Cons de Juan Manuel de Prada
(Coños)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Condisciples, conjurés, confidents : oyez !
Un exercice. Un objet étrange se situant entre l’écriture automatique et la prose sophistiquée à l’extrême. Une sorte de Queneau qui serait devenu enchevêtré, érudit, salace. Une débauche totale, mais surtout une débauche d’épithètes, parce qu’on est dans le baroque, anatomique certes, chirurgical presque, chirugueresque parfois ou même – qu’on me pardonne – « roconcon ».
L’auteur le dit lui-même : « Cons a été écrit sous le signe de l’énormité ludique ». Il nous parle des cons ; celui des inconnues, des somnambules, des vierges, de la voisine d’en face, de tante Lorette, des momies, des ménopausées, des poupées, des anges, etc, une bonne cinquantaine en tout. Tout en restant parfaitement poli.
Exemples :
- Les mariées vêtues de vêtements compliqués en couches successives : « le con des jeunes mariées est le cœur de l’oignon ».
- « Le con de ma fiancée, dont la touffe noire atteint presque le nombril (je hais ces cons rasés esclaves du cache-sexe ou des vacances au Club) (…) »
- « Je tempère la rudesse du con de mes maîtresses ménopausées à grands renforts de salive ; je suis le taxidermiste de leur con, l’empailleur de cet animal dont le cœur bat encore, bien qu’il ait perdu tout son sang ».
Comment, suite à cette lecture déconcertante qui pèse sur l’inconscient, ne pas se convaincre que tous les mots convergent, mystérieusement connectés, pleins de connivences et de confusions, et qu’ils vous confirment l’un après l’autre que, même dans le continent sacré de la religion, par exemple, il n’est qu’un son qui contienne la vérité consacrée, puisque dans les églises, au confessionnal, dans les consistoires, à confesse la bien nommée, dans les congrégations, il est impossible d’y échapper. Par exemple, le prêtre confit consent à marier le futur conjoint (qui jette des regards concupiscents sur sa conquête) et la future conjointe (prête à donner son consentement) afin que leurs ébats conjugaux ne soient plus condamnables mais conformes à l’ordre convenu – et congelé - des choses. Je ne m’en consolerai jamais.
Suite à mon ci-dessus considérable pensum sans concession - prêtant certes à controverse et confinant à la complicité de duplicité - je ne suis pas sûr d’avoir œuvré à la conversion de mes concitoyens, mais au moins ai-je assez dit mon admiration pour le confort du conduit de nos consœurs…
Et je quitte la scène, contrit et rubicond.
Les éditions
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Cons [Texte imprimé] Juan Manuel de Prada trad. de l'espagnol par Gabriel Iaculli
de Prada, Juan Manuel de Iaculli, Gabriel (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782702838747 ; 11,69 € ; 29/09/1999 ; 196 p. ; Broché -
Cons [Texte imprimé] Juan Manuel de Prada trad. de l'espagnol par Gabriel Iaculli
de Prada, Juan Manuel de Iaculli, Gabriel (Traducteur)
Points
ISBN : 9782757814284 ; 6,08 € ; 14/04/2009 ; 192 p. ; Poche -
Cons [Texte imprimé] Juan Manuel de Prada traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
de Prada, Juan Manuel de Iaculli, Gabriel (Traducteur)
Points
ISBN : 9782757812037 ; 4,85 € ; 28/01/2009 ; 183 p. ; Broché
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UN LIVRE A LA CON(S)!..
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 18 juin 2023
Ce constat de base posé, de quoi veut nous parler l’écrivain espagnol? Et bien si on en croit l’éditeur : «De charmes, de pages sulfureuses de poésie sans vulgarité, d’une écriture virtuose sans imperfections, de quoi être intrigué, excité, époustouflé... mais jamais rassasié!»
Et aussi : « Ce livre n'est en tout cas pas un manuel d'éducation sexuelle, ni un simple opuscule pornographique, mais plutôt une célébration du corps féminin, une invitation à la jouissance des mots. On dégustera ces Cons tant pour l'humour de leurs métaphores et leur érotisme que pour le classicisme de leur prose et leur fantaisie scabreuse».
