Helena Rubinstein de Michèle Fitoussi

Helena Rubinstein de Michèle Fitoussi

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par FranBlan, le 25 octobre 2012 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans)
La note : 8 étoiles
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La femme qui inventa la beauté...

"C'est une visionnaire qui a créé la beauté moderne, scientifique, rigoureuse, exigeante, en mettant en avant l'hydratation de la peau, la protection contre les méfaits du soleil, les massages, l'électricité, l'hydrothérapie, l'hygiène, les régimes alimentaires, la diététique, l'exercice physique, la chirurgie." (p.11)
D'Helena Rubinstein, je ne connaissais que le nom et la marque de cosmétiques.
Née en 1872 en Pologne, celle qui révolutionna l'industrie cosmétique en quittant Cracovie à vingt-quatre ans avec dans ses bagages douze petits pots de crème, a dû pourtant surmonter trois obstacles majeurs à cette époque : elle était une femme, pauvre et juive.
Ainsi débute la biographie fascinante de Chaja Rubinstein, sous la plume dynamique, habile et fort bien documentée de Michèle Fitoussi.

De ses origines, Helena reniera presque tout, inventant au fil des ans un passé qui correspond à l'image qu'elle veut donner. De son départ pour l'Australie, à l'ouverture de ses premiers salons de beauté, en passant par son triomphe progressif à Londres, Paris puis aux États-Unis, l’auteure nous ouvre grand la porte de la vie de celle qu'on appelait "Madame".
Une force de caractère peu commune, une passion pour son métier qui la fera travailler tous les jours jusqu'à plus de quatre-vingts ans, un avant-gardisme indéniable et un sens des affaires inné ont fait de cette femme une icône incontestée de la beauté.
Cette biographie est un très bel hommage à Helena Rubinstein.
Sans épargner les aspects moins reluisants de la personnalité de cette grande femme : son autoritarisme, son inaptitude à aimer et à prendre soin de ses proches, son égoïsme, sa paranoïa, ses violentes colères et son incompréhension face à ceux qui ne travaillent pas autant qu'elle.

L’autre aspect passionnant d’Helena Rubinstein c’est que, toute sa vie, elle a aidé, collectionné, fait travailler les plus grands artistes de son temps sur ses instituts, ses publicités ou ses flacons.
À sa mort en 1965, à 93 ans, elle possédait dans son appartement du quai de Béthune à Paris, sa villa de Grasse ou sa maison de Greenwitch une des plus grandes collections au monde de tableaux, sculptures, objets, meubles… Elle disait toujours, « j’ai l’habitude d’acheter en gros. »

On peut se demander ce qu’il reste aujourd’hui d’Helena Rubinstein…
D’abord sa marque, qui demeure une référence, mais surtout Helena Rubinstein a inventé le métier d’esthéticienne en exigeant que celles qui vendaient ses produits reçoivent une formation payante. En travaillant avec des dermatologues, des chirurgiens esthétiques, en se préoccupant de l’hygiène et de la qualité des produits avant tout le monde, elle a vraiment fondé la science de la beauté.

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