Enfin sa vie... essentiellement tout ce qui touche l'irrépressible besoin de sexe qui l'anime depuis la puberté.
Autour de nombreuses masturbations et conquêtes féminines toutes insatisfaisantes, il décrit sa mère juive possessive et envahissante, son père absent, effacé et constipé, le judaïsme américain et ses travers, et comme toujours avec Philippe Roth, un pan de l'histoire sociale de son pays. Il s'agit là en l'occurrence de la confrontation entre les valeurs traditionnelles de l'Amérique (famille, religion, réussite sociale...) et la revendication de liberté individuelle de la jeunesse dans les années 60, surtout sur la partie sexuelle il est vrai.
Paru en 1969 (tout s'explique...), Portnoy est une facette débridée et même surprenante de l'immense œuvre de Philip Roth, dont le ton se rapproche de l'humour pied noir ou de celui de Woody Allen.
Mais en tant que roman américain sur les difficultés de la pression sociale, des relations hommes femmes et de la liberté sexuelle, Portnoy est le cousin turbulent et déluré du Rabbit d'Updike.
C'est explosif, décapant, loufoque, parfois lourd, époustouflant, fatiguant, hilarant et délirant. Le récit part dans tous les sens, comme Portnoy fantasme sur tout ce qui bouge.
Bien qu'ayant à l'époque provoqué le scandale car bombardant à boulets rouges la légendaire pruderie d'une Amérique « coincée », c'est un roman très typique d'une période révolue où il était interdit d'interdire et où la révolution était aussi … sexuelle!!!
Pour résumer, à lire et à faire rembourser par la sécurité sociale comme antidépresseur.
Liberté de ton
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 31 août 2010
Intrigant...
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 10 avril 2010
Par la suite les pérégrinations et les doutes de notre héros perdent en intérêt, et une pointe d'ennui se fait parfois ressentir. Cela reste un portrait amusant et intéressant de ces "jeunes cadres dynamiques" américains propres sur eux et du carcan de ce milieu juif si attaché à ses traditions et ses effets sur l'épanouissement de l'individu.
Allo Maman bobo
Critique de Farfalone (Annecy, Inscrit le 13 octobre 2009, 56 ans) - 1 décembre 2009
Peut-on d'ailleurs parler de dialogue avec le psy (dont on suppose qu'il est psychanalyste et non psychiatre, non ceux-là quelle horreur c'est pour les fous), tant il est vrai que celui-ci n'est là que pour servir de réceptacle aux paroles du patient? Réceptacle à paroles le psy, comme sont réceptacles à sperme les femmes fantasmées par cet érotomane dont on aura compris que l'insatiable appétit sexuel découle d'un rapport contrarié à sa mère. Bon, on dirait du Woody Allen. En plus long, parce que Woody ça dure deux heures.
Inéluctablement j'ai fini par m'ennuyer ferme à la lecture du ressassement d'Alex, dont on ne s'étonnera pas qu'il n'arrive pas à s'accomplir, compte tenu de tout le temps qu'il consacre -vie d'ailleurs plus imaginée que réellement vécue- à son obsession. Je comprends bien qu'il s'agit d'un procédé qui doit permettre au lecteur de vivre avec Portnoy la rationalisation de son complexe, m'enfin... Cela tourne au soliloque et si le psy (dont on peut se demander s'il écoute vraiment) peut supporter chacune de ces séances c'est qu'il est formé pour et payé pour. Dans le paradis étasunien, pour celui qui en a les moyens, ce professionnel qui remplace lorsque l'on n'est pas trop croyant-pratiquant le rabbin ou le pasteur permet de mettre sa conscience (enfin disons plutôt la petite musique dérangeante de la perception du monde, d'un monde qui se limite à soi-même) en ordre.
Mais il faut bien finir par se dire que cet égotisme, cette recherche du salut dans la difficile émergence d'une identité a quelque chose de lassant et pour ainsi dire d'obscène. L'autocontemplation du moi, le curetage par cet ego de cet ego jusqu'à en extraire les raisons de ses tourments, la reconnaissance par un quidam de ce qui est depuis Freud un lieu commun n'a rien à envier aux pires productions autofictives de la littérature française contemporaine. Enfin d'une certaine littérature française contemporaine, avec appartenance communautaire en prime. Dans le genre contemplation des émois d'un ado et de l'obsession sexuelle d'un adulte je préfère voir le jeune Chérubin des Noces de Figaro devenir le don Juan voué aux enfers, parce que révolté.