Je confirme! Il n’y a rien dans ce livre de vulgaire, rien de pornographique, rien d’érotique, rien de sensuel, rien de scabreux… Forcément puisqu’il n’y a… Rien! Rien du tout! Que du vent, du mauvais air, de l'eau en boîte, de l'air en bouteille, un empilement de mots, de banalités, de lieux communs, de bêtises, de clichés, d’idées reçues, de poncifs… Le tout menant à un grand «Trou noir»! Il n’y a pas de raisonnement, pas d’idées qui se suivent, pas de début, pas de fin, pas de corps, juste des phrases, sans queue ni tête, jetées là par l’auteur, qui vous laisse «le plaisir» de les lire!
Quant à l’écriture, à part le fait que c’est très mal écrit, c’est juste… Incompréhensible! Encore une fois, l’auteur se contente d’aligner des banalités auxquelles on ne comprend rien, qui ne servent à rien, qui ne nous apprennent rien, et qui la plupart du temps ne veulent rien dire…
On ne me fera jamais croire p. ex. qu’une phrase (Pg. 18/19, «Le con de la violoncelliste») comme celle-ci veut dire quelque chose?:
«Nous, les amateurs de cubisme, nous parcourons avidement les programmes des concerts en espérant trouver, parmi les musiciens des quatuors et des orchestres à cordes, une violoncelliste (l’homme ne vaut rien, pour jouer de cet instrument, il ne sait en tirer cette sonorité ultime, expression de la violence ou du désir, que les femmes obtiennent, pour peu qu’elles y mettent du con), et nous payons des sommes presque immorales pour obtenir un fauteuil au premier rang, du côté de la violoncelliste au visage de vierge gothique et au corps de jument»…
Franchement, je ne vois pas ce que l’auteur veut dire?.. Alors, à part refléter les lubies et autres obsessions de l’auteur? Ses fantasmes plus ou moins pornographiques, et très malsains? Où est la poésie? La célébration du corps féminin? La «jouissance» des mots?
Pareil ici (Pg. 85/86, «Les cons de Mélusine ») : «Je tiens Mélusine, la sirène que j’ai capturée dans les mers du Nord (je ne perdrai pas mon temps à narrer en détail sa capture ni à défendre son existence), dans une baignoire à thermostat qui maintient l’eau à vingt-huit degrés Celsius.»
Et en plus M. De PRADA, nous prouve qu’il ne connaît rien à l’histoire, rien aux légendes, qu'il n'a vraisemblablement même pas pris la peine de les relire, puisqu’il restitue de façon erronée une des légendes historiques de mon pays, devenue au fil des ans, la mascotte de la ville de Luxembourg!
Que dire de plus? Écrire cette critique, c’est retourner encore et encore le couteau dans la plaie, alors que tout ce que j’ai envie de faire, c’est d’oublier au plus vite cette lecture!
Il faudrait peut-être dire à M. De PRADA qu’écrire un livre ne fait pas de lui un écrivain! Parce que ce livre est... Disons une daube! Mais alors tout le livre, eihn! Pas juste quelques passages! C’est jute très (mais alors très) mauvais, quoi!
Est-ce que je conseille la lecture de ce livre? Si vous êtes masochistes, allez-y! C’est à vos risques et périls! Je vous aurais prévenu! C’est abjecte et sans aucun intérêt (et contrairement à ce qui est écrit sur la quatrième de couverture), ce n’est même pas drôle! C’est juste du vide empilé sur du vide! A tel point que j'ai de la difficulté à vous dire le nombre de fois ou je me suis surpris à me demander combien de pages il me restait à lire, tellement j’avais hâte d’en finir!
Je finis d'ailleurs sur les rotules, rincé, harassé, exténué, désossé, perclus par la fatigue de la lecture et l’ennui qui va avec… J'ai l'impression de m'être complètement fait avoir sur ce que l'on m'a vendu et d'avoir subi une véritable «Coloscopie littéraire»...
Enfin, si je peux me permettre un conseil, - et j'espère juste pouvoir me permettre -, si je peux me permettre de donner ici un conseil à M. De PRADA, je vous demande instamment de ne surtout, mais surtout pas nous «écrire» le pendant «masculin», à cet ouvrage! Et donc, après un livre sur «le fruit défendu» de la femme, de ne pas nous écrire un livre sur «l'obélisque triomphant» de l'homme!
Désolé, je ne peux pas vous en dire plus, j’ai fait un AVC oculaire en le lisant! Avant de passer à autre chose , je vais devoir rester allongé une semaine à lire Tacite, afin de me purger la rétine!
(1). : Cf. ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19756
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