Pour les américains ces polissonneries -qui n'en sont plus depuis le rapport Kinsley- ont l'avantage de donner lieu à une production romanesque et filmique politiquement correcte qui ne risque pas de remettre en cause la grande constipation judéo-chrétienne d'outre Atlantique. Là-bas aussi, quand il n'y aura plus de Père (et de Mère) on se demande de quoi sera faite la littérature... La recherche de l'identité a des côtés bien pratiques..
publié le 01/12/09
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Va savoir...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 25 février 2008
La seconde partie est ma foi, tout à fait « normale », la vie « classique » d’un jeune homme entre vingt et trente ans, avec les coups faciles, les coups difficiles, les coups d’un soir et les coups d’un an. Entre celle-ci qui est belle mais pas très futée, entre celle-là qui n’est certes pas un canon mais tellement gentille, entre cette autre qui n’est pas douée pour la chose mais qui y met tant de bonne volonté, ou celle-ci qui est, diantre, fameusement douée, mais est une telle emm…, entre cette dernière enfin qui serait la mère idéale si seulement il pouvait en tomber amoureux… notre brave Alexandre Portnoy oscille ! Et, somme toute, il ne nous décrit là rien que de plus normal ! Sans vouloir tomber dans la caricature ou sans vouloir que les hommes s’identifient (comme le suppose Wmgec), je crois que Roth ne nous donne qu’un descriptif de dix ans de célibat… avec, si j’ai bien compté, 3-4 aventures « sérieuses » et quelques coups plus temporellement limités. Alexander n’est donc certes pas un Don Juan, mais il n’est pas un coincé non plus. Il est obsédé, ben oui, et alors, là aussi, point de grande révélation. Le côté sulfureux de la chose ! Je le cherche toujours ! Les femmes y sont normales, les hommes aussi ! Quant au fameux complexe, sa propension à l’onanisme, sorry mais là aussi, diantre, rien de bien extraordinaire ! Il « sème » à tout vent, oui, et alors !? Le fait de parler de chaussette ou de foie cru est peut-être un peu déplacé, mais ce n’est que le support du propos, celui-ci étant qu’Alexandre aime le sexe et qu’il en demande autant à ses partenaires… Son seul souci étant en fait qu’il recherche la femme idéale, mélange savant de la Madone et de la Putain (comme le souligne aussi Wmgec), mais là aussi, diantre, quoi de plus normal, quoi de plus « homme » !?
Bref, c’est un livre qui doit effectivement sans doute plus plaire aux hommes qu’aux femmes, non pas que l’on aimerait être comme Alexandre, mais on s’y retrouve, tout simplement, avec nos qualités et nos défauts ! Et si les femmes n’aiment pas trop ce livre, n’est-ce pas tout simplement parce que Roth y révèle des choses qu’il n’est pas de bon ton de révéler !?
Complexes
Critique de Wmgec (, Inscrit le 21 juillet 2005, 55 ans) - 25 juillet 2006
Les hommes apprécient de se reconnaitre dans le portrait d'obsédé sexuel du narrateur; les femmes trouvent certainement notre "sexualité " pour le moins triviale et infantile, mécanique et stakhanoviste et donc répétitive.
Pour la partie "mère juive envahissante",Philip Roth amuse le lecteur avec des clichés qui dépeignent plutôt bien une réalité qui doit s'avérer pesante et source de complexes. On ne peut s'empêche de voir en Portnoy un terrible croisement entre Woody Allen et Roco Sifredi.
Pour en revenir au complexe, on a néanmoins l'impression (déplaisante) que Portnoy fait un complexe de la Madone et de la putain: A savoir il ne peut "baiser" que des putes "shikses" et se retrouve impuissant devant la madone juive.
Un complexe de supériorité qui se confond pourtant des fois avec un complexe d'infériorité (cette timidité face à la jeunesse wasp)
Philip Roth parvient ici à nous exposer brillamment toute la complexité de la judaïcité.
relation Hommes-femmes, identité américaine, judaïcité abordés avec profondeur et brio: Pas de doute vous lisez bien un roman de Philip Roth
Noyade séminale
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 28 décembre 2005
Peut-être est-ce surtout une histoire d’homme pour les hommes. Parce que moi, autant vous dire que les descriptions masturbatoires et autres à n’en plus finir, ça m’a lassée très rapidement. Les divers récipients utilisés pour récolter le plus discrètement possible le résultat de ces manipulations sont peut-être le signe d’une grande imagination, mais je ne vois pas l’intérêt de noyer le lecteur sous ces détails pendant des pages entières… Quant aux filles qu’il rencontre et qui viennent toutes de la planète fellation (sauf une, malgré sa bonne volonté), leur vulgarité, leur crudité ou leur naïveté et leur bassesse m’ont carrément énervée.
Enfin bref, tout tourne autour de la semence de ce monsieur et franchement, moi, je n’en ai rien à faire… Alors qu’à côté de ça, il y avait un autre thème, bien plus riche et selon moi bâclé : l’impact d’une mère dominante sur la capacité du fils à s’investir dans une relation.
Je n'ai pas accroché
Critique de Salam (, Inscrite le 12 mai 2005, 62 ans) - 13 décembre 2005
Un excellent roman sarcastique
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 10 mai 2005
Alexander PORTNOY, fils d'une famille juive étouffante, est en fait en consultation chez son psychothérapeute pour des désordres d'ordre sexuel. Agé de 33 ans (!), il est incapable de s'engager et multiplie les conquêtes féminines, au grand dam de sa mère. Il ne voit en effet les femmes que comme des objets sexuels, et se lasse très vite si ces dernières ne sont pas assez inventives au lit.
Face à ce spécialiste, le voici qui remonte à sa petite enfance, égrenant les années afin de nous faire comprendre comment ses relations avec ses parents, et en particulier avec sa mère, ont pu le faire arriver là.
Car ce fils chéri, qui connaît depuis l'école une réussite brillante et occupe aujourd'hui de hautes fonctions auprès du maire de New York, fait le désespoir de ses parents en n'étant pas encore marié quand les enfants de leurs voisins le sont depuis longtemps.
Et le portrait qu'il dresse de cette famille; une mère possessive, un père obsédé par son problème de constipation et une soeur considérée par tous comme fade, est tout bonnement jubilatoire.
Les petits travers, les habitudes, les principes, sont passés au crible avec un humour au vitriol, pour le plus grand bonheur du lecteur.
Alexander PORTNOY est certes un obsédé sexuel, mais il en a pleinement conscience et le vit finalement bien, d'où le regard parfois agacé mais souvent amusé qu'il porte sur les siens.
Par cette construction qui suit le déroulement des séances visant à remonter à l'origine des "troubles", Philip ROTH parvient à nous faire toucher du doigt l'identité de cet homme et signe là un roman très drôle, même si le langage est parfois un peu cru.
Bien sûr ce n'est pas Camus !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 janvier 2002
amusée mais pas bouleversée
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 8 janvier 2002
Mais au fil des pages je suis entrée dans l'humour de Philip Roth, cette espèce de distance par rapport à lui-même, cette moquerie tendre qui le rend pour finir attachant. Je fus bien étonnée de voir qu’il écrivît ( ait écrit ? au secours, Lucien ) ce livre dans les années 60 (si je ne me trompe) : à l'époque il devait avoir une autre résonance, bien plus décoiffante. Je ne comprends pas pourquoi, après Roth, Jules hésite à lire Proust : il s’y trouve des phrases qui font près d'une page. Ceci pour dire que je ne trouve pas l'écriture de Roth particulièrement plaisante et fluide : mettons que c'est mal traduit ? Un peu redondant à mon goût (ce n’est pas Camus, quoi), je trouve quand même étonnant qu'on le classe dans les 50 meilleurs livres du xxè siècle. Mais ce que j’ai adoré c'est la dernière phrase.
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